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La consommation d’énergie réelle baisse après rénovation !

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Finalement, ce n’est peut-être pas absurde d’obliger les bailleurs à rénover leurs passoires thermiques. En effet, la consommation d’énergie réelle baisse après des travaux… du moins dans les logements sociaux de la capitale, nous dit l’Atelier parisien d’urbanisme. L’APUR prévoit d’étendre cette étude au parc de logements privés en 2024-2025.

Rénovation et consommation d’énergie

Les élus de la Ville de Paris se sont réjouis lors de la présentation du travail de l’APUR sur les consommations réelles d’énergie des logements parisiens. « On rénove et cela se traduit par une baisse de la consommation énergétique », a ainsi constaté M. Jacques Baudrier. Encore heureux ! serait-on tenté de rétorquer. Ce serait oublier les quelques études étrangères publiées ces dernières années, par exemple celle menée par la GdW en Allemagne en 2020. Les « rénosceptiques » la brandissent régulièrement pour s’insurger contre la loi Climat Résilience.

D’après ses auteurs, malgré les milliards investis dans la rénovation énergétique des logements en Allemagne, les consommations individuelles stagneraient à cause de l’effet rebond. En prime, la rénovation ferait augmenter les loyers, pénalisant ainsi les plus précaires, sans protéger le climat. L’étude de l’APUR va donc à contre-courant. Elle constate une baisse de 28 %, en moyenne, de la consommation d’énergie réelle. La rénovation aurait également permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 3 700 tonnes de CO2 par an. Toutefois, les résultats varient selon l’ancienneté de la construction et le système de chauffage.

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indicateur de consommation énergétique

Le panel d’étude se compose de plus de 76 000 logements sociaux. L’APUR en tire un bilan des consommations énergétiques réelles en 2022, et une analyse de l’évolution des consommations avant/après travaux dans le cadre du Plan Climat. Cette consommation réelle repose sur plusieurs facteurs :

  • performance énergétique : modes constructifs, vitrages, orientation, surface…
  • système de chauffage et d’eau chaude sanitaire : âge de l’installation, régulation…
  • comportements humains : température de consigne, période de chauffe, revenus, etc.
  • météo / zone climatique ;
  • prix de l’énergie.

Les consommations réelles, en énergie finale, proviennent des compteurs de fournisseurs d’énergie aux points de livraison. L’APUR a retenu, pour indicateur, le niveau de consommation réelle par m² de surface habitable. Puisque les DPE, les audits énergétiques, etc. modélisent les consommations théoriques, il y a évidemment des écarts avec la consommation réelle. Ce phénomène est normal, même s’il semble toujours étonner les détracteurs du diagnostic de performance énergétique.

Bilan des consommations énergétiques réelles

La valeur médiane de consommation énergétique réelle, pour les 76 000 logements étudiés, est d’environ 130 kWh d’énergie finale par m² et par an. Il y a néanmoins d’importants écarts qui dépendent du contexte historique de la construction et du mode de chauffage.

Les logements avec chauffage collectif consomment plus que ceux disposant d’un mode de chauffage individuel. La consommation des logements du panel chauffé à l’électricité s’avère 2,7 fois plus faible que celle des logements chauffés au gaz collectif. Le coût élevé de l’électricité et la facilité accrue à réguler son utilisation peuvent expliquer cette différence. En effet, « il est difficile de distinguer la sobriété énergétique choisie de la précarité énergétique subie ».

Dans l’analyse du bilan des consommations après rénovation, il y a une surreprésentation des modes de chauffage collectif. En fait, les bailleurs ont commencé par rénover les passoires thermiques et, de manière générale, les logements les plus énergivores. Or il s’agit majoritairement des logements construits entre 1941 et 1981, chauffés collectivement.

consommation d’énergie réelle après travaux

La baisse moyenne observée est donc de -28 % par opération, sur 51 opérations et 9 162 logements, entre les 3 années avant travaux et les 3 années après travaux. Les gains d’économie d’énergie, en fonction du mode de chauffage, sont estimés à :

  • -2661 kWh/an par logement pour les logements chauffés au gaz individuel ;
  • -2650 kWh/an/logement avec le chauffage au gaz collectif ;
  • -2050 kWh/an/logement pour les habitations raccordées CPCU ;
  • -2021 kWh/an/logement pour les logements chauffés à l’électricité.

L’économie moyenne est de -2 236 kWh/an/logement après travaux, soit une économie annuelle située entre 200 € et 450 €. Dans tous les cas, sachant que les rénovations ont été livrées entre 2012 et 2020, il n’y a pas d’effet rebond prédominant. Autrement dit, les économies réalisées n’entraînent pas une augmentation des consommations.

L’Atelier invite à mettre en place un suivi régulier des consommations énergétiques réelles. C’est d’ailleurs une revendication présente dans les études antérieures de l’APUR. En attendant, le prochain volet de l’enquête permettra de déterminer si les travaux de rénovation entraînent un gain énergétique aussi conséquent dans les résidences privées parisiennes. Le 1er volet est à lire ou à télécharger sur le site de l’APUR.

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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