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Performance du bâtiment, vers un moteur de calcul universel ?

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Peut-on concevoir un moteur de calcul universel pour évaluer la performance des bâtiments, neufs et existants ? Utilisable par tous les acteurs – bureaux d’étude, diagnostiqueurs, architectes, propriétaires, etc. – dans divers cas d’usage (recueil des données, calcul réglementaire, suivi d’exploitation…) ? C’est le projet CIBLE, soutenu par la DHUP et cofinancé par l’ADEME. L’Alliance HQE-GBC, le CSTB et le collectif Effinergie ont publié le cahier des prescriptions. Ce moteur, COLIBRI, pourrait être déployé d’ici à 2027.

Un moteur de calcul unifié et modulaire

Le projet CIBLE a été lancé en janvier 2023, après plusieurs constats, avant de se construire sur les besoins exprimés par les acteurs du bâtiment. État des lieux de la situation actuelle :

  • des outils de calcul variés, anciens, incomplets, à renouveler ;
  • une hétérogénéité de méthodes (3CL-DPE, Th-BCE, Th-C-Ex, STD…)
  • des applications des moteurs de calcul hors usage réglementaire ;
  • un manque de transparence (le code n’est pas open-source)…

Les professionnels doivent jongler entre les outils selon les cas d’usage. Cela génère des erreurs et des surcoûts. Par conséquent, « il devient urgent d’harmoniser, mettre à jour et unifier les méthodes et outils de calcul sous-jacents à chaque contexte (neuf et existant, application réglementaire ou R&S, énergie et carbone…) », lit-on dans le cahier des prescriptions.

Nous aboutirons alors au moteur de calcul de demain : COLIBRI. Dans le communiqué de presse, les porteurs du projet veulent faire de COLIBRI « une référence en France voire en Europe et qu’il soit utilisé dans une large variété d’applications liées à la conception, à la rénovation et au diagnostic des bâtiments ». Les divers acteurs pourront ainsi relever les défis à venir en matière de performance énergétique et environnementale.

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Périmètre de l’outil : moteur et thématiques

La construction du futur outil s’effectue de manière collaborative. Les ateliers, les entretiens et les questionnaires ont permis d’aboutir à un cahier des charges détaillé. D’abord, il faut un même moteur de calcul pour le neuf et l’existant, tout en veillant à :

  • intégrer des niveaux de saisie différents ;
  • articuler intelligemment les indicateurs et méthodes selon le périmètre ;
  • considérer les spécificités des bâtiments existants, notamment la dynamique inertielle propre aux bâtiments antérieurs à 1949.

Ensuite, les répondants jugent ces thématiques indispensables : énergie, confort d’été, ACV (analyse du cycle de vie) et adaptation au changement climatique. Elles impliquent d’intégrer d’autres aspects, comme l’autoconsommation, l’éclairage et le calcul d’humidité.

En revanche, il y a des thématiques demandées sans être prioritaires : QAI (qualité de l’air intérieur), économie circulaire, eau… L’équipe y a ajouté la thématique « biodiversité », car elle s’intègre à la démarche CAP2030. Enfin, il y a les thématiques « bonus », comme l’acoustique, la qualité d’usage, l’artificialisation et la mobilité.

De plus, le moteur doit nécessairement permettre des calculs à l’échelle du bâtiment et à l’échelle du logement. Dans certains contextes, les calculs à l’échelle quartier ou pièce pourraient être utiles. Enfin, si habituellement il y a des indicateurs d’impacts par m², certains répondants souhaiteraient disposer d’indicateurs par usager.

Architecture modulaire et niveaux de validation

Afin de tenir compte des différents besoins sans entraver l’innovation, le cahier des prescriptions prévoient trois niveaux, avec des modules :

  • pour le calcul réglementaire : validés par les pouvoirs publics ;
  • avec validation scientifique : par un comité ou un tiers indépendant ;
  • libres : proposés à la communauté.

Un comité technique, un comité stratégique et un administrateur constitueraient les organes de gouvernance. Le modèle économique n’est pas encore figé. Toutefois, il pourrait y avoir un financement public des modules réglementaires et diverses sources de financement pour tout ce qui n’est pas réglementaire (licences, contribution des industriels, CEE / certificats d’économies d’énergie…).

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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