Un diagnostiqueur en PLS est parfaitement inutile. D’abord, son métier, physique, l’oblige à se déplacer. Ensuite, il a besoin d’être éveillé et attentif lors de la visite d’un bien. Enfin, comme tout le monde gagne à obtenir des diagnostics fiables, autant lui permettre de travailler dans les meilleures conditions. Particuliers, professionnels et autorités publiques, voici quelques conseils pour collaborer efficacement avec les diagnostiqueurs.
TRANSPARENCE AVEC UN TIERS DE CONFIANCE
Le technicien a besoin de pouvoir accéder aux locaux. Évidemment, le syndrome de Diogène est une maladie que l’occupant n’a pas choisie. En revanche, bloquer volontairement l’accès à une pièce est contre-productif. Ouvrir l’intimité de son logement à un parfait inconnu n’est pas forcément agréable. Néanmoins, en l’occurrence, c’est une promesse de sécurité et de tranquillité futures.
Dans le même ordre d’idées, mieux vaut éviter de dissimuler des matériaux contenant de l’amiante, un équipement électrique présentant un défaut d’isolation, ou toute autre anomalie. Il convient aussi d’informer le diagnostiqueur des résultats du précédent diagnostic, ou encore du traitement réalisé contre les termites. De l’omission en apparence anodine à la réticence dolosive, le pas est vite franchi, outre le risque de mise en danger d’autrui.
D’ailleurs, vous avez tout à gagner à lui faciliter la tâche, notamment en préparant le DPE, en donnant accès à la chaufferie de l’immeuble en copropriété, etc. Votre diagnostiqueur ne se mettra pas en PLS si vous ne lui fournissez aucune information. En revanche, il vous remettra un diagnostic qui pénalise votre bien. N’y voyez pas une vengeance et encore moins de l’incompétence. Au contraire, la faute serait de faire un DPE de complaisance.
NI MARCHANDAGE NI PRESSION SUR LES DIAGS
La réalisation d’un diagnostic réclame un investissement financier (formation, matériel, certification, déplacement) et du temps (sur place et après l’intervention pour la rédaction des rapports, le service après-vente, etc.). Le tarif ne peut donc pas être le critère principal pour choisir un technicien. OK, telle société concurrente fait la complète moins cher. Et alors ? Est-ce une raison suffisante pour lui faire confiance ? Au fait, à propos de sous, il est normal de facturer les diags avant la remise des rapports.
De manière générale, certaines choses ne se marchandent sous aucun prétexte. Il en va ainsi de la note DPE, du tarif des diagnostics, de la surface Carrez avec sa pseudo-marge de 5 %, etc. Par ailleurs, demander au diagnostiqueur la prorogation des diagnostics est fortement déconseillé. Si en plus, vous le faites juste avant la signature de l’acte de vente, votre technicien risque de convulser. En l’occurrence, il suffit pourtant de respecter la réglementation pour adopter la conduite recommandée.
BONNES PRATIQUES DES AUTORITÉS PUBLIQUES
Le métier de diagnostiqueur est l’un des plus réglementés, contrairement à ce qu’on peut trop souvent entendre ou lire. Les arrêtés, les décrets, les normes, etc., dictent ses pratiques. Il dépend donc de la volonté des autorités publiques et des textes réglementaires. Par conséquent, messieurs-dames du gouvernement, nous vous saurions gré de bien vouloir :
- ne pas légiférer dans l’urgence entre Noël et le jour de l’An ;
- éviter les annonces contradictoires et les rétropédalages ;
- informer à temps les principaux concernés des changements ;
- écouter les retours de terrain et les alertes des techniciens ;
- communiquer intelligemment sur les diagnostics et leur utilité.
On pourrait citer bien d’autres facteurs de mal-être et de stress au travail pour les diagnostiqueurs immobiliers, comme les tarifications fantaisistes de certains organismes de certification. Cependant, tout le monde ne rencontre pas les mêmes difficultés avec son OC. Au contraire, chaque diagnostiqueur subit l’urgence de la transaction ou du texte réglementaire de dernière minute.
De toute façon, aucun de ces éléments, pris isolément, ne met l’opérateur en PLS. C’est leur accumulation et leur caractère répétitif qui l’épuisent. Ce phénomène est amplifié par des exigences accrues et coûteuses en matière de formation, de contrôles et de responsabilité. L’ODI a alors le sentiment de payer un prix fort et injustifié.
