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L’ADEME publie son étude annuelle sur les marchés et emplois concourant à la transition énergétique. Dans le secteur du bâtiment résidentiel, les DPE sont l’une des dix « filières » étudiées. Même si le rapport final est daté de septembre 2025, il analyse la situation de 2021 à 2023. Zoomons sur les données relatives aux diagnostics de performance énergétique (marché total, équivalent temps plein et chiffre d’affaires…).
Marché total des DPE : 2021-2023
Le marché total des DPE, dans le secteur résidentiel (maison individuelle, appartement, immeuble, pour la vente ou la location), dans le neuf et l’existant, était de :
- 691 M€ en 2023,
- 461 M€ en 2022,
- 309 M€ en 2021.
Avec la réforme de juillet 2021, le marché des DPE a donc augmenté de 49 % entre 2021 et 2022, puis de 50 % en 2023. Les 691 M€ de l’année 2023 représentent 1 763 milliers de DPE. « Le CA [chiffre d’affaires] a donc plus que doublé en 2 ans ».
Emploi temps plein / ETP : 2021-2023
Les DPE représentaient 2 970 ETP en 2021 contre 4 220 ETP en 2022 (+51 %) et 6 320 ETP en 2023 (+50 %). À titre de comparaison, en 2014, les DPE ne représentaient que 1 330 emplois par activité du bâtiment résidentiel. Il s’agit ici uniquement des emplois directs associés aux DPE dans les biens à usage d’habitation, sans tenir compte des emplois indirects (fournisseurs, fabricants) ni du tertiaire.
Nombre de DPE réalisés selon le bien
Parmi les 3 952 milliers de DPE réalisés en 2023, voici la répartition selon la typologie du bien, par rapport à 2022 :
- 1 094 milliers de DPE en maison individuelle(28 % des DPE), +19 % ;
- 2 780 milliers de DPE en appartement (70 % des DPE), +57 % ;
- 78 milliers de DPE à l’immeuble d’habitation (2 % des DPE), multiplication par 2,7 en un an.
On constate donc une forte progression des DPE effectués dans des appartements, mais inférieure à celle observée entre 2021 et 2022 (+85 %). Le marché ralentit dans les maisons individuelles (MI), puisqu’il y avait eu +25 % de DPE en MI 2022, par rapport à 2021. Il y a un progrès quant à la quantité de DPE effectués à l’échelle de l’immeuble (elle passe de 1 à 2 %).
Acteurs de la filière des DPE
Au 31 décembre 2024, on recensait 11 430 diagnostiqueurs qualifiés pour réaliser des DPE. « Ces professionnels représentent d’une part de nombreux petits bureaux d’études et, d’autre part, des acteurs importants de l’énergie en charge de l’exploitation de grandes installations et offrant des services d’efficacité énergétique dans leurs prestations ».
Les cabinets les plus importants, en termes de CA, sont GreenFlex (notamment grâce aux audits énergétiques), DEKKRA Industriel, ALEREA, ACCEO, EQINOV, GCS Service et NEPSEN. À ce niveau-là, il n’y a donc pas de changements par rapport au rapport publié l’an dernier.
Dissonance cognitive côté diagnostiqueurs ?
En tant que diagnostiqueurs, peut-être avez-vous l’impression que ce « boom du DPE » ne correspond pas à ce que vous vivez ? Gardons à l’esprit qu’il s’agit de données pour l’année 2023. Or la situation a fortement évolué en 2024 :
- Renforcement des exigences de compétences et des contrôles (arrêté du 20 juillet 2023, entré en vigueur en juillet 2024).
- Déploiement de l’audit énergétique réglementaire des logements.
- Plan de restauration de la confiance dans les DPE (arrêtés du 16 juin 2025, en cours d’application).
Par conséquent, il faudra attendre le rapport annuel 2026 de l’ADEME pour évaluer les conséquences de ces mesures sur le marché des DPE.
Documents à télécharger : Librairie de l’ADEME
Tous les détails de l’étude, y compris pour les autres filières, sont dans la Librairie de l’ADEME. Vous pourrez y retrouver les Marchés et emplois concourant à la transition énergétique, édition 2025. Toutefois, les données reprises dans cet article proviennent spécifiquement du rapport sectoriel sur la filière du bâtiment résidentiel. Voici la source : ADEME, IN NUMERI, 2024. Marchés et emplois concourant à la transition énergétique dans le secteur du bâtiment résidentiel, Situation 2021-2023. Estimation préliminaire vs. Objectifs PPE-SNBC 2024. Rapport final. 114 pages.



Je pense que ces chiffres sont aussi peu fiables que le moteur de calcul … Un peu de sérieux svp
Déjà comment évaluer le marché sachant que bon nombre d’ODI facturent des pack dans lequel le tarif unitaire de chaque mission n’est pas détaillé ?
Ensuite je ne pense pas que le marché des DPE aie évolué en 2 de de 49% puis de 50% soit x2.23 sur seulement 2 ans ! Le ridicule ne tue pas dit l’adage … parfois on aimerait bien que l’adage se trompe 😏
La méthodologie est détaillée dans les différents documents disponibles sur la Librairie de l’ADEME. En l’occurrence, ces sources proviennent principalement d’IN NUMERI (société d’études économiques et statistiques), comme de nombreuses données du ministère de la Transition écologique.
En tout cas, le rapport annuel paraît depuis 2008. Les évolutions sont donc analysées par rapport aux études antérieures.
Sachant qu’en 2023 (et 2024) le « marché du DPE » était virtuellement boosté par l’obsolescence des DPE pré juillet 2021… Je doute qu’en 2025 on y voit autant de progression… d’autant que ce n’est pas vraiment la transaction qui est porteuse, mais la location… doit bien y avoir 90% des baux resignés depuis 2021 avec le nouveau DPE, rendez vous donc en 2031/2032/2033 pour avoir une nouvelle hausse.
Un ami qui travaille à l’INSEE a vu récemment passer dans ses services un rapport interne un peu similaire pour ces périodes (2023 sont les derniers chiffres fiables dont ils disposent pour beaucoup d’études) et il ne m’avait pas parlé de +50% chaque année, je m’en serais souvenu !
Il ne serait pas surprenant que IN NUMERI étant une entreprise privée elle fasse dire aux chiffres ce que son client le ministère de l’Ecologie veut entendre…
L’ADEME parle en millions d’euros de marché, mais pas en revenus réels pour les diagnostiqueurs.
Le chiffre d’affaires global ne tient pas compte de la pression sur les prix (forte concurrence, plateformes, offres low cost).
En pratique, le revenu moyen par DPE a baissé dans beaucoup de zones urbaines à partir de 2022, car le volume a explosé mais les marges ont fondu.
De plus, le coût des certifications, des logiciels, des assurances RC pro et des formations a fortement augmenté, rognant les bénéfices réels.
Autrement dit, un marché « qui double » ne signifie pas que les diagnostiqueurs vivent mieux.
Il y a certainement un effet « fin de validité anticipée » des anciens DPE, mais ces chiffres sont absurdes car ils ne peuvent être fiables, comme le dit Pascal, les DPE sont rarement facturés seuls et ils ne peuvent connaitre les prix pratiqués, donc encore une fois, toutes ces communications sont basées sur du bidonnage orienté vers ce qu’on veut faire croire.
La réalité terrain est à l’opposé, baisse du C.A., baisse des prix d’autant plus depuis la crise gouvernementale qui fait s’effondrer l’économie du pays et donc les projets des particuliers et des entreprises.