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Comment sortir de la folie collective du DPE ?

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La note « DPE : sortir d’une folie collectiveCorriger un dispositif programmant la prochaine crise du logement », de l’Institut Sapiens, n’atteint pas l’objectif affiché. Le think-tank dit vouloir fiabiliser le DPE, car le gouvernement pourrait ainsi « réaffirmer son ambition écologique sans avoir à se dédire ou à faire machine arrière sur son calendrier initial ». Nous approuvons le principe, mais les auteurs, obnubilés par la crise locative, ont une compréhension biaisée du DPE.

Défaillances du DPE et politique du logement

L’expert en ingénierie Romain Bories et le Directeur des études de l’Institut Sapiens Erwann Tison signent une note sur le DPE. Ils constatent qu’avec la loi Climat Résilience, le DPE « est devenu l’Alpha et l’Omega de la politique du logement ». Cependant, cette politique du logement se résume à l’interdiction de louer les passoires thermiques.

L’expression « précarité énergétique » n’apparaît même pas dans le document. Bref, l’obligation de rénovation énergétique nous entraîne dans une crise locative inédite. En effet, le DPE devient un « commissaire-priseur du marché immobilier ». Il décide quel bien louer et à quel prix. Or « toute personne ayant eu affaire à un diagnostic de la performance énergétique de son bien a une anecdote à relater sur l’absurdité d’une décision ou d’un relevé. »

D’ailleurs, l’étude se base sur les témoignages des propriétaires. Il nous aurait paru logique d’interroger les diagnostiqueurs qui réalisent des DPE, mais enfin bon. Ils prétendent quand même avoir analysé une centaine de diagnostics et identifié ces biais :

  • hétérogénéité des diagnostics,
  • opacité de l’algorithme des DPE,
  • survalorisation du gaz par rapport à l’électricité,
  • logique de double étiquette peu lisible,
  • formation trop légère pour les diagnostiqueurs.

On ne s’attardera pas sur le dernier point, la formation des techniciens. En effet, même si leur note date du 30 novembre 2023, elle ne tient pas compte de l’arrêté du 20 juillet 2023. Ils oublient aussi l’obligation de formation continue, les recertifications, etc. À part ça, en soi, toutes ces critiques se justifient. Malheureusement, l’argumentaire est erroné

À propos de l’hétérogénéité des diagnostics

Ils écrivent « qu’un bien diagnostiqué deux fois, à quelques jours d’intervalle, par le même diagnostiqueur, a pu être noté F puis E ». Pardon ? Le diagnostiqueur n’est donc pas d’accord avec lui-même !? En réalité, il n’a pas renseigné la date d’isolation d’un mur (=classe F), qu’il a ensuite indiquée (=classe E). 

Vraisemblablement, le propriétaire lui a fourni l’information entre-temps, mais ce n’est pas mentionné. Or les propriétaires « ne peuvent faire intervenir 3 ou 4 diagnostiqueurs différents pour être sûrs d’obtenir l’évaluation la moins approximative ». Ben, ils pourraient fournir tous les renseignements nécessaires à un seul diagnostiqueur dès sa première visite, non ?

Quoi qu’il en soit, ç’aurait été l’occasion de parler du rôle du propriétaire dans la fiabilité du DPE. À la place, ils préfèrent victimiser les particuliers pour mettre l’accent sur l’incompétence des professionnels. Au fait, il y a un an, le ministère créait les fiches Préparer mon DPE et Comprendre mon DPE. Lisez-les et faites passer le message s’il vous plaît.

Méconnaissance flagrante du DPE 2021

« Le problème est ici que cet algorithme d’évaluation n’est pas public et ses paramètres ne sont en rien consultables. » Eh bien, allez, par exemple, dans les ressources de l’Observatoire DPE-AUDIT. Vous y trouverez la méthode de calcul 3CL DPE 2021 des logements existants en 147 pages, avec les coefficients, etc. 

« Bien entendu chaque diagnostic est associé de recommandations de travaux […] même si cette pratique tend à se raréfier ou peut donner lieu à une facturation supplémentaire ». Tiens donc, c’est nouveau ça. Le rapport du DPE inclut forcément ces recommandations !?

