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La rénovation énergétique passera bien après les jeux

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Tout le monde sait dorénavant que la rénovation énergétique du parc immobilier est une urgence. On sait bien également que les difficultés d’approvisionnement en matériaux ainsi que la hausse de leurs coûts freinent l’élan de rénovation énergétique souhaité.

C’est une urgence certes, mais elle passera bien après les JO de 2024 puisque certaines entreprises en charge des chantiers ad-hoc ont choisi de faire des stocks de ces matériaux bien au-delà de leurs besoins. Et, tant pis, si les chantiers du village olympique accroissent l’inflation du coût des matériaux et en assèchent le marché.

La rénovation énergétique, si elle peut encore se faire après la pénurie de matériaux, se fera au prix encore plus fort qu’avant. Ne rions pas trop, cette incivilité de stockage compulsif au-delà des besoins des chantiers est sponsorisée par nos impôts.

Souvenons-nous des stocks avant confinement

Il n’est pas si loin en fait le temps où, à l’annonce des probables confinements, on a vu passer des caravanes de caddies pleins à ras bord de pâtes, papier WC et bouteilles d’eau.

On en a ri un peu au début ; et puis, lorsque les pénuries ont commencé, en grande partie à cause des stockeurs, on a fini par leur en vouloir à ces énergumènes sans civisme qui préfèrent emmagasiner des dizaines de paquets de dizaines de rouleaux de PQ dans leur grenier plutôt qu’en laisser pour les autres. On leur souhaite d’avoir pu les utiliser et sinon on les invite volontiers à le faire…

Pour les plus anciens d’entre nous, cette frénésie de stocker nous rappelle les souvenirs d’incivilité que nous ont contés nos anciens lors de la Seconde Guerre Mondiale. Pour les moins anciens, on revit les souvenirs des chocs pétroliers quand certains allaient acheter du carburant avec moults jerrycans, lessiveuses et tout récipient peu ou prou approprié. De ces épisodes, la plupart d’entre nous conservent un goût amer du comportement moutonnier et pétochard d’une partie de nos compatriotes pourtant majeurs et raisonnables puisqu’électeurs.

Chantier olympique, chantier qui pique

Bien sûr, les pénuries probables de matériaux inquiètent. Mais ce n’est pas un scoop puisque depuis plusieurs mois, avant même que ne débute ‘l’opération spéciale’ des fils de Putin en Ukraine, les acteurs de la rénovation énergétique et de la construction alarmaient le Gouvernement et le grand public.

Qu’aurait pu faire l’ancien ou que pourrait faire le nouveau gouvernement contre cette raréfaction des matériaux de la construction et la hausse de leurs coûts de construction et d’acheminement ? Pas grand-chose assurément ; mais pas encourager les pratiques hégémoniques et inciviques de certaines entreprises et surtout celles sponsorisées par l’Etat qui piquent tout ce qui se trouve sur le marché par peur d’en manquer.

Voilà pourtant que Emmanuel Desmaizières, directeur général d’Icade, n’hésite pas à confier à Batiactu  «Stocker plus de matériaux que prévu pour pas ne pas être en manque». Et tant pis pour les chantiers de rénovation énergétique à qui manqueront les matériaux que les constructeurs du village olympique auront si incivilement stocké en quantité démesurée, bien au-delà de leurs besoins.

Nota : Sur son site internet, Icade se targue faire « du bas-carbone une priorité stratégique pour réinventer l’immobilier et contribuer à une ville plus saine, douce et accueillante./… pour contribuer à l’émergence des villes de demain : vertes, intelligentes et responsables». Il faudra bien nous expliquer alors comment l’achat, le transport et le stockage de matériaux superflus rejoint la politique de bas-carbone et en quoi cette démarche revendiquée serait verte, intelligente et responsable.

Mais bon, dormons tranquille, la planète se réchauffera quoiqu’il arrive et personne semble vouloirs risquer que des athlètes en pyjama ne puissent s’étreindre sur un tatami à Paris en 2024.

Et les surplus seront ils donnés ou vendus ?

En voilà une bonne question quant à la destination des surplus de matériaux achetés pour le village olympique et qui ne seront pas employés.

Seront-ils vendus sur Leboncoin ? Donnés à des œuvres caritatives ? Ou employés (et facturés) sur d’autres chantiers des mêmes entreprises de construction ? N’oublions pas que sur le coût de 3,8 milliards d’euros du chantier 1,5 milliard d’euros (soit presque la moitié) provient de l’argent public…

Il en sera de même pour la gabegie de construire deux salles de bain par appartement du village olympique sachant bien qu’une fois les JO finis, il faudra se débarrasser des lavabos, cuvettes, douches à l’italienne tout neufs mais achetés en trop.

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Article rédigé par Claude, le râleur de Quotidiag
A passé 30 années dans la Marine nationale, au service de la sauvegarde de la vie humaine, la prévention des pollutions et la surveillance du trafic maritime. Récompensé par la médaille du mérite maritime. Aujourd'hui, nomade digital entre les Pyrénées et l'Andalousie.

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