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Tables rondes RVDI 2023 en résumé

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À cause des transports perturbés ou d’un stand passionnant, vous n’avez pas assisté aux tables rondes de la 18e édition des RVDI ? La fatigue liée au voyage ou la somnolence postprandiale a eu raison de votre attention durant les interventions ? Alors, nous vous proposons un compte-rendu des Tables Rondes lors des Rendez-vous du Diag Immo le 30 mars 2023.

La qualité, vecteur de performance des entreprises de diagnostic ?

L’intitulé de la première table ronde, « la qualité, vecteur de performance des entreprises de diagnostic ? » était trompeur. En effet, le débat portait sur la certification de personnes versus la certification d’entreprise. Tout part d’un pot de yaourt (ou était-ce du fromage blanc ?) pour aborder l’importance de la « production ».

En fait, le vice-président de SIDIANE, Guillaume Exbrayat, insiste ainsi sur la nécessité de contrôler la qualité des diagnostics réalisés, sans se cantonner au contrôle des compétences du diagnostiqueur. Le contrôleur n’est pas la DHUP, la DGCCRF, etc. Non, c’est le dirigeant d’entreprise. Cependant, Cathy Segal, diagnostiqueuse et vice-présidente de la FIDI, propose d’autres pistes :

  • une formation terrain, un réel accompagnement, sans e-learning ;
  • des sanctions individuelles ;
  • la remise en cause de la certification du salarié en cas de litige…

Séverine Micheau (AFNOR Certification) nous explique alors la différence entre la certification de personne et la certification d’entreprise. La seconde présente un intérêt pour les structures qui commencent à avoir des salariés. En revanche, elle est inaccessible pour les plus petits. Par ailleurs, Mme Micheau souhaite réserver le mot « sanction » à un défaut de compétence avérée. « Privilégions la confiance ».

Sans surprise pour qui s’intéresse à SIDIANE, Guillaume Exbrayat plaide pour la cohabitation des deux types de certification. Mais selon Mme Segal, la certification de personne est un modèle qui fonctionne même s’il est perfectible. « Les grugeurs grugeront toujours, certification de personne ou certification d’entreprise. […] Il faut faire attention à notre profession majoritairement constituée de petits. » La certification d’entreprise pourrait en outre créer une concurrence déloyale.

DPE, réformer la profession pour redorer son image ?

Lionel Janot, président de la FIDI, souligne l’importance du SAV (service après-vente) auprès des clients. Sans prise de conscience des professionnels et participation des pouvoirs publics, le DPE Bashing continuera. Yannick Ainouche, président d’EX’IM et de la CDI FNAIM, exhorte alors les diagnostiqueurs à reprendre le pouvoir, en retrouvant le sens de la qualité et le sens du prix. Au passage, il défend sa carte D et la création d’une branche professionnelle avec un vrai diplôme.

L’idée est mal accueillie par autres présidents de fédérations. Comme l’explique Jean-Christophe Protais, président de SIDIANE « la carte D […] est une hérésie, car il y a déjà un dispositif en place ». Mieux vaut s’attaquer notamment au problème du triptyque propriétaire, notaire / agent immobilier et diagnostiqueur qui ne fonctionne pas. De plus, lors du chantier de fiabilisation du DPE de la DHUP, les filières ont travaillé en silo alors que leurs visions diffèrent. « Il faut réunir tous les acteurs de la profession pour trouver quelque chose qui tienne la route et soit supportable économiquement ».

Pour Hervé Pogam, d’Abcidia Formation / Sherwood Training, « les formations, quelle que soit leur durée, doivent avoir un sens ». La feuille de route de la DHUP doit donc s’attacher au contenu de la formation, sans oublier l’aspect financier. Lionel Janot propose d’ailleurs d’augmenter le budget pour financer les formations. Il affirme aussi qu’il n’y aura pas d’amélioration sans peur du gendarme.

SIDIANE aime décidément les métaphores culinaires mais cette fois-ci, elle surgit à la fin de la discussion. La daube se fait parfois avec du vin rouge, parfois avec du vin blanc, etc. Le problème est le même avec le DPE : il faut uniformiser les pratiques.