Le gaz semble valorisé par rapport à l’électricité. Pourquoi ? « Là encore, l’opacité caractérisant la construction des DPE empêche de répondre concrètement à cette question ». Petit indice en 3 mots : coefficient d’énergie primaire ou facteur de conversion en énergie primaire. L’électricité subit davantage de pertes (production, acheminement), d’où ce 2,3 kWh. C’est peut-être absurde, mais ce n’est pas opaque. Les directives européennes retiennent un coefficient plus élevé pour l’électricité.

À propos des étiquettes, « la question de l’incorporation des émissions de CO2 doit être posée. […] Ne prendre en compte que la consommation n’a guère de sens… » Attendez, on parle bien du DPE actuel !? Depuis le 1er juillet 2021, on ne se base plus uniquement sur la consommation d’énergie. La plus mauvaise étiquette (énergie ou carbone) détermine la note !

La lettre du DPE dépend « exclusivement de sa consommation en énergie primaire ». NON ! Or il faut pouvoir la comparer avec la consommation d’énergie finale, disent-ils. Figurez-vous qu’elles s’affichent toutes deux en première page du rapport du DPE ! Enfin, « le législateur ne retient que la consommation finale pour le critère de décence du bien ». En fait, dès 2025, le législateur ne retiendra que la consommation primaire.

Confier la réalisation du DPE au propriétaire

Après ces constats aussi fiables que le DPE des petites surfaces, nos auteurs font leurs propositions. D’abord, ils veulent rendre public l’algorithme et le présenter de manière pédagogique. « Chaque item pourra ainsi être compris par le propriétaire d’un bien qui pourra arbitrer lui-même les travaux… ». Ah, voilà où vous vouliez en venir !

Oui, la suite le confirme. Il faudrait « permettre l’auto-diagnostique du logement. […] La collecte de données par un tiers, dont le travail consiste à remplir une grille d’évaluation préétablie, constitue un modèle imparfait. » Vous prônez un diagnostic fait par le propriétaire tout en défendant le maintien du calendrier de la loi Climat Résilience ? Alors que cette note conditionne la possibilité de louer et le prix de vente ? Ce serait mieux que de faire appel à un tiers formé, certifié et impartial ? 

En réalité, ces messieurs ne sont pas assez naïfs pour ignorer le risque de triche. C’est pourquoi, ils prévoient une validation « de manière ex-post par un diagnostiqueur professionnel assermenté, dont la formation sera revue, musclée et augmentée d’un volet introduction au génie en bâtiment ». Alors, d’une part, c’est ignorer que la réalisation du DPE prend du temps et exige une formation. Même avec un support pédagogique, la grande majorité des propriétaires n’aura pas le loisir ni les compétences pour le faire. 

D’autre part, votre diagnostiqueur professionnel assermenté coûtera plus cher aux propriétaires. Finalement, ils vont perdre du temps à essayer de réaliser un DPE pour ensuite payer le diagnostiqueur qui refera leur DPE. Est-ce vraiment la solution idéale pour les ménages ? Vont-ils aussi réaliser l’audit énergétique eux-mêmes ? Vos idées sont absurdes et déconnectées de la réalité.

La vraie folie collective du DPE

La dernière évolution tient aux étiquettes énergie / carbone. Ils suggèrent une nouvelle classification avec 7 niveaux et 14 échelons pour « refléter mieux l’hétérogénéité des biens ». Dans la foulée, ils nous expliquent que cela réduirait le nombre de logements susceptibles de sortir du parc locatif. Soyez honnêtes, cette gradation ne sert qu’à éviter une crise locative.

Bref, il se dégage de cette note, DPE : sortir de la folie collective, beaucoup d’ignorance ou de mauvaise foi et un certain mépris concernant le travail des diagnostiqueurs. C’est dommage, car il y a des trous dans la raquette de l’algorithme DPE. Il est utile de le dire et de chercher des solutions. Mais au bout du compte, vous êtes aussi victimes de cette folie collective

Vous prétendez vouloir restaurer la confiance des ménages dans les outils de la transition écologique ? En réalité, vos propositions d’amélioration visent surtout à maintenir les logements énergivores sur le marché locatif. Par conséquent, votre compréhension du DPE est biaisée. Finalement, votre note sert les intérêts des bailleurs, au détriment des occupants de passoires thermiques et des objectifs climatiques.

