Les résultats de la dernière enquête nationale sur le mal-logement étudiant sont dramatiques : précarité énergétique, nuisibles, nuisances, voire sans-abrisme. À la rentrée universitaire 2023-2024, le mal-logement concernerait près de 50 % des étudiants et étudiantes. Entre autres préconisations, l’Union étudiante réclame « la mise en œuvre d’un audit énergétique du logement étudiant ». Le gouvernement vient justement d’annoncer un « plan ambitieux » pour le logement étudiant.
Constat global sur le mal-logement étudiant
D’après l’enquête du syndicat étudiant, 20,31 % des étudiants en France vivent chez leurs parents. Parmi eux, 29,5 % souffrent de l’absence de domicile personnel. 89 000 étudiants n’auraient aucune solution de logement durable. Ils dorment chez des amis, chez des membres de leur famille, etc. De plus, le sans-abrisme étudiant augmente avec la tension du marché locatif :
- Diminution de moitié de l’offre de biens à louer entre 2019 et 2023 ;
- Baisse de la construction (neufs, sociaux, résidences universitaires) ;
- Augmentation des prix des loyers étudiants et du coût de la vie.
Les étudiants boursiers, les étudiants étrangers et les femmes sont les plus en difficulté. Dans ce contexte, le coût du logement est leur premier critère, juste avant la proximité avec l’université. Par ailleurs, il y a de moins en moins de bénéficiaires des APL (aide personnalisée au logement). Bref, le constat général est celui d’une précarisation grandissante des étudiants et des étudiantes. Cette situation a des conséquences négatives évidentes sur leurs études.
Habitat et précarité énergétique des étudiants
13,17 % des étudiants jugent leur logement indécent, 25,45 % des étudiants étrangers. En réalité, ils pourraient être plus nombreux, car beaucoup d’entre eux ne connaissent pas les critères de décence. Ainsi, 61,92 % des étudiants se disent exposés à des nuisibles dans leur logement tout en pensant vivre dans un logement décent. Ils tendent aussi à relativiser leur situation sous prétexte que faire des études implique des sacrifices.
Cependant, en région parisienne par exemple, 14 % des étudiants ne possèdent pas de salle de bain, ni de WC à l’intérieur pour 7,12 % d’entre eux. Ils sont également trop nombreux à vivre dans une chambre de moins de 9 m². Enfin, 7 étudiants sur 10 souffrent des nuisances sonores. De manière générale, les nuisances qu’ils citent sont le froid, les fenêtres qui ferment mal, les fissures, les fuites d’eau et le bruit. Un certain nombre d’entre d’elles sont directement liées au manque d’isolation.
D’ailleurs, 1 jeune sur 3 est en situation de précarité énergétique. Le phénomène s’explique en partie par leur critère principal pour louer, à savoir le coût. Ils ne s’intéressent globalement pas à la performance énergétique. En prime, avec l’augmentation du coût de l’énergie, ils évitent d’allumer le chauffage pour réduire le montant des factures. Les étudiants qui vivent seuls sont les plus touchés.
Préconisations de l’Union étudiante
L’Union étudiante émet 16 préconisations dans sa grande enquête sur le mal-logement étudiant en 2023. Il y en a qui concernent le CROUS, par exemple leur permettre d’être seuls propriétaires du parc locatif et de fixer les loyers des logements étudiants. Certaines sont financières : encadrement des loyers dans les villes universitaires, hausse des bourses et des APL, aide pour lutter contre la hausse du prix de l’énergie…
D’autres s’attachent à faciliter la construction des logements CROUS et étudiants ou l’accès au logement, comme le fait de travailler sur des résidences jeunes qui accueilleraient des apprentis, des jeunes actifs et des étudiants. Enfin, leur 12e préconisation consiste à mettre en œuvre un audit énergétique. Il permettrait de constituer un plan de rénovation thermique pour le logement étudiant.
Plan de soutien aux étudiants du gouvernement
Lors de son intervention à Dunkerque, le 16 novembre, Elisabeth Borne a annoncé un plan de soutien au secteur du logement. Il s’adresse en particulier aux travailleurs et aux étudiants, car « le logement ne doit pas être un frein pour les études et pour l’emploi ». Depuis, le gouvernement a confirmé cette position et certains des chiffres annoncés :
- 35 000 nouveaux logements étudiants ;
- La rénovation de 12 000 logements (7 % du parc locatif du réseau CROUS).
L’État va identifier les terrains constructibles des grandes villes. Il prévoit aussi de transformer les sites dont il est propriétaire et les bureaux vacants en résidences étudiantes. En revanche, le plan de rénovation écologique ne concerne, à ce jour, que les établissements scolaires.
Le problème c’est que l’on a des personnes comme X.Niel (Free) qui investissent dans ce domaine en voulant juste se remplir les poches. Exemple en région parisienne où il a construit un bâtiment pour les étudiants (co-living) sur la base d’un logement commun où vous avez une chambre de 7m2. Ce bâtiment est construit juste à côté de l’incinérateur le plus gros d’Europe, que sur la plaquette c’était vendeur mais qu’au final le bâtiment s’est très vite dégradé faute d’entretien. Chauffage en panne, salles partagées jamais ouverte, fuites…Ce serait intéressant d’y faire un DPE. ces gens en ont rien à faire, seul le fric les intéresse, d’autant plus que la crise du logement lui permet de ne pas être clean et en plus ces méthodes de logement échappent au droit actuel. Des requins partout qui s’assoient sur ce que l’on tente d’imposer en matière de rénovation E, juste pour le fric sur le dos de personnes vulnérables tels que les étudiants.