Audit énergétique : J-2

La grande salle du Parc floral paraissait minuscule tant elle était remplie pour cette dernière table ronde, consacrée à l’audit énergétique réglementaire. D’abord, dressons un état des lieux chiffré :

  • environ 15 % des diagnostiqueurs sont prêts pour être auditeurs dès le 1er avril ;
  • 20 à 25 % des techniciens vont les rejoindre d’ici quelques mois ;
  • Il y a 100 000 à 115 000 logements individuels F et G, avec des disparités géographiques ;
  • Actuellement, l’audit coûte entre 80 € et 1 500 €, il est en moyenne de 500 €.

À la question « faut-il se lancer ? », Stéphane Prouzeau (président d’AGENDA Diagnostics et vice-président de la FIDI) et Thierry Marchand (administrateur de la CDI FNAIM) répondent par l’affirmative. C’est une opportunité pour lutter contre le dérèglement climatique et « réaliser notre profession ». Yann Vogel, d’ODI Formation, est moins enthousiaste  :

  • l’obligation de formation n’est pas encadrée or la formation va avec la responsabilité;
  • l’auditeur sera attaquable sur ses recommandations de travaux ;
  • le chiffrage des travaux, dans les conditions actuelles, sort du giron du diagnostiqueur.

« Aujourd’hui, la formation n’est pas suffisante. 80 % des diagnostiqueurs ne sont pas issus du bâtiment. Il faut une formation solide dans le contenu et dans la durée. Le mot “recommandations” c’est pour le ministère, pour le juge ça peut passer en “préconisations”. » Les assureurs sont donc inquiets. Rémi Dumas (VD Associés) le confirme. Beaucoup de compagnies ne se positionnent pas, ou le font en étant très vigilantes dans un contexte déjà tendu.

Fabienne Juliot Drouet (Ginger Formation) rétorque que « la durée de la formation n’a pas d’importance. » Selon elle, le référentiel de 2024 sera intéressant parce qu’il donnera un vrai cadrage. Et les logiciels, sont-ils opérationnels ? Géraldine Dehais (Atlibitum), déclare « on est prêts autant que l’on peut l’être. Les trames de la DHUP et de l’Ademe ont été livrées ce matin. »

Malheureusement, le temps de parole dédié à chaque intervenant a été assez inéquitable. Yann Vogel et Rémi Dumas, avaient manifestement davantage de choses à dire. On peut aussi regretter qu’une compagnie d’assurance n’ait pas été invitée à donner son avis.

Par ailleurs, en l’absence de SIDIANE sur l’estrade, il n’y a pas eu de métaphore culinaire cette fois-ci. Nous espérons néanmoins vous avoir mis en appétit pour les futures tables rondes des RVDI.

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3 Commentaires

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  1. R
    RAYMOND 4 avril 2023 - 17h26

    De toute évidence l origine du problème n a pas ete évoqué a croire que ces gens n étaient présents que pour vendre de la formationcertfification..le problème actuel est directement lie a la subordination des diagnostiqueurs aux donneurs d ordres & par conséquent aux tarifs trop bas::Pourquoi ne pas mettre en place un tarif minimum; interdiction aux agent immo notaires etc de missionner un technicien…Après pour le reste c est les certificateurs formateurs qui vendent leur truc au détriment des diagnostiqueurs,ils sont directement responsables de cette situation…la seule idée novatrice c est la certification d entreprise ,je pense plutot a un agrément c est supérieur en qualité & gratuit a l instar du repérage radon…

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    • J
      Jose 4 avril 2023 - 21h58

      Perso je serais pour une accréditation du Coffrac
      Afin d’améliorer le système du diag

      Répondre
  2. C
    Claude W. 4 avril 2023 - 23h16

    Tout à fait d’accord avec Raymond, Dans la formation il manque la notion de responsabilité du diagnostiqueur. Dans le webinaire de ce matin avec la DHUP il était question du  » Tiers de confiance dans la transaction immobilière » . des grandes phrases reprises auprès de la DHUP pour se faire mousser et faire passer les bons plans de leurs groupes.
    Indépendant et Responsable voila ce que nous devont être, certes certains n’ont pas l’audace de franchir le pas.
    En reprenant contact il y a quelques jours avec mon formateur Audit de juillet 2022, celui ci me confirme que les 3/4 de ses stagiaires du jour n’ont pas assimilés les notions de base du DPE.
    Alors qui leurs a vendu l’opportunité de marché ?
    Beaucoup de choses sont aujourd’hui à l’avenant.
    J’aime mon métier et je continurais à le faire correctement pour le respect de mes clients !

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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