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30 Commentaires

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  1. M
    Maxime 5 décembre 2023 - 20h20

    Il y a des questions à ce poser sur le travail de Erwan Tison qui visiblement se base sur des données qui ne sont plus d’actualité. Il dit se référer à des données de 2020, alors que la réglementation à changer entre temps. Ça expliquerait certains de ses résultats comme le fioul classé en B (sûrement issue de DPE sur facture).
    https://twitter.com/Erwann_TISON/status/1730666897350308177?t=y3GEVXfzcA3i2KA4yhJCJw&s=19

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    • Cécile, le moteur de Quotidiag 5 décembre 2023 - 20h37

      Bonne remarque. L’article initial étant trop long, j’ai fait beaucoup de coupures avant la publication. Au départ, il y avait une phrase du genre  » de quand dataient les DPE que vous avez analysés ? » Car, en effet, beaucoup d’incohérences s’expliqueraient ainsi.
      Cependant, la seule date affichée dans la publication est « 30 novembre 2023 ». De plus, leurs arguments sont directement liés aux dispositions de la loi Climat Résilience qui entreront en vigueur à compter de 2025.
      De manière générale, je pense qu’ils auraient dû mettre des précisions méthodologiques : quantité exacte de DPE analysés avec date de réalisation, statut des propriétaires ayant témoigné, etc. Mais à mon avis, cela montre justement que leur note reflète d’abord une opinion, avant d’avoir un quelconque caractère scientifique.

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  2. V
    Vincent 6 décembre 2023 - 8h21

    Je viens de faire effectuer plusieurs DPE et même si les résultats ne me satisfont pas tous, je trouve que c’est un bon outil pour m’orienter dans les travaux.
    Mon diagnostiqueur m’a également aidé en simulant l’impact de travaux que j’envisage.
    Une des améliorations pourrait être de simuler l’impact des travaux avec un indicateur coût des travaux/kW/M2 gagnés.
    On s’apercevrait que l’installation d’une régulation de chauffage performante est la priorité.
    Elle pourrait d’ailleurs être à la charge des locataires car ceux sont eux qui y retireront un retour sur investissement !

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    • Cécile, le moteur de Quotidiag 7 décembre 2023 - 23h08

      Je vous remercie d’avoir laissé ce commentaire. En effet, c’est agréable et rassurant d’avoir un retour plutôt positif sur le DPE par un propriétaire.
      Pour le reste, j’ai l’impression que le DPE sert, d’abord et avant tout, d’indicateur sur la performance énergétique du bien. Pour les travaux, le gouvernement entend développer au maximum l’audit énergétique. Ceci étant dit, vos remarques sont très intéressantes.

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  3. F
    François-Eric de la société DIAG 33 6 décembre 2023 - 13h07

    C’était mieux présenté sur l’ancien DPE, avec le gain après travaux en kWh par amélioration proposée, et avec une indication de la durée de retour sur investissement.

    Aujourd’hui, j’ai plus l’impression que le but des améliorations est de viser une rénovation énergétique complète du bien (en les classant par lots de travaux), et sans mettre clairement en avant ce que fait gagner chaque amélioration. L’effet c’est que le bailleur à qui on donne un DPE en F ou G, il va être catastrophé en voyant qu’il faut engager de gros travaux.

    Alors que dans certains cas, avec une seule amélioration simple et peu coûteuse, on passe en E, et on gagne 10 ans (2034 interdiction de louer les biens classés E), et peut prendre plus de temps et de recule pour améliorer le bien.

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  4. V
    Vincent 6 décembre 2023 - 17h36

    Je ne pense pas que la formation des diagnostiqueur soit défaillante. Je crois juste qu’elle doit être complété par une bonne expérience terrain. A mon sens trop de « jeunes » diagnostiqueurs s’installent à leur compte dès la sortie des certifications sans aucune expérience. Ce qui est une erreur car l’expérience terrain est primordial dans le fait de devenir un bon diagnostiqueur. Pour le dernier technicien que j’ai embauché, il m’a fallu l’accompagné pendant 2 mois sur le terrain avant de le laisser voler de ses propres ailes, et je trouve que ce n’était pas de trop.

