L’Apur livre une cartographie et une analyse de la consommation d’énergie finale réelle par habitant du Grand Paris. Selon l’Atelier parisien d’urbanisme, il faut en tenir compte pour orienter les politiques publiques de la rénovation énergétique du parc résidentiel. En effet, les consommations varient selon la forme urbaine, les types de logements, et le niveau de vie. Or le DPE, par principe, ne s’intéresse qu’à la consommation conventionnelle des logements.
Consommation en énergie des habitants du Grand Paris
L’APUR livre deux documents relatifs à la consommation en énergie dans le Grand Paris. Le premier contient des cartes pour comparer les données suivantes selon la localisation des logements :
- consommation réelle de gaz et d’électricité, en kWhEF/hab/an en 2020 (énergie finale),
- surface habitable moyenne, en m², par habitant, pour le parc privé et le parc social,
- suroccupation des ménages en % (nombre de pièces inférieur au nombre d’occupants).
Le second document vise à expliquer les écarts de consommation au sein de la métropole du Grand Paris. Ces consommations sont « à climat normal », c’est-à-dire le climat d’une année moyenne en Île-de-France. Outre les éléments ci-dessus, d’autres données sont dévoilées et comparées :
- Consommation énergétique finale du secteur résidentiel dans le Grand Paris en 2019 ;
- Consommation énergétique finale par usage: eau chaude sanitaire, chauffage, électricité… ;
- Modes de chauffage des résidences principales : électrique, gaz individuel, fioul collectif… ;
- Part des ménages équipés selon le mode de chauffage (urbain, électrique, etc.) ;
- Consommation réelle de gaz et d’électricité dans les quartiers à dominante pavillonnaire;
- Revenu médian mensuel déclaré des ménages en € par unité de consommation…
Origine des écarts de consommation dans le Grand Paris
L’Apur s’efforce d’identifier l’origine des disparités territoriales. Les comportements et les niveaux de vie sont des facteurs explicatifs assez décisifs, mais ce ne sont pas les seuls. Il faut considérer :
- la taille du logement et surtout le nombre de mètres carrés par habitant,
- le revenu des ménages occupants,
- le type de bâtiment, individuel ou collectif,
- les caractéristiques thermiques des bâtiments selon les rénovations effectuées,
- le chauffage, individuel ou collectif.
« Dans la grande majorité, les bâtiments d’habitat collectif chauffés collectivement (au gaz dans le cas présent) et en l’absence de dispositifs d’individualisation des frais de chauffage, il n’est pas possible pour l’occupant de contrôler son chauffage ». L’individualisation des frais de chauffage, pour ces copropriétés, serait donc un levier de sobriété énergétique.
Par ailleurs, la consommation d’électricité et de gaz par habitant varie très fortement selon les secteurs. Cette donnée confirme une étude antérieure de l’Apur quant à la consommation d’énergie dans les quartiers les plus bourgeois. Les populations les plus aisées occupent des logements plus grands et recherchent davantage le confort. Un Parisien qui a un niveau de revenu supérieur consomme en moyenne 7 000 kWh, contre 4 000 kWh s’il a un revenu moyen ou inférieur.
consommations réelles vs consommations conventionnelles
Selon l’Apur, « le suivi des consommations réelles est un outil indispensable pour évaluer l’efficacité des politiques publiques de rénovations thermiques des logements, mais aussi pour apprécier le poids des comportements des occupants ». Cette analyse permettrait de prioriser les efforts à mener en fonction du secteur géographique ou des types de logements.
D’ailleurs, l’hiver 2022-2023 est révélateur du poids des comportements. En effet, les campagnes de communication et la hausse des prix de l’énergie ont permis de réduire les consommations de 12 % au niveau national, entre octobre et décembre 2022. Mais, souligne l’organisation, il reste difficile d’accéder aux données de consommations réelles d’énergie. Actuellement, le comportement des occupants ne serait pas suffisamment documenté, pris en compte, et suivi.
Le « nouveau » DPE, outil de la politique publique de rénovation énergétique, s’affranchit précisément du comportement des occupants. Cependant, le diagnostic de performance énergétique n’est jamais critiqué dans ces études. L’association se contente d’insister sur l’importance des comportements pour diminuer les consommations d’énergie des logements du Grand Paris.
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