Avez-vous déjà testé le diagnostic immobilier virtuel ? Grâce à Nassere Allag, directeur du centre N2A FORMATION, les futurs diagnostiqueurs bénéficient de formations interactives. Son centre de formation tient en effet à être au cœur de l’innovation. « Avec l’informatique, la seule limite est l’imagination de l’homme ».
Depuis 2015, les stagiaires de N2A FORMATION se forment donc avec les visites virtuelles Matterport. Plus récemment, l’entreprise a mis en place une formation holographique. Nassere Allag nous a expliqué pourquoi et comment mettre la technologie au service de la formation des techniciens.
VOUS PROPOSEZ DES FORMATIONS AVEC MATTERPORT, QU’EST-CE QUE C’EST ?
Matterport est un outil qui permet d’effectuer des visites virtuelles. La visite virtuelle, aujourd’hui, c’est vraiment dans l’air du temps. Beaucoup d’agences immobilières l’utilisent pour pouvoir vendre les biens. Comme nous possédons tous les appareils qui permettent d’effectuer des visites de biens, dont la Matterport, nous l’utilisons pour répondre à des besoins pédagogiques.
En fait, nous pouvons par exemple organiser une visite virtuelle dans un laboratoire d’analyses amiante pour montrer les coulisses d’un laboratoire. Cela permet de comprendre la méthode employée, la préparation des matériaux, la métrologie, etc. On voit ce qu’il se passe exactement au moment où le labo reçoit l’échantillon à analyser et toutes les étapes. Nous utilisons aussi la visite virtuelle pour mettre les stagiaires en situation.
CELA REND POSSIBLES DES MISES EN SITUATION PRATIQUES ?
Oui, nous scannons des maisons assez régulièrement. Cela nous permet de montrer au stagiaire comment faire un repérage, effectuer un croquis… C’est une mise en situation sans bouger de son canapé. Il peut voir, à distance, un grand nombre de situations auxquelles il pourra être confronté.
CETTE TECHNOLOGIE PERMET DE COMPLÉTER LA FORMATION TERRAIN ?
Cela ne remplacera jamais le terrain proprement dit, mais s’il y a une bonne immersion, ça peut s’y substituer, notamment pour les personnes qui ne veulent faire que du visio ou du distanciel. Pouvoir faire des cas pratiques dans des situations réelles, c’est une nette amélioration pour l’acquisition des compétences.
JE SUPPOSE QUE C’EST UN MATÉRIEL ASSEZ COÛTEUX ?
Oui. En ce qui me concerne, j’utilise la Matterport depuis 2015 et c’est vrai qu’à l’époque, c’était beaucoup plus cher que maintenant. C’est un équipement qui nécessite un abonnement et des investissements. Mais compte tenu de la qualité de la formation, cet investissement est plus que nécessaire. Je le considère même comme étant indispensable.
CETTE TECHNOLOGIE PEUT S’UTILISER POUR APPRENDRE À RÉALISER TOUS LES DIAGNOSTICS ?
Dans nos cas pratiques, on met en évidence ce que le stagiaire diagnostiqueur doit chercher dans le bien. Il y a des indices, des mesures, la possibilité de se promener dans le bien, avec à chaque fois, a des documents d’explications et des références réglementaires. Nous avons donc la capacité d’appliquer, de manière simpliste bien sûr, toutes les méthodologies de repérage pour les diagnostics.
Nous pouvons, par exemple, montrer les traces de termites, les cordonnets, identifier les conduits amiantés ou mettre les données nécessaires à la réalisation du DPE. Toutes ces informations sont placées dans nos espaces à nous et utilisées très régulièrement par les stagiaires. Ils en sont très contents.
ET JE SUPPOSE QU’IL Y A UN CÔTÉ LUDIQUE AUSSI ?
Oui, tout à fait, c’est très ludique, car ça permet aussi d’enrichir le discours du formateur au même moment. À titre d’exemple, le formateur parle des traces de cordonnets à repérer sur un mur. Nous pouvons alors montrer une maison, en visite virtuelle, où le stagiaire peut bien identifier clairement les cordonnets sur le mur. C’est pareil quand on explique à quoi peuvent ressembler les traitements sur une charpente, etc., ça se voit lors de la visite virtuelle. Vous voulez faire un essai ?
Nassere m’a très gentiment transmis le lien Matterport pour me donner un exemple d’exercice pratique. J’ai pu me déplacer dans une propriété et voir les différents points d’attention qui auraient pu me permettre d’effectuer un rapport. Il y avait aussi des icônes, une règle pour effectuer des mesures de surface, et tout pour établir le DPE comme si j’y étais.
JE TROUVE QUE C’EST SUPER OUI…
C’est vraiment très sympa. Et comme vous pouvez le voir, il y a les cordonnets de termites, les plaques en amiante sur la toiture, etc. Les couleurs utilisées correspondent chacune à un point spécifique. Mais il y a aussi des points d’attention qui ne sont pas signalés, comme précisé au début de l’exercice, et qui obligent à être vigilant. Il y a donc des petits pièges et nous pouvons ensuite vraiment travailler là-dessus. Les diagnostiqueurs sont donc vraiment mis en situation sans avoir à se déplacer physiquement dans la salle.
Actuellement, nous n’avons pas moins de 300 visites virtuelles dans notre catalogue pour les cas pratiques. C’est donc un outil que nous pouvons utiliser au quotidien. Donc ça c’est la 3D, que nous utilisions depuis 2015. Ce procédé nous a donné envie d’aller encore plus loin dans l’utilisation des technologies. Pour être vraiment en avance sur le plan technologique, nous avons lancé la formation diagnostiqueur 2.0.
QU’EST-CE QUE C’EST, LA FORMATION 2.0 ?
Nous avons carrément choisi d’utiliser de l’hologramme, c’est une formation holographique. Nous avons des cartes holographiques et c’est un peu comme Tony Stark dans son bureau en termes d’effets. Là, il y a véritablement une interaction entre le futur diagnostiqueur et son environnement. On peut déplacer des objets, les attraper… On peut faire beaucoup, beaucoup, de choses.
On met le casque VR, et l’expertise se déroule en temps réel. Il y a les flèches pour choisir les outils. J’explique les éléments que le technicien doit démonter en lui expliquant, vocalement, avec Microsoft Teams, comment il peut effectuer ses tests… C’est une façon de travailler qui est vraiment futuriste. Nous pouvons accompagner un technicien en temps réel dans son environnement, et ce quelle que soit la distance.
Par exemple, s’il y a un problème sur un tableau électrique, on peut le guider pas à pas, lui envoyer la norme, lui transmettre les supports de cours… En fait, nous pouvons le l’aider, au fur et à mesure, pour que ses gestes soient fiables et efficaces. Par conséquent, s’il y a un technicien qui est bloqué sur le terrain, il nous contacte et avec le casque, nous voyons tout ce qu’il voit.
EST-CE QU’IL MANQUE QUELQUE CHOSE POUR QUE CE SOIT PARFAIT ?
Oui, pour que ce soit parfait, il faudrait que l’on puisse démocratiser tous ces éléments-là. Il manque la démocratisation de ces outils pour rendre le tarif plus accessible et en faire profiter tous les professionnels. L’idéal, ce serait que chaque technicien puisse un jour bénéficier d’un accompagnement et d’un appui technique grâce à la réalité augmentée.
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