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    • J
      Jean-Paul 7 décembre 2023 - 17h57

      ils ne connaissent pas suffisamment le bâtiment et les travaux choses indispensables pour un bon diagnostic et sérieux même en fournissant des factures travaux ils n’en tiennent pas compte manque de connaissance et avec leurs formations ils ont des clics informatiques le reste ?+plus + =+? a méditer JPL.

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      • Cécile, le moteur de Quotidiag 7 décembre 2023 - 22h49

        Êtes-vous dans le bâtiment ? Avez-vous eu une mauvaise expérience avec un diagnostiqueur ? Quoi qu’il en soit, ceci ressemble fort à des généralités assez subjectives. La filière des diagnostiqueurs est très hétérogène. Ils n’ont pas tous le même parcours professionnel, les mêmes connaissances, la même formation (il y a plusieurs organismes de formation et il y a eu de nombreuses réformes depuis l’avènement du métier), etc. Vous ne fournissez pas assez d’arguments pour nous permettre de méditer sur le sujet.

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  5. J
    John 7 décembre 2023 - 3h42

    * Le débat ne devrait-il pas être l’utilité du DPE lui-même ? Si l’objectif recherché est la consommation de CO2 finale alors en quoi sommes-nous, français, concernés avec une production électrique d’origine nucléaire ? Il suffit juste de rendre obligatoire l’usage de l’électricité et peu importe la consommation.
    * Par ailleurs l’usage de PAC recommandées pour améliorer les DPE n’est-il pas un non sens eu égard au gaz employé qui serait 2000 fois plus dommageable que le CO2 (en cas de fuite) ?! L’objectif recherché est bien de réduire massivement nos émissions de gaz à effet de serre et pas l’inverse!
    Le fluide HFC R410A, par exemple, a ainsi une action 2 000 fois plus forte sur l’effet de serre que le CO2 selon l’indicateur PRG (Potentiel de Réchauffement Global). Pour info, le R410A a un PRG de 2088.
    La CE a légiféré à cet égard et le gaz utilisé aujourd’hui dans les PAC va être interdit progressivement selon un calendrier!
    * Enfin, le gouvernement a souhaité renforcer la formation des diagnostiqueurs comme si ces derniers étaient le problème ? De qui se moque t’on?
    Le problème réside surtout sur la qualité des informations transmises par le propriétaire qui n’en sait pas plus que le quidam du coin – les artisans ne communiquant pas sur les caractéristiques des produits utilisés et les propriétaires actuels ne sont pas ceux qui ont fait construire s’agissant de ‘vieux’ – seul le ‘neuf’ peut être encadré de manière efficace.
    Enfin la (nouvelle) formation complémentaire dispensée est via internet avec un questionnaire dont les réponses ont été communiquées entre diagnostiqueurs au sein de la profession. No comment.
    * Par ailleurs, pourquoi les obligations de rénovation pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne portent que sur les logements loués et pas sur l’ensemble des logements habités (ie avec ceux occupés par les propriétaires eux-mêmes). Les uns auraient-ils un droit à polluer?
    * Bref le DPE est une fumisterie ! … cela ne remet pas en cause la sincérité des gens travaillant dans cette filière… mais cela n’a pas d’utilité si l’objectif est bien de réduire in fine les effets à gaz de serre. L’interdiction du fuel (ou du gaz) et l’usage du tout électrique ‘OK’ mais pas besoin de DPE pour imposer cela. Pour les PAC avec gaz nocifs ‘non’… Il faut mieux s’attaquer pour la France aux transports et notamment maritimes (ie CGM) et aériens (ie Air France/KLM) ou encore mettre en place un DPE logistique pour tout objet fabriqué en Chine (ou ailleurs) et vendu en France. Exemple des kiwis ou de la laine de moutons venus de Nouvelle Zélande.
    Voilà quelques propos mais je pourrai continuer … il existe beaucoup d’autres situations ‘absurdes’ rencontrées avec la mise en place de ce DPE. Le problème n’est pas que la fiabilité mais surtout l’utilisation qui en est faite – il ne sert à rien si l’objectif est bien de réduire les effets de serre (exemple des PAC ou encore de nos maisons récentes construites trop rapidement qui ne dureront pas dans le temps – béton de moindre qualité que celui des Romains !).
    Sans mentionner la question des voitures électriques importées de Chine et le recyclage des batteries …sans calcul de la balance finale des gaz à effet de serre ?!

