Un simple transfert d’un logiciel DPE à un autre peut-il modifier les données d’entrée et la classe énergétique du logement ? Plusieurs diagnostiqueurs disent en avoir fait la désagréable expérience, notamment lors de la réalisation de l’audit réglementaire. Nous avons contacté des éditeurs de logiciel pour avoir leur avis voire leurs conseils.
Bugs des logiciels DPE / audit ?
Le transfert du DPE au format XML, d’un logiciel validé à un autre, génère parfois des incohérences. Tel technicien cite des données d’entrée très différentes, allant jusqu’à faire passer un DPE de F à G ou inversement. Tel autre, plus chanceux, ne constate que quelques kWh d’écart, mais la différence reste suspecte. Le diagnostiqueur et/ou l’auditeur travaillent-ils à partir de données non fiables ?
Théoriquement, ce XML est un fichier de l’Ademe qui répond à une structure réglementaire. Les éditeurs de logiciel font l’objet d’une évaluation à ce sujet. Alors comment deux logiciels, évalués DPE 2021 audit énergétique, peuvent-ils aboutir à ces anomalies en cas d’import ? Il nous a semblé intéressant de recueillir l’avis de quelques éditeurs de logiciels.
Malheureusement, nous n’arrivons pas à en joindre certains, confrontés à un trop grand nombre d’appels pour nous répondre. D’autres se refusent à commenter ce phénomène. Le support technique de LICIEL nous répond, mais sans nous être d’une grande aide. Notre interlocuteur nous invite à nous méfier des rumeurs qui circulent. Il n’est pas informé de ce genre de bug. D’ailleurs, cela ne peut a priori se produire que si le XML provient d’un logiciel non validé. De leur côté, tout est ok.
Transferts du DPE format XML, réels problèmes
Le discours n’est pas le même du côté d’OBBC Développement, quand nous joignons l’assistance technique WinDPE. D’abord, « début mars, un directeur technique de réseau a voulu tester notre logiciel d’audit. Il a importé des fichiers XML issus d’autres logiciels validés, puis il est revenu vers nous déçu car ça buguait. Il nous a transmis les XML. On a constaté que le format de transfert n’était pas respecté. Tout été remonté au ministère. Je suppose qu’il a agi », nous explique M. Christophe Bruyat.
Par ailleurs, il ne cache pas son agacement. En effet, depuis 2 ans, tout se déroule « dans la précipitation totale ». Il y a jusqu’à 4 réunions par semaine avec le ministère, sans rémunération. Il faut gérer simultanément la réglementation, la version bêta, la livraison commerciale, etc. Les éditeurs de logiciels se sentent pris en otage par les pouvoirs publics. « Dans cette ambiance, ce n’est pas si facile d’avoir un logiciel stable, même si on essaie de suivre la réglementation à la lettre. »
Enfin, sur un fichier XML, il n’y a pas toutes les informations. Certains logiciels terrain offrent aux professionnels des fonctionnalités très pratiques pour travailler rapidement, avec des champs préremplis, etc. Mais cela les fragilise au niveau de la réglementation. « Vous devez donc être très vigilant. Quand vous importez un fichier XML sur un DPE que vous n’avez pas fait, le premier réflexe professionnel est vraiment de vérifier toutes les données. »
Validation définitive des logiciels : la solution ?
La validation définitive des logiciels Audits énergétique réglementaire (AER), au 1er juillet 2023, amènera-t-elle un progrès ? En théorie, oui, nous répond M. Bruyat, l’air peu convaincu. « Regardez la validation des logiciels DPE. Mi-juin 2021, on devait recevoir 150 cas tests. On en avait reçu 8 qui n’étaient pas bons. Les résultats intermédiaires et finaux étaient faux. En début d’année, on a reçu la 20e ou la 30e version débuggée… Nous avons été réellement validés au 31 mars 2022 ».
En résumé, tout est fait à la va-vite, malgré les importants enjeux liés au DPE et à l’audit. Pour le diagnostiqueur, la seule solution consiste à contrôler systématiquement, voire compléter, les données du fichier XML. Il convient de ne jamais importer le fichier sans le vérifier.
Le gérant d’OBBC Développement garde tout de même espoir. « J’espère que l’audit réglementaire mettra en exergue la qualité manquante des DPE, et que nous irons enfin vers du qualitatif. »
Bonjour
En effet j’ai téléchargé un fichier xml sur l’observatoire ADEME pour faire un audit… super le DPE apparaissait en E j’ai cherché les erreurs ou incohérence.. rien à faire … j’ ai dû reprendre le DPE papier en contrôlant sur le terrain… mon confrère ne c’était pas planté et le bien et ait bien en F….
Bravo la confiance de l’observatoire….
Perte de temps gros stress…
Bref
Je suis obligé de rappeler le confrère qui a fait le DPE afin qu’il regénère afin d’avoir un XML 2.2 si non il’me manque les fenêtres !
tous ne sont pas comprehensif, cela m’oblige a refaire le Dpe si le diagnostiqueur ne veut rien entendre.
Je te rappelle humblement que tu prends des risques à utiliser les données du dpe d’un confrère car s’il y a erreur, tu en assume seul les conséquences.
» Le support technique de LICIEL nous répond, mais sans nous être d’une grande aide. Notre interlocuteur nous invite à nous méfier des rumeurs qui circulent. Il n’est pas informé de ce genre de bug. D’ailleurs, cela ne peut a priori se produire que si le XML provient d’un logiciel non validé. De leur côté, tout est ok. »
FAUX, ARCHI FAUX, ILS ONT MENTIS !
je l’affirme haut car j’ai pu en discuter avec le technicien sav lors de l’étude de l’achat du logiciel audit, étant équipé de Liciel dpe, il m’a affirmé qu’il y avait des problèmes de compatibilité avec d’autres logiciels, qui par ailleur, n’ont pas été réellement validés car pour le moment c’est une procédure d’auto-évaluation.
J’estime que cela mérite une plainte auprès du conseil d’état puisque ça baffoue les droits élémentaires d’égalité entre citoyens, sans compter les risques de responsabilité que ça nous fait prendre.
+1
Vivement que les logiciels DPE soient (vraiment) validés … 😉
Pour ma part ,je refais le DPE (du coup il m’est arrivé de passer en E car l’ancien diagnostiqueur de 8 mois avantet qui a fermé, n’avait pas répertorié une PAC visible sur les photos de son dossier .En tout état de cause ,je suis responsable, donc DPE d’entrée