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PRC OCR et plomb, prendre les bonnes décisions

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En matière de radioprotection, les diagnostiqueurs doivent prendre des décisions. Formation PCR (personne compétente en radioprotection) ou non ? Achat ou location de la machine plomb ? PCR interne ou externalisation avec un OCR (organisme compétent en radioprotection) ? Les réponses dépendent de facteurs globaux (réglementation) et locaux (budget, marché…). Résumons les principaux enjeux associés à chacun de ces choix.

Est-ce la fin du diagnostic plomb ?

Si vous regardez les petites annonces du diag, vous avez peut-être remarqué l’augmentation des annonces de vente de machines plomb. Ces derniers mois, de nombreux diagnostiqueurs semblent vouloir se débarrasser de leur analyseur. En réalité, les raisons sont variées :

  • Fin d’activité, liée au prix cassé des diagnostics ;
  • Diminution du nombre de logements anciens proposés à la vente ;
  • Mauvaise analyse du marché lors du lancement de l’activité.

La première cause est prédominante. Le diag plomb ne doit surtout pas être dévalué. En général, avec les coûts de formation, certification, assurance, etc., ce n’est pas le moment de baisser les tarifs, au contraire. Quoi qu’il en soit, les organismes de formation ne se montrent pas inquiets.

Après une baisse des inscrits de mi-décembre à mi-février, ils observent un retour à la normale. Non, tous les diagnostiqueurs ne se spécialisent pas dans le domaine énergie (DPE, audit énergétique). Beaucoup d’entre eux suivent aussi la formation au diagnostic plomb, au moins sans mention.

La formation PCR, difficile et obsolète ?

En revanche, ils hésitent de plus en plus à devenir PCR ou, désormais, CRP (conseiller en radioprotection). D’abord, la formation pour les opérateurs de diagnostic plomb a la réputation d’être compliquée et sans réel rapport avec les missions. Ensuite, régulièrement, on annonce l’arrivée d’un analyseur sans source radioactive qui rendra obsolètes les appareils à fluorescence X. Enfin, il est possible d’externaliser la radioprotection auprès d’un OCR.

Répondons d’abord aux deux premiers arguments. Certes, la formation PCR présente des difficultés, enfin surtout pour les « littéraires ». De plus, elle ne peut se faire qu’en présentiel. Et puis, elle implique des renouvellements de formation (recyclages). Mais en réalité, si le formateur est bon, elle n’en est pas moins intéressante, importante et abordable.

Quant aux machines sans source radioactive, vous risquez de les attendre encore longtemps. En effet, les appareils à source radioactive restent les seuls autorisés pour la réalisation des CREP (constats de risque d’exposition au plomb). Dans ce domaine, aucune modification de la réglementation ne s’annonce à l’horizon.

Déclaration ASN et externalisation PCR

La réglementation a évolué sous d’autres aspects. Elle a notamment simplifié les procédures. Ainsi, depuis 2019, une simple déclaration de détention/utilisation de sources radioactives scellées ou d’appareils en contenant, auprès de l’ASN (Autorité de Sûreté nucléaire) suffit. Auparavant il fallait une autorisation ASN. Cette déclaration dématérialisée n’en est pas moins essentielle. Par ailleurs, le diagnostiqueur a le choix entre :

  • être ou rester PCR avec l’obtention d’un certificat PCR de niveau 1 ;
  • externaliser grâce à un OCR certifié ayant une PCR de niveau 2.

Dans ce dernier cas, en échange d’une redevance annuelle pouvant généralement être mensualisée, l’OCR s’assure de la conformité aux normes en vigueur.

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Pourquoi externaliser la PCR ?

Les avantages de l’externalisation sont notamment administratifs. La société prend en charge les vérifications périodiques, l’évaluation des risques, la veille réglementaire, etc. Financièrement, eh bien ça dépend. Le tarif varie d’une trentaine à une cinquantaine d’euros par mois. Sur la durée, ce système peut revenir cher par rapport à une PCR interne.

Dans le même temps, l’opérateur s’épargne le coût lié aux recyclages (transport pour rejoindre le local de l’organisme de formation, hébergement, etc.). Les diagnostiqueurs satisfaits de leur PCR externe affirment que c’est moins contraignant tout en préservant leur chiffre d’affaires. Encore faut-il être certain d’accorder sa confiance à un OCR fiable.

