Le RAAT, règle d’or de la rénovation en copropriété

France Rénov’ publie un guide gratuit : « Tout savoir sur la rénovation énergétique de votre copropriété ». Pour les copropriétaires, les syndics et les conseils syndicaux, ce document est essentiel. En effet, il contient toutes les informations nécessaires à la réussite d’un projet de rénovation énergétique en copropriété. De plus, il n’oublie pas d’insister sur l’importance du repérage amiante avant travaux (RAT/RAAT).

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE DES COPROPRIÉTÉS : GUIDE

France Rénov’ annonce clairement ses ambitions, à savoir inciter les copropriétés à se lancer dans la transition écologique. Cependant, son guide aborde avec clarté les aspects pratiques d’une rénovation dans cette « mini démocratie » qu’est une copropriété. Au sommaire :

• Les raisons de rénover et de privilégier une rénovation globale ;
• Les étapes clés, de la préparation aux bénéfices attendus ;
• Le financement d’un projet de rénovation énergétique ;
• Les professionnels impliqués : syndic, bureau d’études thermiques et fluides, diagnostiqueur immobilier, artisans, etc.

Chaque rôle est défini. Par exemple, le diagnostiqueur peut réaliser le repérage amiante avant travaux « plus exigeant que le dossier technique amiante (DTA) », les DPE et les projets de plans pluriannuels de travaux (PPPT), éventuellement à partir d’un diagnostic technique global (DTG).

LE DIAGNOSTIC AMIANTE DANS LES 10 RÈGLES D’OR

Ces dernières années, il est sans cesse question de DPE et d’audit énergétique, mais rarement du diagnostic amiante. Ce serait pourtant la moindre des précautions. Puisque la majorité des bâtiments énergivores — et des bâtiments en général en France — ont été construits avant l’année 1997, le problème se pose nécessairement. La vague de rénovations à venir est d’ailleurs ce qui justifie la révision de la directive amiante au niveau européen.

C’est donc avec plaisir que vous voyons apparaître cette obligation en 8e place des « 10 règles d’or pour réussir son projet de rénovation énergétique ». On y lit effectivement : « faire réaliser un diagnostic amiante, pour éviter un arrêt du chantier si on en découvre après travaux ». Il y aurait d’autres raisons à signaler, comme le fait de protéger les travailleurs et les personnes proches du chantier. Néanmoins, le critère économique parlera certainement à toutes les personnes impliquées.

En prime, nombre d’entreprises acceptent encore d’intervenir sans RAAT préalable. Leurs interlocuteurs ne donnent pas toujours assez d’importance à ce risque non plus. Ils pensent au coût du chantier hors présence de polluants, aux nuisances sonores, etc. Il en va de même pour les particuliers, abreuvés de « tutos rénovation » où l’amiante est dangereusement absent. Soit dit en passant, le risque d’exposition au plomb est aussi mentionné, quoique trop discrètement.

POURQUOI RÉNOVER UNE COPROPRIÉTÉ ?

France Rénov’ liste les raisons évidentes de se lancer dans la rénovation d’un immeuble en copropriété : confort, économie d’énergie, valeur verte et contribution à la lutte contre le dérèglement climatique. Le service public invite également à privilégier la rénovation globale de l’immeuble, pour rénover avec des coûts réduits et des bénéfices plus rapides.

De plus, il précise que la rénovation d’un appartement est complémentaire avec les travaux dans les parties communes. Autrement dit, le bailleur concerné par l’interdiction de location d’une passoire thermique n’est pas le seul à avoir tout intérêt à rénover. On sait que dans les copros, l’effort doit être collectif, or c’est souvent ce qui fait obstacle au projet de rénovation. C’est la raison pour laquelle certains veulent remplacer le DPE individuel du lot de copropriété par un DPE collectif.

RÉNOVATION EN COPROPRIÉTÉ, 5 ÉTAPES CLÉS

Le guide contient une frise des 5 étapes clés sur une échelle de 3 à 5 années. Les années 0, 1, 2 et 3 sont consacrées à la préparation, à l’état des lieux et à la conception du projet :

• contact avec un espace conseil et recherche d’informations ;
• constitution d’une équipe projet parmi les copropriétaires ;
• choix des professionnels, étude des scénarios d’économies d’énergie ;
• sélection du maître d’œuvre et de l’assistant à maîtrise d’ouvrage ;
• conception du programme de travaux et plan de financement ;
• consultation des entreprises.

C’est seulement ensuite qu’il y aura mise en œuvre des travaux, suivi de leur réalisation, mobilisation des aides financières, puis réception du chantier. Les auteurs détaillent les étapes et les rôles de chacun, des occupants aux intervenants extérieurs.

UN GUIDE CLAIR ET ASSEZ EXHAUSTIF

Bien entendu, le document liste les aides à la rénovation énergétique et les contacts vers lesquels se tourner pour réussir son projet. Bref, ce guide illustré s’avère assez complet et plutôt clair. Nous souhaitions donc participer à sa diffusion auprès des copropriétaires, des syndics et des administrateurs de biens qui nous lisent. À consulter ou à télécharger : Tout savoir sur la rénovation énergétique de votre copropriété, édition 2024.