Pourtant, il suffirait d’un respect mutuel et de bonnes pratiques partagées pour résoudre la majorité des problèmes rencontrés. Heureusement et malgré tout, certains clients et prescripteurs des diagnostiqueurs l’ont compris. Ce texte ne s’adresse qu’aux autres, encore bien trop nombreux.
Merci Cecile pour l’article, c’est quoi des tarifications farfelues de la part des OC? Sans citer bien évidemment mais de quel ordre on parle? frais de gestion, de surveillance, de CSO ? Merci de peut-être nous éclairer davantage car en fait personnellement je n’ai aucune idée si mon OC est correcte en terme de tarification.
Certains OC font payer des frais de gestion alors que d’autres ne le font pas ou le font à des prix inférieurs. Il y en a qui les augmentent avec quelques toutes petites lignes en modifiant des CGV (conditions générales de vente), l’absence de protestation vaut alors acceptation. Il y en a, enfin, qui facturent un transfert de certification plus cher que le passage de plusieurs certifications. Les tarifs des OC sont aussi libres que ceux des diagnostiqueurs et la différence d’un organisme à l’autre est parfois effarante. Nous en avions déjà parlé, mais surtout à propos de l’audit énergétique, dans cet article : https://www.quotidiag.fr/les-pratiques-tarifaires-des-organismes-de-certification/
Un bel article écrit avec humour
c’est tellement vrai …
Je ris et j’adore 🙂
Bravo
C’est tellement vrai…
Métier passionnant et enrichissant sur les rencontres mais qui peut devenir un enfer sitôt qu’un seul quidam se prend pour une victime et fait payer le prix fort à l’ensemble du métier…sans compter les contradictions du gouvernement qui nous font passer pour des nantis et incompétents….
Déjà 15 ans de métiers et les gens sont de plus en plus suspicieux grâce à la pub mensongère de certains médias…fort heureusement cela ne fait que nous pousser à être intransigeant et surtout le plus impartial possible…
Oui, bien de parler des pratiques douteuses des OC qui profitent que l’on soit bloqué chez eux pour facturer les nouvelles mesures au prix qu’ils veulent, un vrai sentiment de racket gentiment organisé par ce cher gouvernement.
D’ailleurs, le traitement que nous subissons dépasse largement les droits fondamentaux des citoyens de ce pays, il est étrange que soit toléré un tel traitement dans une soi-disant démocratie qui n’en est plus vraiment une avec un président représentant à peine 20% des citoyens et utilisant des pratiques dignes d’une dictature.
Je dis çà car nous n’avons pratiquement aucun recours lors d’un traitement injuste concernant nos certifications, les OC se cachant derrière la DHUP ou le COFRAC pour argumenter leurs méthodes.
Merci Cécile.
Un article qu’il serait bon de transmettre aux revues de protection des consommateurs, toujours prompts à nous dézinguer pour mieux vendre leur revue.
Merci Cécile pour cet article bien tourné.
Notre métier est très intéressant et prenant.
Nous sommes amenés à rencontrer des personnes et des situations très diverses, ce qui induit une forte capacité d’adaptation ainsi qu’une résistance physique et mentale.
Notre profession est souvent malmenée par les media et ceci ne nous aide pas du tout
Le sérieux, la qualité du service et un bon relationnel font la différence.
La pratique de tarifs très bas est un vrai sujet, d’autant si on tient compte du coût des formations, des certifications, des assurances…et aussi … du travail fourni
Merci au gouvernement de légiférer sur la liberté des diagnostiqueurs de pouvoir changer d’OC de la même façon que les particuliers, peuvent changer d’assurance auto.
Un OC facture des frais de gestion, nous ne pouvons pas réclamer, car il nous menace de suspendre nos certifications (si c’est pas du chantage, qu’est-ce que c’est?) il a eu la bonne idée aussi de modifier ses CGV en cours de route et si on veut quitter l’OC la facture est 2 fois plus lourde que pour se certifier. s’il ne s’agit pas de pratique commerciales abusives qu’est ce que c’est?
Le Coût des formations à venir, des contrôles sur ouvrages et des contrôles documentaires à répétitions à partir du 1er juillet, vont apporter des coûts supplémentaires aux diagnostiqueurs, en plus des périodes d’indisponibilités (pas de rentrée d’argent) et une charge administrative non négligeable.
les contraintes deviennent insupportables pour les indépendants.