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Rénovation, précarité énergétique et santé publique

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Deux analyses récentes mettent en évidence les bénéfices de santé de la rénovation énergétique. Cet aspect, longtemps éclipsé par l’enjeu climatique, gagne en importance depuis 2 ans. Les premiers concernés sont les ménages en situation de précarité énergétique qui occupent une passoire et/ou une bouilloire thermique.

Tableau de bord de la précarité énergétique 2024

L’ONPE (Observatoire national de la précarité énergétique) a publié son tableau de bord de la précarité énergétique (édition 2024). Il contient un zoom sur les bénéfices de santé de la rénovation énergétique des logements. En effet, « près d’un tiers des passoires énergétiques présentent un risque de santé significatif pour les occupants ».

Plus précisément, des problèmes de santé risquent de survenir à partir du seuil de 378 kWh/m²/an. Cela concerne 22 % des logements classés F et 34 % de ceux classés E par le DPE, soit 1,3 million de logements et 27 % des passoires énergétiques en France. Les températures trop basses, l’humidité excessive et les moisissures peuvent alors générer des maladies cardio-vasculaires et respiratoires, parfois mortelles.

Ce risque varie selon les revenus puisque les ménages modestes (les trois déciles les plus faibles) et très modestes (sous le seuil de pauvreté) sont les plus concernés. Une rénovation performante de ces logements énergivores permettrait d’économiser 10 milliards d’euros de coût de santé par an. Et encore, ce calcul ne tient pas compte des conséquences de la surchauffe dans les logements, particulièrement dangereuse pour les personnes âgées.

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Excès de chaleur ou excès de froid

Au cours de l’hiver 2023, 26 % des Français déclarent avoir souffert du froid. Pendant l’été 2023, ils sont 55 % à avoir souffert de l’excès de chaleur. Les premiers sont surtout les moins de 35 ans (42 %), les agriculteurs et exploitants (55 %), les locataires (35 %) et les ménages logés en appartement (31 %). La limitation du chauffage pour des raisons financières (42 %) et la mauvaise isolation (34 %) sont les motifs les plus cités.

Les seconds sont plutôt des ménages de 45 à 54 ans (61 %). Outre la canicule, ils expliquent ce ressenti par la mauvaise isolation du logement (24 %, +5 points par rapport à 2022) et par une ventilation insuffisante (10 %, +1 point). Pour eux, les coups de chaleur et la déshydratation constituent les principaux risques sanitaires. Un tiers de ces personnes (31 %) disent souffrir à la fois du froid en hiver et de l’excès de chaleur l’été.

Bénéfices santé de la rénovation selon le CAE

Après le focus sur la fiabilité des DPE au fil des réformes, le Conseil d’analyse économique publie un focus sur l’analyse socio-économique de la rénovation énergétique. Les membres du CAE écrivent notamment : « le chauffage est en réalité bien plus qu’un sujet de confort, c’est un sujet de santé publique ».

Ils identifient d’autres bénéfices de santé en cas de rénovation énergétique, outre la diminution du risque de syndrome coronaire aigu, de pneumonie et d’infection respiratoire sévère. Les travaux permettraient de réduire également :

  • la pollution aux particules fines (remplacement d’un système de chauffage au bois) ;
  • l’exposition à l’humidité, souvent combinée à l’exposition au froid ;
  • l’exposition aux vagues de chaleur.

Par ailleurs, le CAE constate que les ménages sous-estiment ces gains de santé. Ce n’est toutefois qu’un des critères d’analyse de l’étude. Les bénéfices de la rénovation énergétique sont aussi financiers, climatiques, voire géopolitiques. Cependant, la santé reste l’aspect le moins étudié et le plus méconnu des propriétaires. Ils pensent certes au gain de confort thermique, mais pas à ses bénéfices sanitaires.

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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