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Un diagnostic résilience avec les audits énergétiques

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Elioth by Egis et Openergy by Egis ont développé un diagnostic résilience, axé sur le confort d’été, pour compléter les audits énergétiques. Le bâtiment existant reçoit une note de A à G, comme pour le DPE. S’y ajoutent des propositions pour intégrer la question du confort estival lors d’une rénovation énergétique. Mesdames Hélène Avril et Lila Rebaudières, qui portent le projet au sein d’Elioth, nous présentent ce diagnostic.

POURRIEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER ?

HÉLÈNE AVRIL : Je suis directrice de projet chez Elioth dans le domaine de la construction et de l’aménagement durable. 

LILA REBAUDIÈRES : J’ai commencé en stage chez Elioth en septembre 2023 avec un projet de fin d’études sur le diagnostic résilience. Je suis maintenant ingénieure d’études et nous continuons à travailler ensemble dessus, Hélène et moi.

À NE PAS CONFONDRE AVEC LE DIAGNOSTIC DE RÉSILIENCE PROPOSÉ DANS UN RÉCENT RAPPORT* ?

HÉLÈNE AVRIL : Le diagnostic résilience que nous portons traite du confort d’été des bâtiments existants. Il n’intègre pas pour l’instant les autres aléas (remontées de nappe, retrait-gonflement des argiles, coupures d’électricité, etc.). En revanche, il se couple parfaitement avec la mission d’audit énergétique proposée par Openergy, entreprise spécialisée dans les simulations énergétiques, qui a intégré notre groupe en 2023. Nous avons constaté que les solutions proposées lors des audits énergétiques, afin de limiter les consommations de chaud, n’amélioraient pas forcément le confort d’été. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de développer un diagnostic résilience au sein d’Elioth, complémentaire de ces audits énergétiques. 

CE DIAGNOSTIC DU CONFORT ESTIVAL SE FAIT À TITRE VOLONTAIRE ?

HÉLÈNE AVRIL : Pour l’instant, nous complétons les audits énergétiques réalisés par Openergy. Nous essayons de susciter l’intérêt des clients sur ce sujet, notamment pour les rénovations de logements collectifs. À la fin des audits, nous le proposons de manière volontaire. L’idée serait de massifier ces diagnostics résilience, toujours en complément des audits réalisés chez nous. C’est un sujet qui est de plus en plus demandé par nos clients. 

COMMENT RÉALISE-T-ON LE DIAGNOSTIC RÉSILIENCE ?

LILA REBAUDIÈRES : Nous avons créé un questionnaire assez simplifié à remplir lors d’une visite de site. Nos données d’entrée sont les mêmes que celles des auditeurs énergétiques. Le questionnaire se base sur des données en lien avec la façade (facteur solaire des vitrages, déperditions des murs), les modes constructifs (planchers, plafonds, revêtements intérieurs), les possibilités d’aération et certains systèmes (éclairage, ventilation mécanique). Il y a une vingtaine de questions. À partir des réponses et de la localisation du site, nous obtenons une première note sur le bâtiment global. Cette note montre la capacité du bâtiment à s’adapter aux fortes chaleurs et à proposer un confort adéquat aux usagers. C’est une note de A à G, comme pour le DPE. Elle permet à nos clients de savoir si leur bâtiment est confortable ou non. À partir de cette note, nous proposons des solutions.

POURRAIT-IL ÊTRE RÉALISÉ PAR LES AUDITEURS ?

HÉLÈNE AVRIL : C’est l’objectif ! Pour l’instant, c’est nous qui les réalisons, mais tous les auditeurs peuvent réaliser ce diagnostic, puisque les données d’entrée de ce diagnostic sont les mêmes que les leurs. C’est un calcul, inspiré du degré-heure (DH) de la RE2020

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QU’EST-CE QUI REND LE DIAGNOSTIC RÉSILIENCE IMPORTANT ?

HÉLÈNE AVRIL : Il y a de plus en plus d’audits énergétiques réalisés sur les bâtiments d’habitation et sur les bâtiments tertiaires. Cela devient la norme. Nous voudrions que le diagnostic résilience soit aussi la norme. Ainsi, toutes les solutions pour réduire les consommations d’énergie tiendraient compte du changement climatique. Par exemple, à Paris, beaucoup de bâtiments sont isolés par l’intérieur. Isoler par l’intérieur entraîne une diminution de l’inertie du bâtiment, ce qui dégrade le confort thermique. On se retrouve également avec des vitrages plus isolants, des infiltrations plus faibles, qui peuvent entraîner des problèmes de surchauffe en été en fonction de l’utilisation de la ventilation naturelle.

Nous voulons sensibiliser à la rénovation énergétique sur ces sujets-là, qui sont encore mal compris et peu intégrés. On se focalise toujours sur les consommations d’énergie, jamais sur le confort d’été. Les bâtiments tertiaires sont souvent climatisés (une solution de « mal-adaptation » car elle accentue l’effet d’îlot de chaleur urbain !). En revanche, la climatisation est plus rare pour les logements et les équipements publics, fort heureusement. La rénovation doit donc être bien pensée. Nous proposons un outil très simple pour intégrer ce paramètre estival. Nous produisons une note synthétique, qui décrit les solutions qui ont du sens du point de vue du confort thermique.

