Les futures canicules pourraient rendre Paris inhabitable à moyen terme. La MIE Paris à 50 degrés livre donc un rapport de 255 pages. Nous ne nous intéresserons ici qu’à la rénovation thermique des logements. Concrètement, les bâtiments sont devenus de plus en plus économes en énergie de chauffage, et sensibles à la surchauffe estivale. Selon la mission d’information et d’évaluation, il faut réviser les normes de rénovation et de construction neuve pour intégrer l’habitabilité d’été.
Tissus urbains parisiens et chaleur
« 90 % des bâtiments de la capitale ne sont pas conçus pour supporter des climats chauds », déclare Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris. On peut distinguer trois types de tissus urbains à Paris : historique jusqu’à l’haussmannien, HBM (habitations bon marché) et moderne. Les premiers protègent en journée, mais sans permettre d’évacuer, la nuit, la chaleur accumulée liée à la promiscuité. Les derniers présentent des avantages en termes de confort et de consommation énergétique. En revanche, leurs façades exposées et vitrées, chauffent en cas d’apport solaire.
Pour résumer, au fil des typologies constructives et des réglementations applicables depuis 1974, les bâtiments sont devenus toujours plus confortables l’hiver et moins supportables l’été. L’objectif était de baisser la consommation d’énergie en période de chauffage, mais en oubliant d’adapter le bâti aux canicules. D’où un probable recours massif à la climatisation, qui consommera de l’énergie tout en réchauffant l’extérieur. Le parc de climatiseurs pourrait être multiplié par sept d’ici 2070.
Objectif en kWh/m²/an et climat chaud
L’exemple des HBM révèle la prise de conscience tardive du confort d’été. Les opérations de rénovation du Plan Climat visaient l’atteinte d’une consommation de 80 kWh/m²/an. Or cet objectif se concentre sur le chauffage, principale source de consommation énergétique. Si le climat est plus chaud, le besoin en chauffage diminue et la ventilation naturelle s’impose. À la place, en caricaturant, les occupants bénéficient d’un habitat calfeutré et d’une VMC. Par conséquent, « rénove-t-on pour un climat qui n’existe déjà plus ? ».
C’est ce qu’explique Valérie De Brem, directrice générale du bailleur social ELOGIE – SIEMP. « Notre priorité était au départ de traiter les passoires thermiques. Aujourd’hui, l’objectif est d’améliorer l’habitabilité », dit-elle. Pour la MIE, le confort d’été devrait donc être renommé « habitabilité d’été ». Elle insiste aussi sur l’urgence d’instaurer un « cadre réglementaire articulant convenablement consommation énergétique, empreinte carbone et habitabilité d’été ».
Big Bang de la rénovation thermique du bâti
La MIE Paris à 50 °C préconise un « Big Bang de la rénovation thermique ». L’expression vous semble familière ? En effet, Barbara Pompili, alors ministre de la Transition écologique, annonçait « un Big Bang des rénovations énergétiques » au Parisien en mars 2021. Elle présentait alors les dispositions de la loi Climat et Résilience, notamment l’interdiction de louer les logements énergivores. Les mesures préconisées par la MIE, bien différentes, ne mentionnent pas les classes du DPE.
Il faut d’abord « organiser de toute urgence un plaidoyer auprès de l’État, avec la Région et la Métropole pour la révision des normes de rénovation et de construction neuve ». Ce nouveau cadre réglementaire devra assurer une réelle prise en compte du confort d’été et favoriser les solutions low-tech alternatives à la climatisation. Il permettra également de développer, lorsque c’est possible, des toits ressources (installations solaires, végétalisation, etc.). À défaut, les toits plats et non patrimoniaux sont à recouvrir d’un revêtement clair (Cool Roofing).
Un plan d’action radical de rénovation du bâti doit être élaboré, en ciblant les plus précaires et les quartiers prioritaires. Pour ce faire, il convient de rassembler les parties prenantes – acteurs de la construction, architectes des bâtiments de France, décideurs politiques, associations, citoyens, etc. – pour « décider par typologie de bâti et par quartier de l’esthétique à privilégier ».
Un futur PLU bioclimatique de réhabilitation
Le futur Plan Local d’Urbanisme, élaboré en parallèle, est un « Un PLU de réhabilitation », annonce le premier adjoint à la mairie de Paris. Les programmes de réhabilitation-reconstruction seront favorisés par rapport aux constructions neuves. Ce PLU, qui se veut surtout incitatif, n’oubliera pas la production d’énergie renouvelable et le confort d’été, affirme Emmanuel Grégoire.
L’adjoint d’Anne Hidalgo, Jacques Baudrier, en charge des constructions publiques et de la transition écologique du bâti, insiste sur l’ampleur de la tâche. Il est « nécessaire de rénover entièrement l’ensemble du bâti parisien, comme l’ensemble du bâti français ». Et il faudra le payer cher. La cour régionale des comptes évaluera le coût des propositions de la MIE. Cependant, la simple rénovation des logements privés devrait coûter 700 à 800 millions d’euros à la ville de Paris.
Les climatologues prévoient des températures extrêmes, en 2050, ailleurs que dans la capitale. Selon l’INSEE, lors de la canicule d’août 2003, la surmortalité a été observée dans tous les départements d’Île-de-France, suivis notamment par une partie de la région Centre-Val de Loire, puis par la Bourgogne. Certes, la Ville Lumière est particulièrement exposée. Mais l’adaptation des bâtiments aux vagues de chaleur concerne une grande partie des zones urbaines du territoire métropolitain.
À lire : Rapport Paris à 50°C.
Un diagnostiqueur qui me classe en G, mais qui a noté des murs inconnus isolation inconnue ! C’est une maison qui est d’avant 1948… Elle a des murs en briques pleines, plâtre intérieur et ravalement extérieur. Il indique une altitude de 120m…l’altitude maximum de Chelles 77500 est 110m..les fenêtres de rénovation n’ont pas de joint ! Les plafonds tendus sont en peinture ! Être jugé par une personne qui n’a aucune connaissance en bâti ancien est vraiment INSUPPORTABLE
Vous avez vécu une mauvaise expérience et nous en sommes désolés. Nous ne pouvons pas nous prononcer sur la qualité d’un DPE puisque nous ne connaissons ni le bien, ni les éléments fournis pour procéder au calcul. En revanche, nous savons que Le ministre chargé de la Ville et du Logement travaille actuellement avec la DHUP et le CSTB pour améliorer la prise en compte du bâti ancien dans les DPE.
J’entend parfaitement ce que vous dîtes mais sachez toutefois que les données que vous citez n’ont quasiment aucun impact sur la note.
Altitude : la première tranche va de 0 à 400m. Peu importe que ça soit 110 ou 120m.
Plafond : Je pense que vous l’avez vu dans un autre diagnostic. Mais en tout cas, pour le DPE, qui est le seul diagnostic pour lequel il y a un classement (lettre A à G), cela n’a une fois de plus aucun impact.
Murs : Les murs en briques pleine avec plâtre sont de toute façon considérés comme non isolés et déperditifs.
Fenêtres : là, il s’agit d’une erreur, mais l’impact est très réduit.
Je vous conseille de prendre contact avec le diagnostiqueur, de lui soumettre ces quelques erreurs et de lui demander les points qui détériorent la note obtenue.