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Le métier de diagnostiqueur va mal, alors les initiatives et les associations se multiplient. Certains y voient les prémisses d’un vrai changement dans la représentativité du métier. D’autres déplorent l’image renvoyée par une filière morcelée. Et vous, dirigeant certifié, technicien salarié ou solo, que ressentez-vous ? Qu’espérez-vous ? Quotidiag vous donnera la parole dans son prochain débat. D’abord, un état des lieux s’impose.
problématiques anciennes, situation de crise
Les anciens se souviennent peut-être de la fin de l’année 2011. Le ministère prenait alors des mesures pour améliorer le DPE, après une enquête de l’UFC-Que Choisir. Ensuite, il y a eu des anomalies dans les surveillances de certification. Des opérateurs se sont plaints des prix pratiqués par certains de leurs confrères, etc.
Cette période charnière a coïncidé avec la création de nombreuses associations : SEIDI, UNDI, LDI… Il y a également eu un projet d’ordre des diagnostiqueurs. Bref, c’est un peu la même histoire que le chantier de fiabilisation entrepris en août 2022, qui a débouché sur l’actuel dispositif de certification. Cependant, la situation paraît pire aujourd’hui. En prime, les contrôles vont encore s’intensifier.
Échec des pouvoirs publics ?
Depuis plus de 15 ans, le ministère travaille sur la fiabilisation du DPE. Au fil des années, tandis que le diagnostic de performance énergétique gagnait en importance, les obligations de formation et de contrôles n’ont cessé d’augmenter.
Pour quels résultats ? Concernant le dispositif de certification entré en vigueur en juillet 2024, il est trop tôt pour le dire. Des entreprises ferment, d’autres se créent. Les compétences des opérateurs se sont-elles améliorées ? Probablement, mais la question éthique n’a pas été réglée et le DPE bashing reste omniprésent.
Dans la bouche des diagnostiqueurs, les mêmes expressions reviennent : racket, vache à lait, obligation de payer pour travailler… Ils en ont aussi assez de passer pour des escrocs. Enfin grandit le sentiment de n’être ni entendus, ni bien représentés auprès des ministères, de la DHUP, du Cofrac, bref, de ceux qui décident de leur sort.
Paysage associatif et syndical du diagnostic
Où en est-on de la représentativité du métier ? Pour mémoire, la FIDI a été créée en 2004, la CDI-FNAIM en 2007, FED Experts et SIDIANE en 2021. Petit rappel chronologique des organisations créées depuis un an et demi :
– Juillet 2023 : Association nationale du diagnostic immobilier (ANDI), fondée par des diagnostiqueurs, l’un d’eux étant aussi à la tête d’un organisme de formation.
– Avril 2024 : Alliance du Diagnostic immobilier, rapprochement de la CDI FNAIM et de la FIDI.
– Juin 2024 : GPFDI (Groupement des Professionnels Fédérés du Diagnostic Immobilier). Association intersyndicale rassemblant la CDI-FNAIM, la FIDI et SIDIANE.
– Novembre 2024 : la CDI quitte la FNAIM.
– Janvier 2025 : création de l’ONEDI (Organisation Nationale d’Éthique du Diagnostic Immobilier), fondée par un diagnostiqueur indépendant et ne regroupant que des diagnostiqueurs certifiés en activité ;
fusion de la CDI et de la FIDI en Alliance du Diagnostic Immobilier, devenu un syndicat ;
appel à la création d’un CNDI (Conseil national du Diagnostic Immobilier).
Enfin, la FNAIM envisagerait de recréer un syndicat de diagnostiqueurs au sein de sa fédération. Bref, le mois de janvier 2025 a été particulièrement agité.
Union, division ou aquoibonisme
Cette effervescence provoque des réactions différentes. Schématiquement, nous en distinguons trois. D’abord, les uns jugent toute cette agitation vaine et sans avenir. D’autres ont essayé, avec le résultat qu’on connaît, alors à quoi bon ?