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    • Cécile, le moteur de Quotidiag 7 décembre 2023 - 7h46

      Bonjour,
      Le DPE répond à plusieurs objectifs :
      – permettre aux potentiels acquéreurs et locataires de comparer la performance énergétique des biens avant achat / location,
      – informer les futurs occupants de la consommation d’énergie du bâtiment et de son impact sur le climat indépendamment des usages,
      – lutter contre la précarité énergétique et inciter à réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre.

      Il est prévu d’interdire l’installation de chaudières à gaz mais non l’usage du gaz. Les PAC sont unanimement considéré comme l’un des modes de chauffage les plus performants, au niveau énergétique et environnemental, à condition d’être entretenues et installées dans des bâtiments déjà isolés.

      D’un point de vue réglementaire et constitutionnel, on ne peut pas appliquer les mêmes règles aux logements loués et aux logements achetés. Cependant, le gouvernement envisage d’instaurer une obligation de rénovation à la vente, avec un mécanisme de consignation, dès 2025.

      Des dispositifs se développent aussi pour faciliter l’information du propriétaire. C’est notamment l’objectif du carnet d’information du logement.

      Répondre
      • S
        Sylvain 10 décembre 2023 - 18h56

        Oui j’en reviens sur ma réponse précédence à John, quels sont les objectifs réels de nos gouvernements …
        A mon avis c’est la recherches taxes tout azimut, de travaux qui rapportent de la TVA, des impôts à l’IS, …., car la production de CO2 ne semble pas vraiment les soucier ==> Coefft d’énergie primaire de 2.3 pour l’électricité !!

        Répondre
        • Cécile, le moteur de Quotidiag 10 décembre 2023 - 19h18

          Et encore, ce coefficient a été réduit en 2020. Auparavant, il était à 2,5. Lors de l’annonce du nouveau coefficient, certains spécialistes ont protesté car ça ferait passer un logement auparavant classé F en E sans avoir fait de travaux de rénovation. Bref, qu’on l’augmente ou qu’on le diminue, ça reste toujours un motif parmi d’autres de DPE Bashing.

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          • S
            Sylvain 11 décembre 2023 - 12h57

            Tant que l’Etat pénalisera le logement avec le CEP de 2.3 au lieu de faire progresser les industriels de l’électricité, le DPE sera discriminatoire pour les citoyens et absurde du point du vue du C02 (je ne vous rappellerai pas l’écart de production de CO2 entre le Gaz, le fioul, le charbon comparé à l’énergie électrique produite à partir des centrales nucléaires …)
            Pour ce qui est de mes compétences en DPE.., je me suis seulement adapté et j’ai travaillé le sujet (et de nombreuse personnes sauraient le faire) je constate seulement que l’ADEME la première n’aide pas à la compréhension des citoyens car il suffirait de diffuser le fichier Excel avec les calculs pour que les citoyens adaptent leurs logements (exit les DPE projetés, exit les escroqueries ….)
            Pour ce qui est des critères, il s’agit notamment de minimiser le calcul de la surface équivalent SUD qui défini les apports solaires, de baisser les rendements des chaudières, …, qui augmente les besoins en Energie de chauffage, en production ECS, …. et donc qui dégradent la note finale du DPE …

