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Détecteur de plomb à tube ou à source, la polémique

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Marronnier, Arlésienne ou réelle innovation ? Voilà que certains vantent l’apparition prochaine sur le marché de détecteurs de plomb dans les peintures à tube à rayons X. Présentés bientôt (fin mars…) en avant-première en France comme étant l’alternative fiable aux analyseurs à source radioactive. Ces détecteurs à tube séduisent les diagnostiqueurs.

Il est certain que l’emploi de tels appareils serait une avancée confortable pour se passer des appareils à source radioactive bien connus des diagnostiqueurs immobiliers de leur personne compétente en radioprotection et de leur assureur, pour ne citer qu’eux. Avant de crier Youpi, il faudra peut-être attendre tout de même encore un peu ou juste se replonger dans les textes.

Du projet d’interdiction des appareils de détection du plomb à tube

Pour mémoire, c’est en 2005 que le sénateur Charles Gautier a proposé au Sénat de rejeter le projet d’interdiction des appareils à tube pour la détection du plomb dans les peintures.

Si aucune loi, semble-t-il n’est réellement venue interdire clairement leur usage ou leur commercialisation en France, on notera tout de même dans la réponse du Sénat :

« Les études menées à la demande de la direction générale de la santé sur les appareils actuellement existants, notamment par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail en 2005, ont montré que les appareils équipés d’un tube à rayons X ne détectaient pas la présence de plomb dans les revêtements dès lors que celui-ci n’était plus en surface. C’est un cas fréquemment rencontré en situations réelles, les anciennes peintures au plomb ayant généralement été recouvertes par d’autres revêtements. Pour des raisons de santé publique, il est indispensable que les mesures effectuées lors des constats de risque d’exposition au plomb soient réalisées de la manière la plus fiable possible, que le plomb se trouve immédiatement en surface ou masqué par un revêtement. Des objectifs de résultats ont donc été fixés dans la nouvelle réglementation publiée au Journal officiel du 26 avril 2006 (un décret et quatre arrêtés datés du 25 avril 2006) pour les appareils portables à fluorescence X, auxquels ne répondent pas les appareils à tube tels qu’ils sont actuellement développés. »

À savoir : Ainsi que l’explique parfaitement l’entreprise Physitek qui conçoit et commercialise des détecteurs de plomb dans les peintures « La différence est donc l’énergie : l’énergie d’émission d’un spectromètre à source est plus importante que celle d’un spectromètre à tube X. ».

Les détecteurs de plomb à fluorescence X, les seuls autorisés

De là, on retiendra que dans son article 2, l’Arrêté du 25 avril 2006 relatif au diagnostic du risque d’intoxication par le plomb des peintures n’a défini qu’un seul type de détection du plomb dans les peintures anciennes : « Les mesures de plomb sont effectuées avec un appareil portable à fluorescence X capable d’analyser au moins la raie K du spectre de fluorescence émis en réponse par le plomb » en écartant ipso-facto les appareils à tube. N’en déplaise au sénateur Charles Gautier, au fabricant des appareils de détection à tube et à tous les diagnostiqueurs immobiliers qui auraient bien aimé se passer de cette encombrante source radioactive.

Puisque « l’usage des tubes a reçu un avis plutôt défavorable de l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE), car elle ne permettrait pas une détection suffisante en profondeur de peintures au plomb » il faudrait, avec ce type d’appareil à tube, effectuer quasi-systématiquement un prélèvement et une analyse pour écarter tout risque d’exposition au plomb (d’où un coût bien supérieur du CREP (Constat de Risque d’Exposition au Plomb) pour le donneur d’ordre).

Alors patience avant de se prononcer dans la polémique puisqu’il reste un espoir pour les analyseurs de plomb dans les peintures à tube. Il suffira en fait que les nouveaux appareils développés répondent aux objectifs de résultats fixés dans la réglementation ; résultats auxquels ne répondaient pas les appareils à tube tels qu’ils ont jadis été présentés à l’époque en 2006.  Mais depuis, on peut espérer que les appareils à tube ont été suffisamment perfectionnés pour répondre aux exigences de l’AFSEE.

À savoir : Outre les exigences de performances des analyseurs de plomb, il serait bien plus urgent d’avancer sur l’éventuelle nocivité pour les diagnostiqueurs des analyseurs de plomb à source radioactive. Ainsi que le signalait Le Parisien en date du 15 juillet 2013 : « Ces appareils de détection seraient en effet à l’origine de cancers, notamment de leucémies, chez leurs utilisateurs ».

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Article rédigé par Claude, le râleur de Quotidiag
A passé 30 années dans la Marine nationale, au service de la sauvegarde de la vie humaine, la prévention des pollutions et la surveillance du trafic maritime. Récompensé par la médaille du mérite maritime. Aujourd'hui, nomade digital entre les Pyrénées et l'Andalousie.

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