Avec le DPE, la crise de confiance vis-à-vis des diagnostiqueurs s’intensifie. Or les pouvoirs publics ont une part de responsabilité. Ils sont coupables de n’avoir jamais communiqué sur l’essentialité des diagnostics immobiliers. Pour les consommateurs, les diags se résument à des lois contraignantes, des obligations dépourvues de sens.
Des campagnes de communication ont pourtant été lancées dans d’autres secteurs pour sensibiliser l’opinion publique et éveiller des vocations. Il en existe dans le domaine du tourisme, des métiers du soin, etc. Or le DPE, la rénovation énergétique et la lutte contre le mal-logement sont autant de priorités affichées par le ministère chargé du Logement.
Expliquer l’essentialité des diagnostics immobiliers
Dès le départ, les diagnostics immobiliers sont devenus obligatoires sans explication. D’ailleurs, pendant longtemps, personne ne les regardait, à part les notaires (et encore). Ensuite, il y a eu les dispositions de la loi Climat et Résilience articulées autour du DPE opposable. Tout le monde a alors eu un avis (négatif) sur ce diagnostic et, par ricochet, sur toute une profession réglementée.
Selon le ministre chargé de la Ville et du Logement, le DPE est le « socle » de la rénovation énergétique, et le diagnostiqueur « porte » l’ambition environnementale. M. Olivier Klein nous a également dit réfléchir au moyen de « renforcer l’attractivité de la filière ». Si elle a autant d’importance, qu’attend l’État pour reconnaître, enfin, que les diagnostics sont d’utilité publique ?
Pourquoi sensibiliser le plus grand nombre ?
L’objectif n’est pas ici de victimiser la filière, mais d’entraîner une prise de conscience collective, de la part des consommateurs et de l’opinion publique. Il s’agirait de rappeler l’importance des diagnostics pour l’écologie, la santé et la sécurité des personnes. C’est, tout simplement, un enjeu de société.
Un spécialiste rend les vices apparents pour protéger le vendeur et l’acquéreur. Ce sachant, c’est le diagnostiqueur. Il participe à la prévention des risques liés à l’amiante, au plomb, au gaz, à l’électricité, au mal-logement, etc. En prime, faire passer ce message à la population, c’est en partie lutter contre des pratiques qui minent la profession (tarifs trop bas, diags bâclés, commissions…).
Découvrir le métier de diagnostiqueur
Cette campagne de communication serait, enfin, un moyen de faire découvrir toutes les facettes du métier. Il ne se résume pas au « diagnostiqueur énergétique » vu à la télé. Ceux qui s’efforcent de bien faire leur travail ont besoin de reconnaissance, plus que jamais. Le législateur le doit aussi aux citoyens, même si les ODI s’évertuent à faire de la pédagogie sur le terrain. À l’heure où la filière se fait allumer dans les médias, l’État peut et doit monter au créneau.
Pourra t-on enfin compter sur l’état pour nous soutenir un peu ?