          • Cécile, le moteur de Quotidiag 11 décembre 2023 - 13h55

            D’après les dernières données de l’ONRE (Observatoire nationale de la rénovation énergétique), 44 % des passoires thermiques (logements classés F et G) sont chauffées au fioul. Il y a 12 % d’étiquettes F ou G dans les logements chauffés au gaz, 13 % au bois, 15 % à l’électricité. La diminution du coefficient de conversion (il était à 2,58 avant la version 2021 du DPE) et la prise en compte des deux étiquettes pour déterminer la note pénalisent nettement moins les logements chauffés à l’électricité qu’autrefois.
            Je ne sais pas ce qui vous fait penser que le DPE projeté est une escroquerie. Il est de toute façon réclamé par les banques pour l’obtention du PTZ. D’ailleurs, de manière générale, on ne peut pas adosser les aides publiques à des diagnostics réalisés par le propriétaire. Celui-ci ne répond pas aux exigences de compétences et d’impartialité. Or rares sont les ménages qui peuvent réaliser les travaux de rénovation sans bénéficier d’aides, surtout pour une passoire thermique.
            Les apports solaires dépendent aussi des vitrages, ils peuvent être maximisés si les vitrages ont un facteur solaire élevé en étant orientées au sud ou en étant sur le toit. Et puis cela dépend forcément, entre autres, de la zone climatique.

    • S
      Sylvain 10 décembre 2023 - 18h50

      Bonjour,
      Un bel argumentaire plein de lucidité et de vérités qui pose questions des objectifs réels de nos gouvernements ….

      Répondre
  6. J
    Jean-Paul 7 décembre 2023 - 17h39

    manque de compétence des diagnostiqueurs et ils ne tiennent pas compte des remarques quant vous êtes professionnels JPL.

    Répondre
    • Cécile, le moteur de Quotidiag 7 décembre 2023 - 22h57

      Ce commentaire semble confirmer la thèse de la mauvaise expérience avec un diagnostiqueur. Or je vous informe qu’il y a plus de 10 500 diagnostiqueurs certifiés DPE (sans mention, qui n’interviennent que dans les logements individuels ou le petit tertiaire en pied d’immeuble). Il paraît donc absurde de généraliser à partir d’une expérience négative.

      Répondre
  7. S
    Sylvain 10 décembre 2023 - 18h40

    Bonjour,
    Beaucoup de bêtises dans cette publication notamment :
    _ Le coefficient énergétique sur l’électricité de 2.3 vous semble justifié par la directive de l’UE …! Une aberration puisque le logement n’est pas en cause, que seuls les fournisseurs d’énergie ont la compétence pour réduire les pertes en lignes et de productions… (des pertes que le gouvernement Français aurait pu réduire depuis 2020 d’1/3 de notre par…, mais ne l’a pas fait sciemment d’autre part le coefficient de 1 pour le charbon, fioul et gaz est bien plus une question et a plusieurs titres dont les rejets en CO2 …
    _ Concernant l’absence de compétence des propriétaires pour réaliser un pré-DPE, il faut au moins leur en laisser la possibilité. Je suis moi-même propriétaires et j’ai corrigé factuellement 4 DPE réalisés par des professionnels …, et je n’ai pas été aidé en cela, car j’ai dû retrouver toutes les formules et les appliquer dans un document « mort, sans calculs » fournie par l’ADEME. Si l’on voulait créer une boite noire pour les propriétaires, on ne s’y prendrait pas autrement…
    _ Dernier point et pas des moindres issu de mon expérience, les diagnostique utilisent des critères difficilement identifiables afin de dégrader les DPE et ne pas être « attaquable » par un potentiel nouvel acheteur ….