Ensuite, il y a ceux qui estiment que rien de positif ne peut sortir d’une telle cacophonie. Ils invitent à l’union, à la communication d’une seule voix, forte et puissante, grâce à une organisation qui fasse référence. Oui, mais laquelle ?
Certains souhaitent travailler de concert avec les fédérations, voire avec d’autres acteurs du secteur. D’autres ne se reconnaissent pas dans les fédés ou syndicats historiques et désirent s’en écarter. Tous disent agir pour sauver la profession. Cependant, ils ne s’entendent pas forcément sur les actions à mener en priorité.
Donnez votre avis sur l’avenir de la filière
Même s’il y a des diagnostiqueurs dans notre équipe, notre parole, dans ce débat, n’aurait guère de légitimité. En revanche, la vôtre, dirigeant certifié d’un cabinet de diagnostics, solo ou salarié, a un sens. Nous pouvons inviter les présidents des diverses organisations à s’exprimer, mais nous n’entendons déjà qu’eux partout.
C’est donc à vous, acteurs de terrain, adhérents ou non d’une fédération, que nous souhaitons tendre le micro. Comment vivez-vous la situation actuelle ? Comment peut-on agir pour valoriser la profession ? Venez en débattre, à mes côtés, dans le webinaire Quotidiag du 16 avril à midi.
Vous pouvez tous répondre à notre sondage et demander à prendre la parole lors du débat. En revanche, pour y assister et voir le replay, vous devez être abonné à Quotidiag. Si ce n’est pas encore le cas, abonnez-vous et bénéficiez aussi de tous nos services exclusifs.
Bonjour,
Diagnostiqueur est un métier difficile car le droit à l’erreur n’existe pas. Pendant 10 ans pour le DPE, vous avez un procès qui peut arriver car vous n’avez pas vu quelque chose, vous avez fait une mauvaise analyse, des sondages qui ne sont pas possibles sur tous les murs… sur un bien que vous avez vu pendant 2 heures.
En formation, quand il y a 5 diagnostiqueurs qui diagnostiquent un même bien, personne n’arrive à la même valeur de DPE, voir des fois avec 2 lettres d’écarts.
En rentrant les mêmes données d’un logiciel à un autre, on obtient des écarts de 30kWh/m²SurfRef/an.
En résumé, des personnes croient que l’on peut, pour un même bien obtenir la même valeur de DPE, mais dans 50% des biens, c’est impossible.
Et je ne parlent pas des clients qui, une fois qu’ils ont leurs lettres énergétiques, ne sont pas contents , car elles sont trop basses. Les clients ne comprennent pas pourquoi il y a 6 ans, le bien était en D, maintenant ils sont en F, c’est de notre faute s’ils ne peuvent plus louer, les calculs sont de la foutaise, je consomme 2,5 fois moins que ce qui est écrit ……
Je ne parle pas non plus des fausses factures de travaux que l’on nous présente, ou du peu d’informations des syndics sur les caractéristiques des équipements collectifs….
Bref, si on pouvait avoir une adresse mail, d’un représentant des DPE au niveau de l’ADEME, pour que les clients mécontents lui adresse un mail, ce serait déjà un premier pas.
Le deuxième serait que les DPE/Audit ne soient plus opposables, mais que les clients, en cas d’erreurs, puissent le faire remonter aux organismes de certifications et que le diagnostiqueur puisse perdre sa certification.
La troisième serait d’interdire la location sur les gaz à effet de serre et non sur la consommation. Ce que l’on souhaite, c’est luter contre les gaz à effet de serre. Pourquoi tout le monde regarde la lettre énergétique alors que ce n’est pas elle qui est intéressante.
Avec ces trois mesures, je pense que l’on remonterait un petit peu dans les sondages, et les diagnostiqueurs continueront leurs métiers plus sereinement, il y en aura toujours des bons et des mauvais, comme les plombiers, les couvreurs, les électriciens, les avocats, les assureurs….
Cordialement
Article très intéressant ! La multiplication des associations montre un besoin de représentation, mais l’union serait sûrement plus efficace pour valoriser la profession