La relation entre le diagnostiqueur et son client propriétaire est parfois tendue, surtout quand il est question du DPE. En fait, les réactions des propriétaires peuvent être tellement aberrantes que nous en arrivons à nous interroger sur la nécessité de les former. Et si nos instances agissaient enfin pour sensibiliser et responsabiliser les proprios ?
Irresponsabilité de certains propriétaires
Les propriétaires de logements adoptent trop souvent des comportements qui vont à l’encontre de leurs obligations. Exemples :
- Faire réaliser plusieurs DPE, exiger le remboursement des moins bons ;
- Demander au diagnostiqueur de modifier la classe énergétique (DPE de complaisance) ;
- Refuser de payer la prestation tant que le résultat ne correspond pas à leurs attentes ;
- Harceler le technicien de questions alors que les réponses sont dans le rapport ;
- Se prétendre plus compétent que le diagnostiqueur certifié ;
- Ignorer que la méthode DPE est conventionnelle (« regardez mes factures ! ») ;
- Nier ouvertement l’intérêt des diagnostics immobiliers…
Etc. C’est extrêmement usant au quotidien, même pour les diagnostiqueurs les plus patients. Il faudra bientôt passer plus de temps à faire de la pédagogie qu’à réaliser des diags. Certes, les documents préparer et comprendre mon DPE ont amené une amélioration, mais celle-ci est insuffisante. Malgré toutes les informations fournies en amont, les diagnostics restent une source de conflits. Et ce n’est pas l’obligation de réaliser un audit énergétique qui arrangera la situation.
La formation bénéficie aussi aux proprios
Comment régler les problèmes ci-dessus et améliorer ainsi la santé mentale de tous les acteurs de la transaction ? Former les proprios nous semble être une excellente solution. À titre d’exemple, au lieu de regarder le dernier reportage TV sur tel diagnostiqueur énergie incompétent, le proprio pourrait visionner le superbe MOOC DPE. Il peut même s’inscrire gratuitement sur la plateforme Bâtiment durable et tester ses connaissances avec les quizz !
Plus sérieusement, l’objectif n’est évidemment pas de faire du propriétaire un « sachant ». Il s’agit simplement de lui donner le minimum d’outils pour comprendre le sujet et ses enjeux. Cela lui éviterait aussi d’être aveuglé par les prix cassés et les prestations express de certaines sociétés, au risque de se faire arnaquer. Enfin et surtout, ce serait un moyen de le responsabiliser. Or, malheureusement, sensibiliser les propriétaires à leurs obligations, c’est une affaire d’État.
En effet, cela passe par une communication efficace que le diagnostiqueur ne peut pas gérer seul. D’où d’ailleurs l’importance de lancer, enfin, une campagne de com’ sur les diagnostics. Cela coûterait certainement moins cher au ministère que la réédition des DPE en novembre 2021. De plus, si le Législateur ne légiférait dans l’urgence sans informer le public, nous n’en serions pas là. Alors, s’il vous plaît, faites donc ce petit effort pour la filière, les propriétaires, les locataires, la santé publique et l’environnement. Il est vraiment temps d’agir concrètement et publiquement.
je pense qu’il faudrait que les diagnostics soient obligatoire tous les 20 ou 15 ans, ça réglerait tous ces problèmes. les clients auraient l’habitude, ça serait pas fait dans l’urgence, ça éviterait d’apprendre d’un coup toutes les anomalies et la note énergétique juste au moment de la vente. ça nous éviterait de courir ça serait beaucoup plus serein.
la solution c’est vraiment les rendez-vous cyclique périodique tous les 10 ou 15 ans.
Nous sommes parfaitement d’accord avec vous. C’est la raison pour laquelle nous avons défendu l’instauration de diagnostics périodiques placés dans le CIL.
sans oublier le CIL , ce fameux carnet d’information du logement il devrait être obligatoire il pourrait être rempli périodiquement à chaque passage du diagnostiqueur.
Bonjour,
Récemment en formation de re-certification DPE, quel étonnement de voir des participants aussi différents : Architect, syndics, propriétaire bailleur, thermiciens, mais aussi, assez peu de certification et/ou re-certification (ce qui n’est pas bon signe!).
J’ai même entendu dire, à voie haute, ma voisine de gauche (responsable d’un syndic), après la première demie journée sur le juridique : »mais comment pouvez vous faire ce métier avec tout ce que l’on vous demande et les responsabilités que vous endossez?! » …
Bonjour,
Merci beaucoup pour ce témoignage. Effectivement, je ne pensais pas que les formations de re-certification DPE accueillaient des profils aussi variés de participants. C’est peut-être bon signe, même si la situation doit être assez différente dans les formations à d’autres diagnostics.