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Les cancers des ovaires et du larynx sont bien liés à l’amiante

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L’Anses vient d’établir un lien causal entre l’exposition à l’amiante et la survenue des cancers du larynx et des ovaires. La création d’un tableau de maladies professionnelles est recommandée pour faciliter la reconnaissance de ces cancers et l’indemnisation des victimes.

Cancers de l’ovaire et du larynx après exposition à l’amiante

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail avait été saisie par la Direction générale du Travail, la Direction de la sécurité sociale et la Direction des affaires financières, sociales et logistiques. L’Anses était chargée de réaliser une expertise sur les cancers de l’ovaire et du larynx en lien avec l’exposition professionnelle à l’amiante. Ces éléments scientifiques devaient permettre d’envisager la création d’un tableau de maladie professionnelle (TMP) ou l’élaboration de recommandations aux CCRMP (Comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles). Son Avis et le rapport d’expertise collectif viennent d’être rendus publics.

Présomption d’origine et reconnaissance de maladies professionnelles

Le lien causal entre l’exposition à l’amiante et ces cancers-là est déjà considéré comme avéré par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) depuis 2012. En revanche, seuls les cancers broncho-pulmonaires et certaines affections comme les mésothéliomes font l’objet de TMP. D’après les données transmises par la Caisse nationale d’assurance maladie, les cancers du larynx  et des ovaires liés à une exposition professionnelle à l’amiante sont sous-déclarés et sous-reconnus. Après examen des études scientifiques, l’Anses conclut à l’existence d’un lien avéré. C’est un argument fort en faveur de la création, par l’État, d’un tableau de maladie professionnelle dédié. Il y aurait, chaque année, entre 150 et 170 cancers du larynx et de l’ovaire provoqués par l’amiante en France.

Secteurs professionnels concernés et profil des malades

Certains secteurs d’activités sont connus pour exposer à l’amiante : BTP, mine, construction, métallurgie. L’Anses dresse un état des lieux qui inclut aussi l’administration publique, l’entretien des bâtiments, l’assainissement, les transports, le secteur agricole, l’enseignement, la santé (hôpitaux avec dalles de vinyle amiante par exemple), etc. Les « secteurs à sur-risque », pour les cancers de l’ovaire sont l’amiante-textile, l’amiante-ciment, la fabrication d’isolants ainsi que le pesage et la fixation des rembourrages de masque à gaz. L’exposition est liée au travail dans des usines et des industries. Pour les cancers du larynx, ce sont les chantiers navals, les mines et moulins, l’amiante-ciment, l’amiante-textile, l’isolation et la construction. Exemples de professions concernées : peintres, techniciens de chauffage ou ventilation, mécaniciens, électriciens, ouvriers métallurgistes.

Documenter les expositions professionnelles des femmes

Les études épidémiologiques ont été principalement effectuées chez les hommes parce que les femmes sont moins nombreuses dans le BTP. Or, elles sont très présentes dans le secteur de la santé, de l’administration publique ou de l’enseignement, et surreprésentées dans l’industrie du textile. L’Anses plaide donc en faveur d’une meilleure traçabilité des expositions professionnelles des femmes à l’amiante. De manière générale, les malades ont actuellement besoin de prouver le lien entre cancer de l’ovaire ou du larynx et exposition à l’amiante. Au contraire, les tableaux de maladies professionnelles permettraient d’indemniser automatiquement les victimes. L’agence de sécurité sanitaire recommande aussi une meilleure information des médecins des travailleurs et des travailleuses exposés à l’amiante et victimes de ces cancers, et de leurs ayants droit.

Lire l’Avis et le rapport d’expertise collective Cancers de l’ovaire et du larynx en lien avec l’exposition à l’amiante et le communiqué de l’Anses.

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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