en vous abonnant à Quotidiag
L’édition 2025 des Rendez-vous du Diag’ Immo se déroulait dans un contexte particulier. En effet, chacun avait en tête les récentes annonces de la ministre du Logement et la diffusion du Complément d’enquête sur le DPE le soir-même. Retour sur trois des tables rondes.
Disparition des diagnostiqueurs solos ?
La première conférence – Les diagnostiqueurs « solos », espèce en voie de disparition – rassemblait Thomas Gomez (Pole Expert), Vincent Delaroche (DIT-formation), Paul Domaradzki (Diagamter) et Frédéric Obled (diagnostiqueur, SIBANE).
Aucun d’entre eux ne prévoyait la disparition du diagnostiqueur solo. Tous ont plutôt insisté sur les solutions pour exister en dépit des difficultés. En effet, il est plus difficile de se lancer aujourd’hui. Il y a davantage de compétences à acquérir qu’il y a 15 ans. Les coûts de formation et certification sont important. Et puis le marché connaît beaucoup de rebondissements. Les leviers clés, identifiés par les intervenants, sont :
- l’accompagnement au lancement (voire après),
- la formation,
- la diversification de son cabinet,
- le suivi de l’actualité.
On retiendra aussi cette phrase de M. Gomez : « Plus on est bon dans ce métier, moins on va plaire. » Elle parle certainement à beaucoup d’entre vous. Sinon, les propos tenus étaient attendus. Cependant, un rappel reste bienvenu, surtout pour ceux qui débutent en solo.
Certification DPE/Audit : bilan et perspectives
La 2e table ronde portait sur le bilan de la certification DPE/Audit. Elle réunissait M. Lionel Janot (Groupe L3A, Alliance du Diagnostic Immobilier), Mme Séverine Micheau (AFNOR Certification), M. Jean-Marc Verney (Irilus Formation, Afiden) et M. Patrick Gombaud (ONEDI).
Pour M. Janot, il est urgent de revoir le CSO (contrôle sur ouvrage). « Aujourd’hui, le système est punitif et ne fait pas progresser ». Mme Micheau a tenu à nuancer, en insistant sur la distinction entre le CSO en cours de diagnostic et le CSO après élaboration du DPE ou de l’audit. Le second permet d’expliquer les écarts, quand le 1er ne laisse pas la place au débrief.
M. Verney tirait un bilan plus positif du dispositif, en particulier sur la formation initiale et sur la formation continue. « On essaie de délivrer quelque chose de qualitatif ». En revanche, M. Gombaud a évoqué de nombreux problèmes liés au nouveau dispositif de certification :
- les diagnostiqueurs ne voient pas où est la montée en compétences ;
- il y a un déficit d’information sur les écarts ;
- parfois, il y a un écart parce que l’examinateur s’est trompé ;
- il existe des « certifications de complaisance » ;
- il y a des « CSO fantômes »…
Pour M. Verney, tout le monde sait quel OC agit ainsi, d’où sa question applaudie par le public : « Que fait le Cofrac !? ». Précisément, M. Olivier Bayol, responsable d’accréditation en charge dans le domaine du diagnostic immobilier au Cofrac, était dans la salle.
Il a notamment déclaré : « le Cofrac n’a pas de pouvoir de police. Nous ne sommes pas la police. Notre rôle est bien d’attester de la compétence d’un organisme de certification, c’est-à-dire de sa compétence et de sa déontologie. […] Si vous voulez qu’on agisse, il faut des preuves, beaucoup d’éléments tangibles ».
Il a également répondu à M. Gombaud qui réclamait un congé de certification en cas d’accident, de congé maternité, etc. « Le diagnostiqueur peut demander lui-même une suspension temporaire de sa certification ».
DPE de complaisance et diagnostiqueurs
En raison des annonces de Mme Valérie Létard, les intervenants de la 3e table ronde relative aux DPE de complaisance ont changé au dernier moment. Messieurs Thierry Marchand (Alliance du diagnostic), Hervé Pogam (ABCIDIA…), Yann Vogel (ODI Formation), Jean-Christophe Protais (SIDIANE), Yannick Ainouche (Alliance du Diagnostic Immobilier) et Ruben Arnold (KRNO) étaient présents.
Vous situez M. Arnold… ? Il a produit une étude sur laquelle les journalistes se sont rués, alimentant le DPE Bashing. Il propose aux « utilisateurs » de payer 97 € pour analyser à distance leur DPE grâce à l’IA. Alors pourquoi a-t-il accepté de participer à cette table ronde ? S’attendait-il à trouver des alliés parmi les diagnostiqueurs ? Si oui, il a dû déchanter.
En réalité, nous avons peut-être un début d’explication. Après avoir fait la promotion de sa solution payante pour traquer les DPE de complaisance, KRNO l’a retirée le jour des RVDI. Désormais, son site propose une analyse gratuite qu’il venait promouvoir. Les intervenants ne lui ont pas fait un accueil cordial pour autant. Entre autres exemples, M. Gombaud a qualifié l’étude « d’escroquerie » visant à « détruire la confiance » du public. M. Protais lui a reproché de salir toute une filière pour lancer sa start-up.
