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Il y a environ 3 mois, nous vous demandions votre avis sur la création d’un ordre des diagnostiqueurs. C’était un débat sur une chimère, une discussion purement théorique. En quelques jours, cette idée ancienne est devenue un projet, annoncé par la ministre du Logement. L’ordre professionnel n’est certes pas pour demain. Néanmoins, c’est aujourd’hui qu’il faut s’engager et soutenir cette initiative, pour l’empêcher de finir en feu de paille.
Vive l’ordre des diagnostiqueurs
Avant notre débat sur l’ordre des diagnostiqueurs, nous avons reçu des coups de fil et des messages. On nous disait notamment : « le ministère s’y est toujours opposé, il ne reviendra pas là-dessus. » Quelques semaines plus tard, la ministre du Logement annonce lancer une mission parlementaire sur cette question, et parle d’ordre des diagnostiqueurs à la télévision.
Les médias reprennent discrètement l’information, préférant insister sur le renforcement des contrôles. Néanmoins, on y lit que le député Lionel Causse prépare une proposition de loi sur ce sujet. De plus, en moins d’une semaine, la pétition appelant à créer un ordre professionnel national du diagnostic immobilier a recueilli plus de 750 votes.
Il ne s’agit pas ici de défendre tel groupe ou tel autre (fédération, association ou syndicat). Le seul à même de savoir qui le représente ou le défend le mieux, c’est le diagnostiqueur. En revanche, en tant que média engagé, né d’une volonté de contribuer à la valorisation de ce métier essentiel et méprisé, il est de notre devoir de soutenir la création d’un ordre professionnel des diagnostiqueurs.
Ordre professionnel : l’espoir face à la crise
D’abord, cela relève presque de l’évidence pour une profession réglementée qui a une mission de santé publique et de sécurité des personnes. (D’ailleurs, il est assez paradoxal d’évoquer enfin la création d’un ordre dans le cadre du DPE, alors que la réalisation des diagnostics amiante, plomb, gaz ou électricité la justifiait déjà de longue date.).
Ensuite, c’est un moyen de protéger les consommateurs, puisque telle est toujours la vocation première d’un ordre professionnel. D’une part, cela permettra à la profession de s’organiser et de s’auto-réguler pour éradiquer les quelques escrocs qui sapent la confiance des ménages. D’autre part, l’ordre pourra contribuer à l’information du public, car c’est l’une de ses missions.
Enfin – et le reportage de Complément d’enquête l’a bien montré – le système actuel ne fonctionne pas. Les conflits d’intérêts, la porosité entre des organismes de formation et des organismes de certification, les pressions de professionnels de l’immobilier, etc., rendent vain l’éternel renforcement des contrôles. Oui, il y a des OF, des OC et des agents immobiliers sérieux et investis. Non, nous ne généralisons rien.
Néanmoins, force est de constater que les multiples réformes du dispositif de certification n’ont pas permis de mettre fin au manque d’éthique de certains. Les diagnostiqueurs consciencieux subissent les inconvénients des multiples chantiers de fiabilisation du DPE, sans en percevoir les bénéfices. En tant qu’institution non commerciale, l’ordre apparaît comme une solution pour favoriser la montée en compétences des techniciens.
Aller bien au-delà du DPE
Par ailleurs, rappelons que les diagnostics amiante ou termites génèrent plus de litiges que les DPE. Actuellement, on se focalise sur la réalisation des DPE, comme si un diagnostic amiante mal réalisé importait peu. L’Ordre permettrait également de rééquilibrer les actions de formation et d’information. Il pourrait harmoniser les (bonnes) pratiques du diagnostiqueur sur l’ensemble des domaines et guider le grand public dans les méandres réglementaires.
Comment sera composé cet ordre ? Quelles seront les modalités d’élection du président ? Ce n’est pas à nous d’émettre un quelconque avis à ce sujet, au contraire. C’est à la profession, globalement favorable à la création d’un ordre depuis plusieurs années, d’en décider. Aujourd’hui, elle a l’opportunité d’agir pour convaincre les pouvoirs publics. Souhaitons qu’elle la saisisse, notamment en signant la pétition pour la création d’un ordre.
Lorsqu’en 2006 , à l’Unectpi , nous proposions la création d’un ordre professionnel
Le Ministère a aussitôt mis son véto . Je suis heureux de constater que cette idée
a fait du chemin .
Cela suppose en préambule la création d’un Diplôme d’Etat délivrée par les Universités Françaises à minima à BAC +3 ( sous la forme d’une licence pro ) après un DUT Génie civil
ou Génie Thermique ou BTS Bâtiment
Toutes les professions réglementées disposent d’un diplôme d’Etat
La Suppression de la certification qui n a jamais rien amené , sauf aux Organismes
de Certification de se remplir les poches sur notre dos
La mise en place d’une formation continue ( sur le modèle des Architectes ) et un contrôle
interne ( identique à celui des Notaires )
L’installation solo doit être conditionnée à cinq ans d’exercice en entreprise ( cela évitera les curieux et les prix à la baisse )
Une seule organisation professionnelle pour l’ensemble des diagnostiqueurs
Voilà la feuille de route pour les dix prochaines années pour que la profession se structure sur le long terme
Et tu as oublié la constitution de l’ordre exclusivement faite de diagnostiqueurs certifiés dans plusieurs domaines et dont c’est l’activité principale.
Comme quoi il faut relancer à chaque nouveau gouvernement, les opportunités ne manquent pas ces derniers temps !