Deux documents récents traitent de l’indicateur du confort d’été dans le DPE : le rapport sur les « logements-bouilloires » de la Fondation Abbé Pierre et l’étude du cabinet Pouget Consultants publiée par l’IGNES. Ils aboutissent à un constat commun. En effet, pour la FAP et pour l’IGNES, il faut rapidement fiabiliser cet indicateur.
Confort d’été du DPE dans le rapport de la FAP
Le 22 août 2024, la Fondation Abbé Pierre publiait le rapport Logements-bouilloires l’État reste de glace. Pour l’association, l’adaptation des logements aux vagues de chaleur doit être au cœur des politiques publiques de rénovation et de lutte contre la précarité énergétique. La FAP fait donc 25 propositions et certaines d’entre elles concernent le DPE.
Actuellement, l’indicateur du confort d’été n’est qu’un « indicateur visuel peu valorisé (faute de prise en compte du confort d’été dans la méthode de calcul 3CL-2021) ne permettant pas de caractériser les bouilloires thermiques et de les intégrer dans les critères de décence ». Or il faudrait en faire la référence des politiques d’adaptation des logements à la chaleur. Par conséquent, la FAP propose des mesures :
- inclusion du confort d’été dans la définition de la rénovation performante ;
- fiabilisation de la méthode de calcul de l’indicateur de confort d’été ;
- affichage obligatoire de cet indicateur sur les annonces immobilières ;
- ajout de l’atteinte d’un confort d’été au calendrier d’obligations de rénovation énergétique pour les bailleurs.
« L’évolution de cet indicateur permettrait de protéger les locataires tout en massifiant la prise en compte de ces travaux par les propriétaires ».
L’IGNES et le confort d’été dans le DPE
Le même jour, l’IGNES (Industries du Génie Numérique Énergétique et Sécuritaire) publiait une Analyse de la base de données DPE au regard du confort d’été passif. Selon le syndicat, « seulement 1 logement sur 10 analysés est suffisamment adapté » aux fortes chaleurs. Il insiste aussi sur les limites de l’indicateur de confort d’été dans le DPE, entre autres :
- aucune prise en compte des effets des îlots de chaleur urbains ;
- pas de prise en considération du climat local ;
- exclusion des DPE à l’immeuble (DPE collectifs) ;
- pénalisation des maisons par rapport aux appartements ;
- indicateur absent de l’évaluation de la conformité des logiciels DPE ;
- incohérences entre le confort d’hiver (performance énergétique de la toiture) et le confort d’été (isolation de la toiture)…
L’étude du cabinet Pouget Consultants s’achève également avec des « pistes d’évolution pour l’indicateur de confort d’été dans le DPE ». La première consiste à résoudre les biais liés à l’algorithme et les problèmes méthodologiques. Par ailleurs, l’indicateur « s’appuierait toujours sur les données saisies par le diagnostiqueur ». En revanche, il serait enrichi.
D’abord, il intégrerait une différenciation en fonction du type de logement et de sa localisation. Ensuite, il tiendrait compte de certains paramètres : types de protections, motorisation et automatisation de la gestion des protections mobiles, masques solaires… Enfin, l’évaluation du confort d’été concernerait tous les DPE, y compris ceux réalisés à l’échelle de l’immeuble.
En définitive, la Fondation Abbé Pierre et le syndicat IGNES invitent les pouvoirs publics à travailler à l’amélioration de cet indicateur avec les professionnels du secteur.
(Re)lectures sur la même thématique
- Inclure l’adaptation aux vagues de chaleur dans le DPE (ADEME).
- Rénovation énergétique performante et bonnes pratiques (ADEME).
- Un diagnostic résilience avec les audits énergétiques (Elioth).
- Rénovation énergétique et résilience des logements (Cour des comptes).
- DPE et confort d’été, l’indispensable chantier.
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