Olivier Charrier a été pompier avant de créer sa société de diagnostics immobiliers en 2019. Il a partagé avec nous sa vision très humaine du métier de diagnostiqueur.
Qui êtes-vous, en quelques mots ?
Je m’appelle Olivier Charrier. J’ai une auto-entreprise et je vais bientôt passer en entreprise individuelle. Je suis un ancien pompier. J’ai fait une reconversion professionnelle il y a 3 ans.
Pourquoi être passé de pompier à diagnostiqueur ?
J’avais fait le tour du métier de pompier. J’avais vu ce que j’avais à voir. Et puis j’ai toujours aimé ce qui relevait de l’investigation et de la recherche. Le bâtiment, aussi, ça me plaisait. J’ai déjà monté une maison tout seul. Ces éléments ont pesé dans la balance. Enfin, j’ai un très bon ami diagnostiqueur. Il m’a proposé de le suivre 2-3 jours sur le terrain pour voir, et j’ai adoré.
Vous n’avez pas été déçu depuis ?
Pas du tout, au contraire, c’est de mieux en mieux. J’apprends de plus en plus de choses. Les normes changent, il faut se tenir à jour tout le temps.
Comment avez-vous développé votre activité ?
Je suis super timide donc je ne sais pas entrer dans une agence immobilière pour me vendre. J’ai essayé 2 fois mais ce n’est pas mon truc.
En revanche, je sais faire de la formation. J’en faisais souvent chez les pompiers. J’ai organisé une forme « d’atelier diagnostics » pour les agents immobiliers.
Je leur propose un atelier qui va leur permettre d’être plus à l’aise face aux différentes questions des clients, aux anomalies rencontrées avec le plomb, l’amiante, l’électricité…
Je me suis constitué un réseau comme ça, sachant que ma femme est agent immobilier. Forcément, cela m’a aidé. Ensuite, il y a eu le bouche-à-oreille.
Avez-vous vécu des situations riches en émotion, en formation ou lors de vos interventions ?
J’ai adoré la formation. L’équipe était super quand j’ai passé mes certifications, c’était génial.
Après, dans le métier, il y a des moments compliqués notamment en cas de divorce, de succession, de décès… Là, il faut marcher sur des œufs et tenir compte de la peine des gens. Je suis aussi très touché par les difficultés financières des personnes. J’ai mal au cœur quand je vois des propriétaires obligés de revendre leur appartement ou leur maison parce qu’ils n’arrivent pas à payer.
Vous avez souvent eu à affronter ce type de situation ?
C’est arrivé et ça arrive, non pas régulièrement, mais plusieurs fois dans l’année. Avec le Covid, j’ai vu des personnes dont le mari ou la femme était à l’hôpital. Ils n’arrivaient pas à gérer.
L’empathie est-elle une force ou une faiblesse dans ce contexte ?
Alors, ça dépend de chacun. Avec mon passé de pompier, je sais gérer ces choses-là. Néanmoins, c’est émouvant. Il m’est arrivé de ne pas pratiquer le tarif que j’aurais dû appliquer parce que je sentais que la personne, en face de moi, avait de très grosses difficultés financières.
Qu’est-ce qui vous paraît très important dans ce métier ?
L’important, c’est qu’il s’agit d’un métier de services. Nous sommes au service du client. Il y a des valeurs primordiales comme être à l’heure, attentif, à l’écoute… Nous ne sommes pas là que pour faire des factures. Il y a des personnes avec des attentes derrière les rapports. Il ne faut pas les léser.
À l’heure où nous nous parlons, les critiques pleuvent sur le DPE et l’audit énergétique. Vous avez une opinion sur le sujet ?
C’est très complexe. Le nouveau DPE, pour moi, est mieux que l’ancien. Je sais que nous ne sommes pas tous de cet avis parmi les diagnostiqueurs. Selon moi, la méthode sur facture n’était pas du tout adaptée. À condition de le faire bien, le nouveau DPE est très bon.
Oui, il y a eu des couacs et il va y en avoir avec l’audit énergétique parce que tout se fait à la dernière minute. Là, nous n’avons toujours pas de trame pour les logiciels, les décrets sont tombés récemment, les formations vont se faire en juin-juillet-août pour un délai en septembre… Le timing n’est pas bon.
D’ailleurs, je ne me suis même pas fait rembourser une seule réédition des DPE. C’était tellement compliqué ! J’ai préféré gagner mon temps et passer à autre chose.
Est-ce que vous avez des projets de formation, de création de franchise… ?
La franchise, non, parce que je n’ai pas le temps et que je ne suis pas forcément intéressé par l’argent. En revanche, j’aide ceux qui veulent devenir diagnostiqueurs. Je n’hésite pas à les faire venir avec moi, une journée, deux journées, une semaine ou beaucoup plus… Comme on l’a fait pour moi.
Je les accompagne dans la formation. J’ai monté un groupe WhatsApp où nous sommes déjà plusieurs. C’est de l’entraide. Quand on a une question à poser, c’est pratique de le faire sur un groupe où il y a de la bienveillance. Il n’y a pas de jugement car on ne peut pas tout savoir. Je trouve intéressant de pouvoir parler et échanger en toute simplicité.
Avez-vous des passions ?
En plus du métier de diagnostiqueur, je fais de l’investissement immobilier. J’adore voyager et je m’intéresse à beaucoup de chose dont la formation, la négociation, les associations… J’aime découvrir les autres et apprendre. D’ailleurs, le métier de diagnostiqueur est extrêmement enrichissant à ce niveau-là.
Vous arrivez à prendre du temps pour vos et vos centres d’intérêt en dehors de votre activité professionnelle ?
C’est compliqué car je suis père de 4 enfants, respectivement âgés de 14 ans, 12 ans, 11 ans et 5 ans. Il faut donc faire avec le collège, la maternelle et la primaire. Mais on doit essayer de prendre du temps pour soi, de se faire des week-ends à 2 en amoureux, de passer du temps avec sa famille, etc. Oui, j’arrive à gérer ça. C’est justement l’un des avantages d’être à son compte.
En général, je cherche un titre qui reflète la personnalité ou les priorités de la personne interviewée…
Oh moi, c’est l’humain. C’est tout le côté humain qui me plaît vraiment dans ce métier.
Bonjour,
Je viens de lire votre article et confirme son contenu.
Je suis conseiller en immobilier, j’ai eu plus d’une fois à proposer Olivier à mes clients.
Il en ressort qu’il est bien plus qu’un rigoureux technicien.