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La standardisation des DPE est un chantier majeur pour l’UE

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L’Observatoire de l’immobilier durable (OID) a comparé les DPE ou EPC / CPE dans 9 pays européens. Leur standardisation s’apparente à un vrai défi et à une nécessité. Pour atteindre ses objectifs, l’Union européenne devra harmoniser les diagnostics de performance énergétique.

Étude sur les certificats de performance énergétique

L’étude s’intitule Standardising European EPC : a crucial step for the energy transition in the building sector (La standardisation des CPE européens : une étape cruciale pour la transition énergétique dans le secteur du bâtiment). Elle est signée ESREI (European Substainable Real Estate), le programme lancé par l’OID en début d’année.

C’est la première partie d’un ensemble de 4 études. Toutes porteront sur la comparaison des EPC (Energy Performance Certificate, DPE en France) dans l’UE. 9 pays sont étudiés : France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg et Danemark.

Depuis la directive 2002/91/CE sur la performance énergétique des bâtiments, les DPE sont devenus incontournables. Il ne s’agit plus seulement d’informer le propriétaire, l’acquéreur et le locataire. Le DPE est un outil pour les politiques publiques : lois Énergie Climat et Climat Résilience en France, plan Energy White Paper au Royaume-Uni, Superbonus 110% en Italie, etc. Cependant, chaque pays a appliqué sa propre réglementation, basée sur la même DPEB, pour concevoir son évaluation énergétique des bâtiments.

Points communs et différences entre les DPE dans l’UE

Les certificats et diagnostics de performance énergétique partagent des caractéristiques communes : affichage de la consommation d’énergie, système d’évaluation, durée de validité, recommandations… Et des différences, notamment en ce qui concerne :

  • L’expression de la consommation d’énergie
  • Les seuils de performance minimale et les étiquettes
  • La méthode de calcul (avec logiciel et/ou sur factures)
  • Le logiciel utilisé pour réaliser le diagnostic
  • La stratégie de rénovation élaborée à partir du DPE.

Par exemple, la consommation s’exprime en kWh/m²/an en France ; en Angleterre, c’est une échelle de 0 à 100 par rapport à un bâtiment standard. La classe C du DPE français équivaut à la classe B en Flandre et en Wallonie, à la classe E ou F au Luxembourg, etc. Il y a 7 classes (de A à G) en France, 10 au Luxembourg, 12 aux Pays-Bas… Bref, la comparaison des DPE / EPC / CPE européens est compliquée pour ne pas dire impossible.

Hétérogénéité des méthodologies pour réaliser le DPE

Des critères sont ajoutés : émissions de gaz à effet de serre (GES), sources d’énergie non renouvelable, combustibles fossiles, etc. Aux Pays-Bas, des sous-catégories ont été créées (A++ , A+++…). Ce n’est pas qu’une question de présentation, les calculs sont également disparates. On peut distinguer globalement 2 méthodes de calcul pour déterminer les besoins énergétiques :

  • Consommation conventionnelle (actuelle méthode 3CL dans l’Hexagone)
  • Consommation réelle sur factures (supprimée en France en juillet 2021)

La seconde est encore utilisée dans l’UE. De plus, les facteurs de conversion de l’énergie primaire en énergie finale reposent sur des données différentes selon le pays. Enfin, les méthodes évoluent différemment au fil des révisions de la DPEB.

Harmoniser les DPE malgré les spécificités locales

Dès 2026, les DPE et CPE devront respecter un modèle commun pour permettre la transition écologique du secteur du bâtiment. La refonte de la directive sur la performance énergétique des bâtiments inclut d’ailleurs cette standardisation. Mais la diversité du parc immobilier en Europe rend le chantier complexe.

D’un côté, les besoins, l’ancienneté des constructions, les politiques de rénovation énergétique, etc., sont autant d’exigences propres à chaque pays. De l’autre, la taxonomie européenne oblige à établir un système de référence commun. Toute la difficulté consistera à dépasser cette contradiction pour avoir une vue d’ensemble fiable et cohérente.

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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