Pourquoi préférer une PCR / CRP interne ?

Être dépendant d’une structure externe comporte nécessairement des risques. Mieux vaut être soi-même informé de la réglementation. En effet, d’une part, votre conseiller peut se contenter d’encaisser sans pour autant respecter ses obligations. Faire appel à un tiers ne vous dégage pas de toutes vos responsabilités. Avant de signer un contrat, il faut donc avoir des garanties sur le sérieux de l’organisme.

D’autre part, la certification de l’OCR n’atteste pas de ses compétences dans le domaine de la formation. Les exigences ne sont pas les mêmes que pour un OF certifié Qualiopi, par exemple. L’important, pour l’opérateur, est de s’y retrouver sur tous les points essentiels, dont la sécurité et la conformité aux obligations réglementaires. Or ces éléments peuvent être difficiles à évaluer lorsque l’on n’a pas soi-même suivi une formation PCR initiale.

Achat, location, sous-location de machine plomb

Tout diagnostiqueur sait ou saura qu’un analyseur plomb neuf coûte très cher. Partant de là, vous avez plusieurs options, à comparer en fonction de votre budget et de la demande sur votre secteur d’intervention :

  • l’investissement dans une machine neuve, souvent avec un crédit ;
  • l’achat d’occasion, surtout pendant les premières années d’activité ;
  • la location, parfois plus coûteuse qu’elle n’en a l’air ;
  • le crédit-bail, avec valeur de rachat fixée dans le contrat ;
  • la sous-traitance entre opérateurs certifiés plomb, assurés et PCR ;

Pour la location, il faut prévoir de 300 € à 600 € par mois. L’achat neuf, c’est 15 000 € à 30 000 € HT, sans l’entretien ni le renouvellement de la source. D’occasion, le prix dépend du modèle et de l’ancienneté de la source. En général, le contrat de location n’autorise pas la sous-location.

En soi, telle solution n’est pas meilleure qu’une autre. Par exemple, la location présente l’avantage d’inclure prise en charge des pannes, mais personne ne peut les prévoir. Avec l’achat, le risque est notamment de mettre fin à son activité avec une machine sur les bras et un crédit à rembourser. Quoi qu’il en soit, il faudra évidemment respecter les règles de transport et de stockage.

Références réglementaires et relectures
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3 Commentaires

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  1. X
    XAVIER 21 mars 2024 - 15h56

    Bonjour Cécile,
    Merci pour cet article très intéressant ! Et justement puisque le sujet a été abordé; avez-vous plus de nouvelles sur cette fameuse X-550 Pb ? Chaque année lors des RVdi, il est question d’une imminente mise sur le marché, mais en réalité nous ne voyons rien venir…

    Répondre
    • Cécile, le moteur de Quotidiag 21 mars 2024 - 16h16

      Bonjour Xavier,
      L’année dernière, au printemps 2023, Quantum-RX annonçait une remise imminente du rapport du LNE (Laboratoire National d’Essai) au ministère et se disait très confiant quant à sa prochaine commercialisation pour le CREP. Depuis Quantum RX a confirmé la transmission du rapport aux autorités compétentes et… voilà tout. Nous savons aussi, comme vous sans doute, qu’il a du succès aux USA où son utilisation a été validée.

      Ce qui est certain, c’est qu’en l’absence de modification des textes réglementaires, les diagnostiqueurs ne peuvent pas l’utiliser. Or il ne semble y avoir aucun projet de texte réglementaire modificatif en cours. Quand on connaît le délai moyen entre l’élaboration d’un premier projet de décret ou d’arrêté, sa mise à disposition du public et son entrée en vigueur, on peut supposer qu’il n’est pas près de remplacer l’analyseur à fluorescence X… En revanche, je ne serais pas étonnée que nous en entendions encore parler aux RVDI 2024.

      Répondre
  2. F
    François-Eric de la société DIAG 33 21 mars 2024 - 19h12

    Un appareil à rayon X, ça reste un émetteur de rayonnement ionisant. Je sais plus trop où on en est de la réglementation sur les PCR mais une machine RX ne nous dispensera pas de la case PCR.

    Répondre

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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