Il doit y avoir 60 millions de pompes à chaleur installées d’ici 2030 pour atteindre les objectifs du REPowerEU. Une feuille de route, intitulée « L’Accélérateur de pompes à chaleur dans l’UE », liste les solutions pour y parvenir. Au même moment, la Commission européenne lance une consultation publique, jusqu’au 30 août 2023, pour accélérer le déploiement des PAC.
Pompes à chaleur en Europe et REPowerEU
L’Association européenne des pompes à chaleur, la Fondation européenne pour le climat et 23 organisations publient « L’Accélérateur de pompes à chaleur » (EU Heat Pump Accelerator). Le document doit répondre à l’objectif du REPowerEU, à savoir mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles russes avant 2030.
Cette proposition de la Commission européenne est née lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Les pompes à chaleur (PAC) ont été identifiées comme la pierre angulaire de l’abandon des combustibles fossiles importés. Bien entendu, le gaz est la principale énergie fossile à exclure.
5 étapes pour un déploiement rapide des pAC
La feuille de route liste 5 étapes pour stimuler le déploiement rapide des pompes à chaleur :
- Faire du chauffage « propre » ou écologique, la norme;
- Soutenir le leadership de l’industrie européenne ;
- Améliorer l’intégration des systèmes énergétiques avec des PAC flexibles;
- Informer et aider les consommateurs ;
- Développer les compétences et la main-d’œuvre nécessaires.
Exemples d’actions pour déployer les pac
Chacune des étapes ci-dessus inclut différentes actions : mettre fin à la vente des chaudières à combustibles fossiles, attribuer les étiquettes énergétiques les plus basses aux chaudières à gaz, exclure l’utilisation des combustibles fossiles dans les bâtiments neufs, etc.
Les auteurs proposent également aux États membres d’adapter la législation relative à la performance énergétique des bâtiments. Dans les certificats ou diagnostics de performance énergétique (CPE/DPE), les règlements d’urbanisme, etc., les systèmes de chauffage et de refroidissement à énergie renouvelable doivent systématiquement être privilégiés.
Par ailleurs, le coût de l’achat et de l’installation des PAC reste très élevé. Les pouvoirs publics doivent donc proposer des aides financières aux ménages, surtout les plus modestes. « Les pompes à chaleur doivent devenir une option standard, accessible, attrayante et abordable pour les consommateurs. » Il est également nécessaire de former et d’accompagner tous les professionnels de la filière à chaque étape : fabrication, installation, entretien et maintenant des PAC.
PAC, rénovation énergétique et crise climatique
Selon le document européen, l’installation de 60 millions de PAC d’ici 2030 apporterait des avantages environnementaux, sociaux et économiques. De 2022 à 2030, nous obtiendrions, dans l’UE :
- – 40 % d’émissions d’oxyde d’azote (NOx) ;
- – 46 % d’émissions de gaz à effet de serre issus des bâtiments résidentiels ;
- – 20 % sur le montant des factures d’énergie pour les consommateurs ;
- + 3 millions d’emplois créés, surtout dans le secteur des services ;
- + 2,5 % de PIB ;
- + 60 milliards d’euros économisés sur les imports d’énergies ;
- – 40 % de besoins en gaz dans les bâtiments.
La France veut déjà développer les PAC
La France essaie déjà suivre de cette trajectoire. Le lancement de la concertation sur la décarbonation du bâtiment en atteste. La semaine dernière, la DGALN a aussi publié une étude relative à la diffusion de la PAC dans les logements collectifs.
Enfin, au 1er janvier 2024, MaPrimeRénov’ devrait faciliter « le changement des systèmes de chauffage pour aller vers des systèmes décarbonés » lors d’une rénovation par geste. En revanche, les propriétaires de passoires thermiques ne bénéficieraient plus de l’aide pour l’installation d’une PAC. Une précédente étude avait montré l’inefficacité d’une PAC sans travaux d’isolation.
Bref, les solutions de PAC ont amorcé leur conquête de l’Europe, rendue pressante par le conflit Ukraine-Russie et par l’urgence de la transition écologique. Il reste néanmoins d’importants obstacles techniques, économiques et sociaux à franchir, en France et dans l’Union européenne.
A aucun moment on ne parle de la production d’électricité….pourtant le nucléaire n’est pas une garantie absolue. Si les russes nous mettent dehors en Afrique ou au Kurdistan (ou Tadjikistan) on fait comment pour les alimenter les centrales? Sachant qu’à ce jour une bonne partie de l’uranium vient de Russie. Donc oui c’est bien d’évoluer mais on est en train de faire comme le DPE, à l’arrache en espérant un « vite fait bien fait ». Calmos calmos. Commençons par l’essentiel, l’isolation.
En réalité, plusieurs professionnels ont lancé une alerte à ce sujet dont M. Xavier Piechaczyk, président du directoire de réseau de transport d’électricité. Dans une interview donnée au journal Le Monde du 7 juin 2023, il détaille les objectifs et propose des solutions pour les atteindre. Mais effectivement, ce ne sera pas facile. La loi de programmation Énergie Climat, annoncée pour cet automne, devrait définir les priorités d’action, notamment en matière d’électricité et de travaux d’isolation.