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Quand le vélo pollue plus que l’auto

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Oui, le vélo peut polluer bien davantage que l’automobile, que cette dernière soit électrique ou thermique à essence ou au diesel. Si vous n’y croyez pas ou que vous n’adhérez que modérément à cette hypothèse, voyez ce qui est prévu pour le tour de France. Non seulement on y dépense des tonnes d’équivalent carbone pour faire des 3350 km de routes empruntées des pistes de billard, mais on outre on va aussi y dépenser des dizaines voire des centaines de milliers de litres d’eau pour que les cyclistes n’aient pas trop chaud. En pleine canicule alors que la planète se meurt de nos incohérences et que sévit la sècheresse, l’organisation du tour va encore épuiser nos réserves pour satisfaire ses danseuses (oui c’est une position pour chevaucher la petite reine).

Du sport ? Quel sport ?

Oui, je sais il sera mal vu par beaucoup que j’ose critiquer un évènement sportif (ou dit sportif) qu’il s’agisse de la chasse, du cyclisme ou des jeux olympiques.

Pourtant, peut-être est-il enfin temps de faire la différence entre les gens qui prennent leur vélo ou font du jogging pour entretenir leur santé et les organisateurs, comités, fédérations ou associations qui font de toute activité populaire un business juteux ou un tremplin politique. Oui le sport est bon et la plupart du temps profitable à l’être humain et à l’humanité ; mais quand il s’agit d’aller construire des infrastructures éphémères ou dépenser des ressources pour enrichir davantage quelques bons copains, c’est choquant et même anti-républicain.

Peut-on accepter des restrictions d’eau et d’irrigation dans 68 départements (au 12 juillet) tout en acceptant que l’organisation du Tour de France prévoit de disperser des milliers de tonnes d’eau pour rafraîchir momentanément les routes du Tour ? Voir le détail dans l’article du Huffington Post.

Des jeux pour qui ?

Cette gabegie sur le tour de France est loin d’être la seule car la plupart des compétitions sportives sont plus ou moins coutumières de telles dérives.

Et en premier lieu bien sûr, les Jeux Olympiques. Dès leur origine en Grèce, les jeux ont été des gouffres financiers (voir l’article d’ Universalis) qui hypnotisent l’ego de nos dirigeants manipulés par quelques lobbyistes de classe olympique. Mais plutôt que de chercher la confiance des électeurs en agissant pour le bien commun, quelques égocentriques incapables préfèrent tenter d’acheter la paix sociale selon des méthodes antiques.

A savoir : On doit à Juvénal, poète romain du 1er siècle, l’expression ‘Panem et circenses’ (du pain et des jeux) par laquelle il dénonce que ses compatriotes ne se préoccupent plus que de leur estomac et de leurs loisirs, en raison de la distribution de pain et de l’organisation de jeux du cirque par les empereurs dans le but de s’attirer la bienveillance du peuple.    

L’évergétisme de la République

« L’évergétisme consiste, pour les notables, à faire profiter la collectivité de leurs richesses, d’abord par l’embellissement de leur ville (construction de monuments, érection de statues), ensuite par les divertissements offerts (organisation de spectacles et jeux), les bienfaits (distribution d’argent, de cadeaux ou de terres) et la distribution d’aliments (huile, vin) à la plèbe ».

Source Wikipédia  Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Évergétisme de Wikipédia en français (auteurs)

Alors oui, sous couvert d’actions sociales notre République, mais ce n’est pas la seule, en est venue progressivement à dériver vers l’évergétisme en distribuant au peuple des subsides (chèques ceci-cela, revenus sans travailler, allocations et aides diverses) tout en dépensant ce qu’il reste d’argent public dans des édifices à sa gloire, des spectacles, compétitions et jeux divers.

Sauf que l’urgence climatique ne devrait plus permettre que soient gaspillées les ressources de la planète pour acheter la paix sociale dans quelques pays.

D’ailleurs, certains pays l’ont bien compris (eux) notamment pour ce qui est du Concours Eurovision de la Chanson. En effet la tradition de ce concours veut que le pays gagnant d’une année supporte l’organisation du concours l’année suivante. Pour des raisons financières, lors de leurs victoires, la France, les Pays-Bas, Monaco, le Luxembourg et Israël ont réussi à refiler le bébé à un autre pays pour ne pas avoir à supporter le coût de l’organisation.

Alors pourquoi ne pas appliquer la même règle au tour de France et aux jeux olympiques ? On verra alors si les compétiteurs recevront les mêmes consignes de performance ou s’ils appliqueront enfin la devise de Pierre de Coubertin, le réinventeur des JO « L’important c’est de participer ».

Le Paris-Dakar (de nos jours Rallye Dakar) ne part plus de Paris et n’arrive plus à Dakar non ? Donc le tour de France peut bien se passer ailleurs…. Surtout quand on sait, qu’il s’agisse du Tour de France, du rallye Dakar, du Marathon de Paris, du Paris-Nice ou du Tour de France à la Voile (entre autres), que toutes ces compétitions sont gérées par le même organisateur Amaury Sport Organisation (ASO) qui « imagine sans cesse des solutions pour l’environnement, la sécurité et la solidarité ».

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1 Commentaire

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  1. F
    François-Félix BLANDIN 22 juillet 2022 - 12h29

    Très intéressant, comme point de vue.
    J’ai appris le mot évergétisme.

    Répondre

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Article rédigé par Claude, le râleur de Quotidiag
A passé 30 années dans la Marine nationale, au service de la sauvegarde de la vie humaine, la prévention des pollutions et la surveillance du trafic maritime. Récompensé par la médaille du mérite maritime. Aujourd'hui, nomade digital entre les Pyrénées et l'Andalousie.

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