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La célèbre prime suscite mécontentement ou inquiétude de toutes parts. Les entreprises dénoncent les retards, retraits injustifiés et blocages divers. Des députés et sénateurs s’inquiètent des fraudes au dispositif. Certaines collectivités craignent de consommer tous leurs crédits bien avant la fin de l’année 2025. Tout cela alors que le gouvernement travaille sur le budget 2026 et l’éventuelle réarticulation des aides à la rénovation énergétique.
Délais MaPrimeRénov’ : les pros vs l’Anah
Le 23 avril 2025, nous nous interrogions sur l’éventuelle suppression du dispositif MaPrimeRénov’. Nous vous avions alors parlé de la manifestation pacifique du 12 mai dernier. Le jour même, dans un communiqué de presse, l’Anah a répondu aux critiques sur les délais de paiement MaPrimeRénov’. Elle ne les nie pas, mais elle les minimise par rapport à ce qui a pu être dit dans les médias, tout en les justifiant par :
- l’adoption tardive du PLF 2025,
- la lutte contre les fraudes,
- l’augmentation des demandes de rénovation d’ampleur.
Cependant, les témoignages de particuliers et d’artisans se sont également multipliés sur France Inter dans Le Téléphone Sonne du 13 mai 2025 (MaPrimeRénov’ : quand la machine s’enraye). Dans la foulée, sur Sud Radio, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, constatait : « nous savons parfaitement qu’il y a des retards considérables de la part de l’Anah […]. Agnès Pannier-Runacher va prendre ce dossier à bras le corps. »
Une prime victime des rénovations d’ampleur ?
La dynamique en faveur de la rénovation d’ampleur au 1er trimestre 2025 est une bonne nouvelle pour la transition énergétique des logements. C’était d’ailleurs l’un des objectifs poursuivis en rendant obligatoire la rénovation des passoires thermiques mises en location. En revanche, cette augmentation des dépôts de dossiers pour le parcours accompagné se produit alors qu’il y a eu un coup de rabot sur MaPrimeRénov’ pour 2025.
En 2024, l’État avait consacré 3,1 milliards d’euros à la prime. Les crédits non consommés ont été coupés et l’objectif a été revu à la baisse (2,1 milliards d’euros en 2025). Or, avec l’augmentation des rénovations d’ampleur – plus onéreuses et plus complexes à traiter que les rénovations par geste – certains territoires ont consommé quasiment tous leurs crédits.
C’est le cas dans le Grand Est où les élus prévoient d’écrire à Mme Valérie Létard. Le problème se pose aussi à Paris où le maire adjoint, Jacques Baudrier, a alerté sur l’accélération de la crise du logement en raison, notamment, d’un budget insuffisant. Selon lui, « il manque 2 milliards d’euros pour la rénovation thermique des bâtiments ».
PLF 2026 et aides à la rénovation énergétique
Enfin, les débats annuels sur l’évolution de MPR reprennent avec les travaux préparatoires du projet de loi de finances pour 2026. D’abord, en 2026, le DPE doit redevenir obligatoire pour MaPrimeRénov’ par geste. D’ores et déjà, au nom de la stabilité, les fédérations du bâtiment exhortent l’État à maintenir le dispositif (sans DPE), mis en place le 15 mai 2024.
Ensuite, l’autre vieux débat concerne le rapprochement entre les CEE et MaPrimeRénov’. Le gouvernement envisagerait un recours accru aux certificats d’économies d’énergie pour financer les rénovations. A priori, deux hypothèses sont à l’étude :
- MPR pour les rénovations d’ampleur, les CEE pour les monogestes ;
- Les CEE exclusivement pour financer les rénovations énergétiques et simplifier les démarches des bénéficiaires.
Cependant, d’une part, la seconde option pose la question de l’avenir de Mon Accompagnateur Rénov’ (MAR). Il semble pourtant jouer un rôle nécessaire auprès des ménages. Et puis, MPR est l’aide la plus connue. D’autre part, les décisions dépendront du volume de l’obligation CEE en 6e période.
Enfin, comme chaque année, tous les professionnels réclament de la stabilité. Deux points semblent toutefois certains. Primo, la lutte contre les escroqueries à MPR et aux CEE a commencé avec la proposition de loi contre les fraudes aux aides publiques. Secundo, le budget alloué à la rénovation énergétique devra être à la hauteur des besoins.
Bonjour,
Une cliente souhaitait rénover sa maison et passer par l’Anah… Délai annoncé 2 ans ! Je pense qu’il y a également un réel besoin de personnel qualifié capable véritablement de gérer les dossiers affluent chez l’Anah.