Cependant, nous retiendrons surtout l’intervention de M. David Brutin, expert judiciaire. Il a démontré que l’étude de KRNO était fausse, après l’avoir refait, en utilisant la même méthodologie. Il conclut : « Mesdames Messieurs, les fédérations et les médias qui se sont emparés de ça bien évidemment, vous vous êtes tous enflammés sur la base d’une étude dont les données initiales sont fausses ». Nous espérons avoir bientôt accès à ses recherches pour les partager avec vous.
Dans les couloirs et sur les stands
Pris dans une discussion passionnante, nous avons hélas raté la 4e conférence sur la sinistralité et les conseils de prévention des risques. Mais quel plaisir de (re)voir certains d’entre vous, sans écran interposé. Les pieds fatiguent, le brouhaha épuise, mais la qualité des échanges compense de loin ces inconvénients.
Évidemment, l’épisode de Complément d’enquête à venir, sur les « passoires thermiques pompe à fric », occupait les discussions. De nombreuses personnes présentes avaient participé ou été approchées par la journaliste Solène Patron (l’équipe de Quotidiag ne faisait pas exception). Nombre d’entre elles ont également été coupées au montage.
De toute façon, chacun s’attendait à un reportage à charge. La suite, vous la connaissez. Au moins, cet épisode montre que les dérives du DPE ne sont pas imputables qu’aux diagnostiqueurs. Et puis, malgré tout, de bonnes choses se profilent pour les ODI. On vous tiendra au courant, en attendant les retrouvailles de vive voix pour la 21e édition des RVDI.
Au sujet du congé certification :
« Le diagnostiqueur peut demander lui-même une suspension temporaire de sa certification ».
Manifestement, il n’a pas compris de quoi nous parlons !
Il ne s’agit pas demander à être « sanctionné » (la suspension est une sanction, pas un droit). Et ça ne résout pas le problème de perte de certification sur ce temps long.
Il s’agit d’insérer une période « blanche » : la date de fin de certification et les contrôles sont reportés de la durée de ce « congé ».
”On retiendra aussi cette phrase de M. Gomez : « Plus on est bon dans ce métier, moins on va plaire. » Elle parle certainement à beaucoup d’entre vous. ”
C’est tout à fait l’aspect qui n’est jamais pris en compte dans l’organisation du contrôle de compétence (mais pas de probité) qui discrédite commercialement tout diagnostiqueur honnête et compétent.
Quand vont ils agir (manisfestement Valérie Letard l’a compris puisqu’elle l’évoque) pour sauver ( on en est là) les bons diagnostiqueurs s’evertuant à respecter les règles et s’imposant de ne laisser aucune faille dans leur travail.
Le diagnosttic, c’est un travail d’enquête, d’investigation, plus on y passe de temps, moins on laisse de place aux erreurs, oublis, manquements, tout le contraire de la pratique exercée lors des examens, qui pousse à faire croire qu’un bon diagnostiqueur est celui qui va vite donc moins cher.
Comme l’a proposé un confrère, s’ils veulent vraiment vérifier ce point, il suffit d’observer le rythme ou le débit de realisation des diagnostics réalisés.
Ils ont les outils mais ne veulent pas s’en servir parce qu’ils ne veulent pas résoudre le problème.
Le COFRAC ferme les yeux sur les mauvaises pratiques des OC, bref tout ceci ressemble bel et bien à un système mafieux.
Maintes fois je leur ai transmis des plaintes contre des OC qui couvrent leur mauvais odi, ils bottent en touche systématiquement, j’aurais envie de dire, ils servent à quoi ? ils te repondent : on y peut rien, on suit les règles de la dhup, la dhup dit, c’est le Cofrac qui s’occupe de ce sujet. ping pong démontrant bien les fumistes qui organisent ce bordel.
Ils seront contents quand il ne restera plus que des jeunes bleus inexpérimentés qui feront crouler les assureurs sous les litiges , tôt ou tard il y aura un clash, il n’y a qu’à regarder ce qu’il se passe sur les audits qui sont vendus 500 balles alors que ce travail réclame au moins 5 jours de travail à temps plein, décourageant ceux qui le font sérieusement à un prix indigent malgré tout trop élevé pour remporter l’affaire, les vertueux crèvent de cette organisation.
je m’arrête là car ça fait 50 fois que j’en parle et tout le monde s’en fout, et je vais cesser de m’obstiner à rester dans ce métier qui est devenu de la merde, il n’y a pas d’autre mot pour le définir. Et je m’inquiète pour mon cv qui va montrer à d’éventuels employeurs, une sale facette de mon expérience pourtant très riche, mais ça ils ne peuvent pas le savoir vu la réputation du métier.