    Répondre
    • Cécile, le moteur de Quotidiag 10 décembre 2023 - 19h06

      Bonjour,
      – coefficient : je n’ai pas écrit que ce coefficient était justifié, j’ai même précisé qu’il était peut-être absurde. En revanche, dire qu’il est opaque, c’est faux. Il est mentionné dans la méthode de calcul d’accès public, dans les directives européennes, etc. En outre, on en parle depuis des années, ça a aussi provoqué des débats lors de l’entrée en vigueur de la RE2020. Enfin, le DPE lui-même relève d’une directive de l’UE de toute façon.
      – Aucun argument relatif à une population ne peut être contredit avec « moi je ». Tant mieux si vous avez ces compétences mais globalement, les particuliers ne les ont pas. Par ailleurs, ils disposent déjà d’une quantité effarante de simulateurs DPE gratuits, et il en naît sans doute au moment même où je vous écris. De plus, ce n’est pas uniquement ma réponse, c’est aussi celle du ministère de la Transition énergétique et de la Cohésion des territoires. Dans une question parue au JO, il a expliqué que la réalisation du DPE était trop complexe pour une personne non formée. Personne n’est autorisé à réaliser un DPE sans formation initiale, certification et formation continue. Compte tenu de l’importance du DPE pour la transition écologique, ce n’est pas près de changer…
      – J’ignore de quels critères il s’agit car, je l’ai déjà dit, les 147 pages de la méthode détaillent les critères. Elle est publique, de même que le guide sur le DPE pour les diagnostiqueurs. En revanche, elle contient des absurdités dont nous avons déjà parlé sur Quotidiag. Par exemple, le fait qu’un DPE puisse être différent pour deux bâtiments similaires, sous prétexte que l’un est situé à 390 m d’altitude et l’autre à 410 m. Enfin, personne n’a d’intérêt à dégrader les DPE. Au contraire, les modifications successives de la méthode visaient à pénaliser moins de logements. C’est encore pour cette raison que le ministère travaille actuellement sur la modification du mode de calcul, afin de ne plus pénaliser les petites surfaces.

      Répondre
  8. S
    Sylvain 11 décembre 2023 - 14h31

    Votre message « Cécile, le moteur de Quotidiag 11 DÉCEMBRE 2023 – 13H55
    D’après les dernières données de l’ONRE (Observatoire nationale de la rénovation énergétique), 44 % des passoires thermiques … »

    _ Je n’ai jamais dit que le DPE « Projeté » était une escroquerie … j’ai dit que les DPE projetés pourraient disparaitre presque totalement à partir du moment ou, on a un résultat de DPE ADEME exploitable…, que dans ce cadre, les propriétaire peuvent modéliser un projet de rénovation et ……., ne se feraient plus escroqués par telle ou telle entreprise de rénovation comme cela se fait aujourd’hui…, mais c’est une question de choix politique et de « gros sous » ..!
    _Pour ce qui est du CEP de 2.3 attenant à l’électricité, avez-vous fait l’exercice en le comparent avec le gaz ? Moi je l’ai fait et je l’ai tourné dans tout les sens, je vous engage à le faire pour avoir une parfaite connaissance du sujet …

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    • Cécile, le moteur de Quotidiag 12 décembre 2023 - 5h27

      Je connais la différence entre énergie primaire et énergie finale. Je sais aussi pourquoi ce CEP fait polémique. Ceux qui refusent de le baisser davantage disent, à tort ou à raison, que cela favoriserait l’utilisation d’appareils peu performants (par effet Joule) et poserait des problèmes de pointe sur les réseaux. À l’inverse, les autres y voient un moyen de servir les intérêts des lobbies du gaz. Encore une fois, ce débat est ancien. Cela dit, les chaudières gaz vont de toute façon disparaître progressivement pour atteindre l’objectif de décarbonation des logements, comme le confirme la dernière révision de la directive sur la performance énergétique des bâtiments.

      Répondre
      • S
        Sylvain 17 décembre 2023 - 11h49

        Il ne devrait pas y avoir de débat sur l’électricité comme vous l’avancez « …Ceux qui refusent de le baisser davantage disent, à tort ou à raison, que cela favoriserait l’utilisation d’appareils peu performants… » car s’ils utilisent des appareils peu performants, la sanction financière sur la consommation tombe directement. De même pour les personnes qui louent un appartement ou une maison, vous connaissez encore aujourd’hui des candidats à la location qui se « jettent » sur les biens immobiliers équipés de « grille pain » ou qui restent longtemps?

        Répondre
        • Cécile, le moteur de Quotidiag 17 décembre 2023 - 12h56

          Ce n’est pas à moi qu’il faut dire tout ça. Je n’ai défendu aucune position sur ce sujet. Dans l’article, j’écris d’abord « En soi, toutes ces critiques se justifient » (dont celle de la survalorisation du gaz par rapport à l’électricité). Ce que je reproche à cette publication, c’est son argumentaire bourré d’erreurs. Lisez-la, vous n’y retrouverez pas vos arguments.
          Ensuite, à ce sujet-là (gaz / électricité), je critique uniquement l’opacité prétendue du coefficient, à savoir cette phrase : « Là encore, l’opacité caractérisant la construction des DPE empêche de répondre concrètement à cette question ». Je dis simplement que ça n’a rien à voir avec l’opacité des DPE. D’ailleurs, ce coefficient a été instauré avec la RE2020, avant l’élaboration du nouveau DPE.
          Pour le reste, j’ai bien compris votre position, mais de toute façon, je n’ai aucunement la possibilité d’agir sur la réglementation.

