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Rénovation des copropriétés et rentabilité

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IDF Énergies, principal outil de la rénovation des copropriétés franciliennes, se réoriente vers l’immobilier tertiaire. En effet, la région « recentre » l’activité de la SEM (société d’économie mixte) pour la mise en œuvre du décret tertiaire. Les associations pour la transition écologique et certains élus parisiens dénoncent une logique de rentabilité capitaliste.

Changement d’activités pour la SEM IDF Énergie

Depuis 2013, la SEM IDF Énergies est spécialisée dans la rénovation globale et performante des copropriétés de plus de 50 lots. Enfin, elle l’était jusqu’à ce qu’elle annonce, dans un communiqué de presse, son rapprochement avec Île de France Investissements et Territoires, et sa volonté de recentrer son action sur les bâtiments du tertiaire.

Pour justifier sa décision, la SEM mentionne des difficultés financières récurrentes. Dans la foulée, son directeur, Raphaël Claustre, manifeste son désaccord et démissionne. Le directeur d’Île-de-France Investissements et Territoires Olivier Pagezy, ancien directeur du cabinet de Valérie Pécresse, préside désormais le conseil de surveillance d’IDF Énergies.

Ironiquement, au même moment, la Ville de Paris annonce « encore plus d’aides à la rénovation pour les copropriétés » dans le cadre de son plan Climat. Manifestement, la région Île-de-France ne suit pas cette voie, d’où la colère des associations franciliennes.

Rénovation de logements collectifs vs tertiaire

D’une part, sur les 5 dernières années, IDF Énergies a permis de rénover 4 000 logements en Île-de-France. D’autre part, 1 logement francilien sur 2 sera interdit de location en région parisienne. La région parisienne compte le plus de passoires thermiques en Métropole. Enfin, les trois quarts des Franciliens vivent en appartement.

Pour Anne Bringault, du Réseau Action Climat, c’est « une honte !!! En pleine crise énergétique  » de  couper les moyens alloués à la rénovation des logements. Le directeur du CLER-Réseau fait également part de son incompréhension sur Twitter. La région Île-de-France « décide d’arrêter un des outils les plus pertinents pour la rénovation énergétique des copropriétés alors que les besoins n’ont jamais été aussi urgents ». À la Fondation Abbé Pierre, on juge difficile d’imaginer un choix politique aussi stupide. Etc.

D’après les données issues du Schéma régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie de l’Île-de-France, le secteur résidentiel représente 39% des consommations énergétiques finales (89,4 TWh), contre 25% pour le secteur tertiaire. La rénovation du tertiaire peut donc sembler moins urgente pour répondre aux enjeux sociaux et climatiques.

Rénovation de copropriétés et budget

Au-delà de la région parisienne, cette affaire révèle, une fois de plus, les difficultés à faire du chiffre dans ce secteur. La rénovation des logements collectifs est fastidieuse, coûteuse et longue. Le rapport de synthèse de l’Ademe sur la massification de la rénovation énergétique des copropriétés estime que le processus dure 4 à 6 ans.

En 2019, IDF Énergies avait eu l’autorisation de se lancer dans le tiers financement. La SEM proposait des prêts concurrentiels sur 15 ans aux copropriétés. Ce dispositif s’adressait notamment aux ménages trop âgés pour obtenir un crédit, et aux personnes en situation de précarité énergétique. L’opérateur régional de rénovation énergétique prévoyait de se rembourser avec les économies d’énergie réalisées (entre 40% et 50%). Malheureusement, la rentabilité n’est pas au rendez-vous.

La région Île-de-France et le nouveau président du directoire d’IDF Énergies se veulent néanmoins rassurants. D’une part, les projets de rénovation énergétique en cours seront achevés. D’autre part, les banques et les subventions viendront au secours des particuliers.

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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