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Doit-on rendre public le risque amiante ?

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Ne rendons pas public le risque amiante. Laissons les Français – travailleurs, bricoleurs du dimanche, pompiers, etc. – être exposés et développer des cancers. Cela vous paraît absurde ? En effet, le titre de cet article semble être une question rhétorique. Pourtant, 25 ans après la décision d’interdire l’amiante, la localisation des matériaux amiantés n’est pas accessible au grand public.

Un accès inégal à l’information sur le risque amiante

Des bases de données en open data existent pour les risques majeurs, le DPE, les données immobilières, etc. Ces informations sont-elles plus importantes qu’un risque d’exposition à l’amiante ? Certes, des applications de géolocalisation permettent d’identifier les immeubles amiantés.

Mais leurs utilisateurs sont principalement des personnes qui connaissent les risques sanitaires (diagnostiqueurs, sociétés de désamiantage…). L’application Géoamiante Public prouve qu’il est pourtant possible de transmettre ces données au plus grand nombre.

La loi du 26 janvier 2016 et SI-Amiante

L’article 48 de la loi n°2016-41 précise, à propos de la lutte contre la présence d’amiante : « les résultats de l’exploitation des données recueillies (…) sont mis à disposition du public, par le ministère chargé de la Santé, sous format dématérialisé ». Telle est notamment la raison d’être du SI-Amiante.

Malheureusement, d’une part, les repérages amiante régis par le Code du travail ne sont pas transmis (repérages amiante avant travaux). D’autre part, et outre les retards de mise en œuvre, seuls les professionnels y ont accès à ce jour.

Des exemples de risque amiante rendu public en Europe

La Pologne est souvent prise en exemple. C’est le premier pays d’Europe à avoir adopté un programme pour éliminer l’amiante. Toutefois, sa cartographie concerne uniquement les couvertures en fibre-ciment amianté.

L’Italie a créé une carte publique interactive avec les matériaux et produits amiantés dans les bâtiments publics. Il y a 5 niveaux de risque selon l’accessibilité de l’amiante, l’état de conservation, etc.

Ces initiatives se développent un peu partout en Europe. Aussi imparfaites soient-elles, elles ont le mérite d’exister. En France… rien, mis à part une réglementation toujours plus complexe pour les Français.

Disposer d’une cartographie de l’amiante facilement accessible

Depuis des années, il est question de communiquer l’information sur le risque amiante le plus largement possible. Il semble inconcevable, voire impardonnable, de refuser de transmettre ces données au plus grand nombre.

Nous savons où se trouve l’amiante, nous connaissons hélas très bien le risque cancérogène et nous disposons des outils numériques adéquats. Alors, qu’attendons-nous pour rendre public le risque amiante ?

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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