Hier, la commission des affaires économiques du Sénat organisait une table ronde sur la crise du logement et de la construction. Le délégué général de la FPI Didier Bellier-Ganière, le directeur des affaires économiques de la FFB Loïc Chapeaux, le président de la FNAIM Loïc Cantin, la directrice de l’USH Marianne Louis, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre Christophe Robert et l’économiste Robin Rivaton intervenaient.
Ils se sont accordés sur « la gravité de la crise et le risque de son aggravation en 2024 et 2025 ». Selon la présidente de la commission, le gouvernement « prend le risque d’être non pas un pompier mais un pyromane ». Par conséquent, le Sénat ouvre une mission d’information. Celle-ci devra identifier les racines de la crise et proposer des solutions. Les rapporteurs nommés sont Dominique Estrosi Sassone (LR – Alpes-Maritimes), Amel Gacquerre (UC – Pas-de-Calais) et un sénateur SER à désigner.
Par ailleurs, une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête visant à identifier les origines de la crise du logement a été enregistrée à l’Assemblée nationale. Elle vise aussi à établir les responsabilités des politiques publiques. Son auteur est M. Frédéric Falcon (RN – Aude 2e circonscription).
Rappelons enfin que le ministre Patrice Vergriete a annoncé une grande loi sur le logement au printemps 2024.
Bonjour Cécile,
Une nouvelle mission d’information est une fois de plus ouverte au Sénat. Pour rappel, la mission précédente sur les aides à la rénovation, qui a duré plus de 8 mois, a été peu fructueuse et n’a abouti à aucun changement, si ce n’est la constatation que nos chers représentants ne nous ont pas défendus sur la question du DPE.
Mais quel est le problème central de la crise du logement ?
La frilosité des banques
La perte du pouvoir d’achat
Une réglementation trop stricte sur les passoires énergétiques
Trop de laxisme dans les locations de type Airbnb, réduisant ainsi le parc locatif
Une réglementation trop stricte sur les futures aides à la rénovation énergétique
Et ainsi de suite…
Il est peu probable que la prochaine mission apporte des changements significatifs. Monsieur le Ministre du Logement semble déterminé à maintenir sa décision de ne rien faire concernant le moteur de calcul du DPE et à maintenir les critères d’éligibilité de la prime rénov. À noter, il n’y a désormais que trois niveaux d’éligibilité des seuils, donnant l’impression que le gouvernement augmente le niveau d’aide, alors qu’il n’en est rien.
Ce gouvernement semble résister au changement dans ce domaine, montrant une incapacité à comprendre les mécanismes sous-jacents de la crise du logement.
Cordialement
Bonjour Xavier,
Merci d’avoir partagé votre avis étayé d’arguments et d’exemples sur la question préoccupante de la crise du logement. La mission précédente sur la rénovation, également initiée par Mme Estrosi Sassone, semble malgré tout avoir débouché sur quelques décisions : un DPE obligatoire pour obtenir MaPrimeRénov’, un travail commun entre le ministère de la transition écologique et celui de la culture pour tenir compte du patrimoine ancien, la correction du DPE pour les petites surfaces…
En effet, le mode de calcul du DPE sera corrigé pour les petites surfaces. Lors du salon RENT, le ministre du Logement a précisé que la correction du mode de calcul, pour les logements de petite superficie, ferait l’objet d’un décret d’ici 2024. Les organismes de formation, de certification et les fédérations en discutent actuellement avec la DHUP. Le texte devrait donc paraître prochainement. En revanche, le gouvernement ne prévoit pas d’autre modification de la méthode de calcul.
En tout cas les changements se font trop lentement, alors que la situation de crise appelle des mesures urgentes.
Cordialement