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Avant construction ou rénovation : guide radon

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Saluons la sortie discrète et récente du Guide de recommandations pour la protection des bâtiments neufs et existants vis-à-vis du radon. Ce document fournit une information de référence sur la gestion du risque radon, en s’adressant aux professionnels du bâtiment et aux particuliers. En effet, le risque radon – 2e cause de cancer du poumon – reste méconnu ou mal appréhendé. Or, d’une part les travaux de rénovation thermique peuvent avoir des conséquences sur la qualité de l’air intérieur (QAI) et sur la concentration en radon dans l’existant. D’autre part, il n’y a pas d’obligation de moyens pour limiter la concentration en radon dans le neuf.

Contexte et contenu du guide radon

Le caractère cancérogène du radon est reconnu depuis plus de 35 ans. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’efforce donc de sensibiliser les différents publics au risque, et de faire appliquer la réglementation. Ce nouveau guide doit aider à préserver la qualité sanitaire des bâtiments neufs et existants. Il répond en fait à deux objectifs liés :

  • Sensibilisation des professionnels du bâtiment ;
  • Informations sur les travaux à réaliser pour les particuliers.

Le CSTB a élaboré la partie technique. Celle-ci a été approuvée par la FFB, la CAPEB, l’AQC, le CEREMA et l’Ademe. D’ailleurs, tous les acronymes sont listés et explicités dans le guide. Il contient aussi des schémas, des exemples et des références pour approfondir le sujet. Les techniques visant à réduire la concentration en radon sont claires et détaillées, même pour les néophytes.

Généralités sur le risque radon

La première partie présente ce qu’est le radon, le niveau de référence pour limiter l’exposition de la population, la cartographie des zones à risque radon, et la réglementation relative à la gestion du radon. Il est ainsi rappelé que « même en dessous du niveau de référence (300 Bq.m³ dans l’air intérieur) le principe d’optimisation reste pertinent, dans le but de réduire le risque à un niveau aussi bas que raisonnablement possible. »

Dans les ERP, la réglementation tend à se renforcer depuis 20 ans. Concernant les habitations, on ne connaît souvent que l’obligation d’information des acquéreurs et des locataires. En réalité, outre l’état des risques et pollutions, « les pouvoirs publics recommandent aux particuliers, notamment à ceux qui résident dans la zone à potentiel radon 3, de procéder au mesurage du radon dans leur logement ». Il faut ici se référer à l’arrêté du 20 février 2019. Les entreprises qui réalisent des travaux doivent être indépendantes des organismes qui réalisent un diagnostic radon.

Le radon entre dans le bâtiment de différentes manières. Les matériaux de construction ou l’eau à usage sanitaire peuvent en être responsables. Néanmoins, lorsque les niveaux de radon sont élevés, ce gaz provient surtout du sol. Les auteurs du guide s’intéressent donc essentiellement à la protection des bâtiments, neufs et existants, quand le radon vient du sol.

actions correctives et efficacité des travaux

Le deuxième chapitre aide à choisir les actions correctives appropriées dans un bâtiment existant. Le recours préalable à un professionnel compétent, pour l’expertise radon, est recommandé. Dans un ERP soumis à la surveillance du radon, les mesurages sont confiés à un organisme agréé. En revanche, dans un logement, l’occupant peut l’effectuer en s’appuyant sur la fiche d’information du ministère chargé de l’Environnement. Pour des concentrations élevées et lorsque les actions correctives ne suffisent pas, il est toujours préférable de demander une expertise.

Le CSTB a comparé l’efficacité des actions correctives dans des bâtiments existants. L’étude présente des limites statistiques, mais elle fournit néanmoins des résultats intéressants. En effet, « l’association de différentes techniques donne en général de meilleurs résultats et avec une plus faible variabilité de l’efficacité qu’une technique seule ». Ainsi, les travaux d’étanchéité à l’air préalables améliorent l’efficacité de toutes les autres solutions. À l’inverse, « l’amélioration de la ventilation seule par aération naturelle ou par ventilation mécanique par extraction donne des résultats aléatoires et souvent insuffisants », notamment en cas de concentrations initiales élevées.

L’étanchéité à l’air dépend du traitement de fissures, du traitement des réseaux, du traitement des portes ou des trappes, etc. Chacune des actions est illustrée dans le guide. Il en va de même pour les actions correctives liées à la ventilation et au traitement des soubassements. Enfin, il est « recommandé de réaliser une mesure de radon avant dimensionnement et mise en œuvre d’une opération de rénovation thermique ». Il sera ainsi possible d’adapter les travaux prévus pour ne pas dégrader la QAI, voire pour réduire la concentration de radon.

constructions neuves : actions préventives

« À ce jour, il n’existe pas d’obligation de moyens visant spécifiquement à limiter la concentration du radon pour la construction de bâtiments neufs, même dans les zones à potentiel radon 3. » Heureusement, il y a tout de même :

  • l’obligation de résultat dans les ERP ;
  • les actions de réduction obligatoires dans les lieux de travail ;
  • la prise en compte de l’étanchéité à l’air dans la RT2012 et dans la RE2020.

D’après les premiers résultats d’une analyse réalisée par la DHUP, la concentration moyenne dans les constructions BBC (bâtiment basse consommation) ou RT2012, en zone à potentiel radon 3, se situe globalement en dessous du seuil de référence. Ce constat est toutefois à prendre avec des précautions, car il y a peu de données. Par ailleurs, on ne sait pas encore si le vieillissement de la structure influence la concentration en radon.

En attendant les conclusions de la DHUP, des moyens d’empêcher les remontées de radon dans les constructions ont d’ores et déjà été identifiés. Ces actions préventives doivent être intégrées dès la phase de conception. À titre d’exemple, mieux vaut éviter de mettre un lit de gravier en granit sous une maison, limiter les traversées de plancher bas, etc. Là encore, après la fin de la construction, il faut prévoir un mesurage. De plus, « ultérieurement, un contrôle de la pérennité de la situation du bâtiment est utile ».

À télécharger : Guide de recommandations pour la protection des bâtiments neufs et existants vis-à-vis du radon (juillet 2023).

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2 Commentaires

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  1. L
    Laurent 20 juillet 2023 - 22h22

    Quelle certification ou matériel pour effectuer ce diagnostic ?

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    • Cécile, le moteur de Quotidiag 21 juillet 2023 - 7h46

      Le diagnostiqueur doit être agréé par l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) et assuré pour cette activité. Vous pourrez trouver plus de précision concernant les agréments sur le site de l’ASN. Le matériel se résume à des dosimètres, un ou plusieurs selon la configuration des lieux. La norme AFNOR en vigueur pour le mesurage du radon est la NF ISO 11665-8 (février 2021).

      Répondre

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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