Pour changer un peu du DPE et de MaPrimeRénov’, parlons logistique. Être diagnostiqueur, c’est aussi posséder du matériel et le déplacer à longueur d’année. Quels sont les essentiels ? Comment les porter et les transporter ? Est-il possible de circuler à moto, en scooter, voire à vélo ?
Matériel indispensable du diagnostiqueur
Cette section s’adresse aux futurs diagnostiqueurs, même si votre organisme de formation saura vous renseigner. Nous y indiquons le matériel indispensable, mais le superflu n’est pas inutile. En effet, il peut aider à gagner en efficacité ou à se démarquer de la concurrence. La réalisation du CREP demande une machine plomb (fluorescence X). Pour la loi Carrez et la loi Boutin, il est d’usage d’utiliser un télémètre laser. La norme NF P45-500 (juillet 2022) exige, pour le diagnostic gaz : un chronomètre, un appareil de mesure de la teneur en monoxyde de carbone, un produit moussant ou un appareil de détection de fuite adapté et des étiquettes signalétiques.
Concernant l’électricité, il faut se référer à la norme FD C16-600, ou choisir un kit contrôleur électrique. Pour l’amiante, prévoyez des sachets et du matériel de prélèvement, des masques FFP3, des gants en caoutchouc, des combinaisons jetables et un aspirateur THE. Enfin, le diag termites ne requiert qu’un poinçon. L’humidimètre et l’endoscope sont néanmoins recommandés. Bien entendu, le matériel informatique (logiciel de diagnostic, tablette) est obligatoire. Par ailleurs, n’oubliez pas l’échelle télescopique. À tout cela, nous pourrions ajouter un objet anti-stress et un antalgique comme le paracétamol, mais ça reste facultatif.
Comment porter le matériel du diagnostiqueur ?
Les diagnostiqueurs utilisent généralement un sac à dos ou une sacoche à outils pour techniciens, voire pour militaires. Ces sacs présentent les points communs suivants :
- base rigide pour pouvoir poser le sac debout ;
- nombreuses poches et compartiments ;
- sangles de maintien des outils ;
- excellente résistance à l’eau (étanche) ;
- sangles d’épaules rembourrées.
Le volume en litres et la charge maximale varient et dépendent de vos besoins. Certains optent pour la version valise à roulettes, mais elle complique les déplacements s’il y a des escaliers à monter. La classique caisse à outils pose le même problème. Tout dépend donc de votre zone d’intervention. Il n’est pas nécessaire de s’équiper d’un sac à dos pour intervenir dans des maisons au fin fond de la campagne. En revanche, dans une grande ville comportant des immeubles anciens sans ascenseur, c’est plus pratique.
Quel mode de transport utiliser ?
La voiture est le mode de transport le plus utilisé par les opérateurs de diagnostic. En effet, on peut tout mettre dans le coffre et parcourir facilement de longues distances. Toutefois, l’usage de la moto ou du scooter se répand ces dernières années, pour diverses raisons :
- les embouteillages, la circulation difficile et les stationnements en ville,
- le gain de temps sans bouchons ni recherche d’une place où stationner,
- le prix du véhicule et la consommation moindre de carburant,
- l’écologie, surtout quand cet argument est mis en avant avec le DPE et l’audit.
Contrairement à une idée répandue, il est possible d’être diagnostiqueur à moto ou à scooter. D’abord, la « complète » n’est pas toujours requise. Ensuite, l’échelle se fixe avec des sangles. De plus, depuis l’arrêté du 22 décembre 2006 modifiant l’arrêté du 1er juin 2001, le transport de l’analyseur plomb sur un véhicule à deux roues est autorisé.
Enfin, on peut n’utiliser la voiture que lorsqu’elle s’impose. Il existe des assurances adaptées à chaque véhicule. D’ailleurs, certains courageux sportifs écolos optent même pour le vélo, sans que ce soit leur unique moyen de transport. L’utilisation des deux-roues motorisés pose surtout un problème de sécurité pour le conducteur. Malheureusement, les accidents de moto sont plus fréquents et statistiquement plus graves.
Confort et prudence avec l’équipement
Les risques professionnels n’épargnent pas les diagnostiqueurs. Nous en avions déjà parlé dans un article antérieur sur le DUERP. Parmi les accidents trop fréquents, il y a la chute liée à l’emprunt de l’échelle du client en allant visiter les combles. Parfois, c’est même le propriétaire qui le propose. Mieux vaut décliner et utiliser son propre matériel, à savoir une échelle télescopique en bon état pour éviter les blessures, fractures, entorses, etc.
Au fait, de manière générale, le matériel doit être contrôlé. Avec le temps et en fonction des conditions environnementales, les appareils de mesure, notamment, perdent leur précision. D’eux dépend la fiabilité des données et donc des résultats. L’absence de vérification peut avoir des conséquences sur la santé et la sécurité des occupants du logement. À ce propos, vous pouvez lire l’interview du responsable de Testoon Lab. Revenons aux risques professionnels.
Les maux de dos, les douleurs à l’épaule ou les tendinites concernent nombre de techniciens. Au-delà de l’activité physique inhérente au métier, ce phénomène s’explique par l’utilisation quotidienne d’une tablette assez lourde. Comme il l’explique dans un article publié par nos confrères de Dimag, Valentin Bendiyan a ajouté, à la coque de la tablette, des sangles croisées dans le dos. D’autres utilisent un harnais pour coque de tablette tactile (on en trouve dans le commerce). Dans tous les cas, c’est une solution ergonomique pour travailler avec les mains libres.
Merci pour ces précieux renseignements
Merci pour les conseils.
Cela serait super d’avoir une liste de matériel avec la référence et la méthodologie pour voir l’efficacité sur le terrain en terme de temps gagné. Voir du poids quand on utilise le vélo.
C’est noté ! Je l’ajoute à la liste des idées de sujets pour Quotidiag.