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  9. W
    WILLIAM 16 décembre 2023 - 14h55

    C’est hallucinant d’absurdité. On marche sur la tête.
    Comment peut-on donner le moindre crédit à ses abrutis qui n’ont pas la moindre connaissance du sujet ??

    Répondre
    • Cécile, le moteur de Quotidiag 16 décembre 2023 - 20h03

      C’est l’aspect le plus inquiétant. Les gens n’ont aucune connaissance du sujet, donc l’Institut Sapiens peut faire illusion. Même des médias ont relayé leurs arguments sans la moindre distance. Si ça vient d’un Think Tank, que c’est signé par un ingénieur, etc., ça doit être juste. Enfin, j’imagine que c’est ainsi qu’ils raisonnent. Au pays des aveugles…

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      • S
        Sylvain 17 décembre 2023 - 12h24

        De qui parlez vous (les gents) vous et William ? J’espère que vous ne parlez pas de moi qui suis capable de corriger des DPE individuels et collectifs réalisés par des professionnels, qui connais parfaitement le cycle de vie et EROI de l’électricité et du pétrole, des inconvenants et avantages des 2 … et du traitement pourtant défavorable que l’on fait porter à l’électricité avec ce CEP de 2.3.

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        • Cécile, le moteur de Quotidiag 17 décembre 2023 - 12h47

          Je suppose que William parle, comme moi, de la publication de l’Institut Sapiens. Soit dit en passant, dans cette publication, la question de l’électricité vs gaz n’est abordée que dans un tout petit paragraphe sur une note de plusieurs pages. Vous vous focalisez la-dessus alors que ce n’est pas du tout le sujet de l’article.

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  10. P
    Patrick 19 décembre 2023 - 10h13

    Bravos,
    La Haute Administration Publique (Enarque,, Sciences-Po, Polytec…) a pondu une nouvelle fois des aberrations doctrinales abscons et ingérables .Et elle va s’agripper à cet oukase comme nos généraux en Mai 1940 avec la Ligne Maginot.
    Cette haute Administration Publique me fait penser au Haut Clergé de 1789 et à l’Aristocratie qui n’avaient rien compris à l’évolution des moeurs et des esprits et s’imaginaient intouchables

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  11. J
    Jean marie 8 février 2024 - 22h35

    Le DPE c’est un outil mis en place pour faire plaisir aux écolos… qui ne sert strictement à rien. Il est même contre productif. Si vous chauffez à l’électricité ne changer pas vos radiateurs, ne changez pas vos fenêtres, n’isolez pas ça, ne sert à rien vous aurez un coefficient multiplicateur de 2,3 alors que l’électricité en France est decarbonnee! Mettez une clim qui consomme autant l’hiver que l’été, votre facture d’électricité va s’envoler mais vous gagnerez 2 lettres et vous avez fait travailler l’industrie chinoise qui fabrique les clims! Merci les écolos et les lobby anti nucléaire! Merci aussi pour les logements qui augmentent et se raréfient. Merci aussi pour ceux qui trompent le monde en vendant des radiateurs à énergie douce Merci enfin à tous ceux qui font leur beurre avec les Dpe!

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    • Cécile, le moteur de Quotidiag 9 février 2024 - 6h31

      Le DPE est un outil mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto. Heureusement, l’électricité n’est pas le seul élément pris en compte. Vous pouvez avoir une bonne note DPE en chauffant à l’électricité. En revanche, si vous chauffez au fioul, vous êtes très fortement pénalisé. L’électricité, en France, est décarbonée à hauteur d’un peu plus de 90 %, mais la France reste dépendante d’autres pays. Par exemple, 100 % de l’uranium vient d’ailleurs (Australie, Canada, Gabon, Niger ou Russie).

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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