L’UTILISATION DE LA CLIM’ DANS LE TERTIAIRE EST AUSSI UN PROBLÈME…

HÉLÈNE AVRIL : Oui, car elle a un impact sur les consommations d’énergie et sur l’ICU. Avec le changement climatique, les consommations de climatisation vont devenir de plus en plus importantes. Pour l’instant, toutes les simulations, dans les audits énergétiques, sont faites avec des fichiers météo actuels. Elles ne prennent pas en compte le réchauffement climatique. On s’attend à avoir, à un moment donné, une inversion des consommations de chaud et de froid. Par conséquent, même pour les bâtiments climatisés, le diagnostic résilience sera utile. Il permettra de baisser la climatisation. Dans ce contexte-là, l’objectif est de réduire les consommations de climatisation sans que ça n’ait d’impact sur les consommations de chauffage.

EST-CE QUE ÇA S’APPLIQUE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE ET OUTRE-MER ?

LILA REBAUDIÈRES : Pour le moment, nous avons lancé nos études en France métropolitaine. Après, nous pourrons intégrer un facteur adapté pour les outre-mer.

QUELLES SONT LES PROCHAINES ÉTAPES DU PROJET ?

HÉLÈNE AVRIL : Nous essayons de massifier les diagnostics résilience, en les appliquant à tous les nouveaux projets, pour avoir davantage de retours d’expérience. Nous voulons avoir le plus possible de retours des clients sur ce que nous leur proposons. Cela nous permettra d’affiner notre échelle et de l’étendre à d’autres typologies de bâtiments. À ce jour, nous ne l’avons développé que pour les bureaux et les logements. L’idée serait notamment de le développer pour les équipements publics et les écoles.

* Nous faisons allusion à ce rapport : Adapter le système assurantiel français face aux risques climatiques, décembre 2023.

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3 Commentaires

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  1. D
    Dada 30 avril 2024 - 11h38

    Qu’est ce que c’est que cette merde ??

    Les informations en question sont déjà TOUTES rentrées dans le dpe, que ce soit l’isolation extérieure ou extérieure, le niveau d’inertie, il y a même une notation de confort d’été etc etc.

    Le DPE actuel ne prend certes pas suffisamment en compte cette inertie, et est en plus mal paramétré pour la note du confort d’été (il met par exemple en « mauvais » juste parce qu’il manque quelques volets… ce qui est débile)

    Néanmoins, ce qu’il faut c’est retoucher 1 ou 2 trucs sur le DPE pour cette question… pas pondre une nouvelle usine à gaz inutile pour faire deux fois le meme boulot !!!!

    Répondre
    • A
      Avril 2 mai 2024 - 11h57

      Bonjour cher Dada,
      Les informations en question sont effectivement déjà rentrées dans le DPE, et c’est bien l’idée de notre diagnostic, repartir sur la base de l’audit énergétique.

      Pour nous qui travaillons tous les jours sur des sujet de bioclimatisme sur des projets neufs ou réhabilités, nous trouvons que les termes « Insuffisant », « Moyen » et « Bon », qui ne dépendent même pas de la localisation du projet, ne sont pas suffisants pour caractériser un bâtiment de confortable.

      Nous travaillons ainsi à la suite des audits énergétiques réalisés par Openergy basés sur une visite de site et des simulations énergétiques dynamiques calibrées sur les consommations énergétiques réelles. En effet, nous reprenons leurs simulations (basée sur leur visite de site et donc sur l’isolation, l’inertie etc, nous n’allons pas chercher des éléments supplémentaires) pour regarder les températures intérieures obtenues et notamment les degrés heures d’inconfort dans leurs bâtiments, avant et après leurs différents scénarii d’optimisation des consommations énergétiques, afin de proposer des solutions plus adaptées ou complémentaires sur le sujet du confort d’été, et surtout sensibiliser les clients qui cherchent seulement à aller chercher une baisse importante des consommations énergétiques sur le sujet du confort d’été qui sera bien plus problématique en 2050.

      Répondre
  2. S
    STEPHANE 30 avril 2024 - 11h49

    Pourtant l’audit doit tenir compte de cette notion de confort d’été qui est estimé avant et après travaux. Elles n’ont donc rien inventé à part sortir d’un outil officiel une notion déjà traitée, … , chacun pense à son business !!!
    Par contre, ce qu’elles soulèvent est juste, l’évolution prévue du dérèglement climatique amenant à des extrêmes en été n’est pas simulée sur ces bases donc pas anticipée, les obligations qu’on crée actuellement ne deviendront elles pas un inconvénient à long terme car je suis d’accord sur le phénomène d’inversion ou la problématique mageure du futur sera très certainement comment supporter les chaleurs de l’été plutôt que comment se chauffer !

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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