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La performance énergétique justifie la guerre

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«  C’est une chance absolument inouïe pour l’Ukraine. Ce pays va sortir de la guerre, une fois qu’il se sera reconstruit, moderne, avec des habitations modernes, aux normes européennes. Il n’y aura plus de passoires thermiques. » À entendre à 0:39 de la vidéo ci-dessous :

Chère Madame Isabelle Lasserre, vous n’êtes peut-être qu’une irréductible optimiste. Néanmoins, même sortis de leur contexte général (le financement de la reconstruction de l’Ukraine), ces propos sont invraisemblables. Comment la guerre peut-elle être l’outil de la transition écologique du bâti ?

La performance énergétique à tout prix ?

Commençons par rappeler quelques chiffres, même s’il est difficile d’avoir accès à des données précises, fiables et actualisées. À ce jour, la guerre entre la Russie et l’Ukraine serait responsable d’environ :

  • 500 000 morts et blessés parmi les soldats russes et ukrainiens ;
  • Près de 10 000 civils tués dont 500 enfants selon l’ONU ;
  • 274 sites culturels détruits : édifices religieux, musées, monuments historiques, etc.
  • Plus de 378 milliards d’euros pour la reconstruction (plus de 2 fois le PIB du pays).

Et ces chiffres augmentent puisque la guerre n’est pas finie. En outre, le rapport du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement), publié lors du 1er anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, était déjà inquiétant. Selon son directeur, Inger Andersen « La cartographie et l’examen initial des risques environnementaux ne font que confirmer que la guerre est littéralement toxique ». Elle laissera « un héritage inquiétant pour les futures générations ». *

Le document recense, entre autres, des dommages causés aux industries chimiques et aux sites industriels et des systèmes de gestion de déchets submergés. De plus, les débris des conflits militaires sont associés aux métaux lourds qui composent les munitions : plomb, antimoine (Sb), Baryum (Ba), nickel (Ni), etc., tous nocifs. Par ailleurs, on estime que 60 % des toitures, en Ukraine, contiennent de l’amiante, or nombre d’entre elles ont été détruites. Une chance inouïe, dites-vous ?

Aucun repérage amiante avant destruction massive

En ce moment même en Turquie, les habitants s’attendent à une explosion du nombre de cancers à cause des poussières d’amiante, de plomb, de métaux lourds, etc. Quel est le rapport ? Eh bien, des immeubles, constitués de matières dangereuses, ont été démolis. « On a survécu au séisme, mais cette poussière va nous tuer », déclare ainsi Michel Atik, fondateur et président de l’Association de protection de l’environnement de Samandag. Il rappelle que l’amiante n’a été interdit qu’en 2013. « En plus de l’amiante, on a du plomb dans les peintures et des métaux lourds dont du mercure ».

Outre les risques sanitaires auxquels s’exposent des populations privées de logements, aucune de ces conséquences n’est bonne pour la planète. Malheureusement, il n’existe pas de repérage amiante ou plomb avant destructions massives. Hélas, ces dernières peuvent affecter la qualité de l’air au niveau mondial et altérer la qualité des sols durablement. Doug Weir, de l’Observatoire britannique des conflits et de l’environnement résume cette situation : « L’environnement est la victime silencieuse des conflits ».

Peut-être n’étiez-vous pas informée de l’étendue des risques sanitaires et environnementaux liés à cette « foire d’empoigne » ? On ose l’espérer. En effet, sans l’excuse de l’ignorance, vos propos sont impardonnables.

sources et lectures utiles

 

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1 Commentaire

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  1. S
    STEPHANE 24 août 2023 - 9h42

    C’est bien tout le problème d’aujourd’hui où on ne donne la parole qu’à des ignorants dûment validés par ce système et ces médias de la sphère politico-médiatique s’asseyant sur tout principe moral pour toujours trouver des arguments en faveur des gouvernants. Quelle honte de dire que subir une guerre est une chance, ce sera surtout l’opportunité pournde grandes firmes de se faire du fric sur le dos d’une population qui sera endetté jusqu’au cou, … un peu comme la nôtre, n’est-ce pas ?!

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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