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Au printemps 2023, nous avions recueilli les témoignages de trois diagnostiqueurs pour avoir leurs premiers retours sur l’audit énergétique. Depuis, il y a eu l’harmonisation des audits, le nouveau dispositif de certification, etc. Nous avons voulu savoir où ils en étaient au printemps 2025. Aujourd’hui, David Lebe (ADI+) fait le point avec nous.
Est-ce que vous réalisez toujours des audits énergétiques en 2025 ?
Oui. Nous en réalisons moins qu’avant, parce que nous sommes très sollicités sur les PPT (plans pluriannuels de travaux), mais nous essayons d’en faire un maximum.
Vous avez passé la certification audit et/ou une qualification RGE ?
En fait, en ce moment, nous sommes sur les deux : la certification audit et la qualification RGE. Là, je sors de formation pour passer la certification. Jusqu’à présent, j’avais l’attestation de formation et elle se termine en mars 2025. Je vais passer la certification pour moi, pour continuer à être auditeur. Mais, avec ma société, nous voulons obtenir le label RGE pour pouvoir aller sur le parcours accompagné MaPrimeRénov’ et devenir Accompagnateur Rénov’.
L’harmonisation des audits fait donc évoluer votre activité ?
Oui, tout à fait, mais il y a une autre raison. L’année dernière, nous avons réalisé beaucoup d’audits énergétiques incitatifs en sous-traitance pour un Accompagnateur Rénov’. Il n’avait pas le label RGE, car c’était un acteur d’une collectivité territoriale. Il avait le statut de MAR, mais il n’avait pas la qualification pour réaliser des études thermiques. Nous avons vu que c’était un complément d’activité et un statut très intéressant.
En 2023, vous pensiez que l’auditeur devait être mandaté par l’acquéreur du logement. Êtes-vous toujours du même avis ?
Oui, toujours. Je pense qu’avec l’audit réglementaire, on fait perdre de l’argent à un propriétaire qui est complètement désintéressé de la mission. Je reste intimement persuadé que cette mission-là devrait être à la charge de l’acquéreur. Nous serions alors face à quelqu’un qui, comme pour les audits incitatifs, s’intéresse vraiment au projet de rénovation. Tant que l’acquéreur ne sera pas impliqué dans la mission, l’audit sera surtout une charge supplémentaire pour le propriétaire. Il aura une raison de plus de nous voir négativement, comme quelqu’un qui vient juste lui prendre de l’argent et repartir.
Quel bilan tirez-vous de ces deux années d’audits ?
Il y a un aspect très positif. Ce n’est pas tant dans la pratique de l’audit, mais dans la formation. Je me rappelle la formation nécessaire au début pour obtenir l’attestation. Elle s’est vraiment améliorée depuis. Maintenant, en sortant de formation, on se sent capable de réaliser un audit qualitatif qui réponde aux attentes du certificateur, mais aussi et surtout aux attentes de l’occupant du logement. Il y a un vrai gap. Pour ce qui est de la quantité, je ne visualise pas très bien parce que nous sommes surdemandés en PPT. En revanche, tous les diagnostiqueurs avec lesquels j’ai discuté en formation m’ont dit qu’ils étaient à présent plus sur l’audit énergétique que sur les autres diagnostics.
Certains disent que le cursus pour réaliser l’audit est devenu trop difficile ?
Honnêtement, la formation n’est pas difficile. Elle est accessible à toutes les personnes qui veulent bien s’en donner les moyens. Par contre, la certification, a priori, va épurer le nombre d’opérateurs. Je pense que c’est un bien, parce qu’il y a encore beaucoup d’audits dont le contenu n’est pas au niveau des attentes.
Y a-t-il des axes d’amélioration de l’audit (méthode de calcul, trame du rapport…) ?
Pour moi, les améliorations à faire concernent la méthode de calcul 3CL. Il y a des choses qui sont interprétées alors qu’elles ne devraient pas l’être, d’autres qui ne sont pas expliquées alors qu’elles devraient l’être… Et puis, aujourd’hui, le confort d’été est un sujet important. Dans l’audit, il est trop légèrement abordé. Par exemple, je trouve dommage que le type d’isolant n’ait pas plus d’impact, notamment au niveau du confort d’été.
J’ai entendu dire que le DPE allait évoluer pour mieux tenir compte du confort d’été. J’imagine que ce sera pareil avec l’audit… ?
De ce que j’ai compris en formation, ils prévoient de faire évoluer le DPE pour mieux tenir compte du cycle de vie des matériaux. Cela me paraît un peu absurde puisqu’on ne nous donne pas les moyens d’identifier les matériaux. Il me semblerait préférable de préciser certains points et de travailler sur la prise en compte du confort d’été.
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