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Entretien avec Lionel Causse, député de la 2e circonscription des Landes.
Selon vous, plusieurs députés pourraient opter pour la suppression du DPE. Vous pourriez être plus précis sur ce risque ?
Oui, le risque est réel. Le Rassemblement national a clairement exprimé sa volonté de supprimer le DPE, et on l’a vu : ils ont déjà réussi à faire reculer les ZFE (zones à faibles émissions), avec l’aide de La France insoumise. Ces alliances entre extrêmes votent parfois ensemble, au détriment des objectifs écologiques. Leur prochaine cible, c’est bien le DPE : c’est inscrit dans leur programme.
Alors président du CNH, vous avez proposé une adaptation du DPE en proposant une étiquette « inversée » qui ne retiendrait que la meilleure classe et non pas la plus mauvaise. Que proposez-vous aujourd’hui, en tant que député, pour améliorer ce DPE ? Pensez-vous que le confort d’été soit suffisamment pris en compte ?
Ce que la ministre a présenté va dans le bon sens. Depuis janvier, je pousse pour une meilleure organisation de la filière : j’ai proposé la création d’un ordre des diagnostiqueurs et j’ai engagé un travail avec les fédérations.
Concernant la méthode de calcul, je plaide pour un « effet entonnoir » : il faut guider davantage les diagnostiqueurs pour qu’ils puissent fournir des résultats plus fiables. Beaucoup d’incohérences viennent d’un manque de précision dans les données par défaut. Il faut corriger ça.
Sur le confort d’été, j’ai déjà alerté à plusieurs reprises. J’ai obtenu un amendement sur ce point, voté et repris par le Sénat. Le confort d’été doit absolument faire partie intégrante du DPE.
Ma Prime Rénov’ Parcours accompagné est suspendue pour l’été (mais MPR pour la rénovation par geste et pour les copropriétés continuent), au double motif d’un nombre croissant de fraudes et d’un budget insuffisant. De quoi refroidir un peu plus la confiance des ménages, ou une bonne nouvelle que cette chasse aux fraudeurs ?
C’est une très mauvaise décision. Ces « stop and go » sont catastrophiques. Les particuliers ne comprennent plus rien et abandonnent leurs projets. Les professionnels, surtout les artisans et petites entreprises, subissent de plein fouet cette instabilité.
On savait depuis longtemps qu’il manquerait plus d’un milliard d’euros pour financer correctement le dispositif cette année. La ministre avait promis qu’elle trouverait les fonds… Résultat : on coupe.
Quant à la fraude, c’est un vrai sujet, mais ce n’est pas une découverte. Ce n’est pas en arrêtant tout qu’on règle le problème. Il existe des solutions, des propositions ont été faites. Et croiser des fichiers pour éviter les doublons, ce n’est quand même pas insurmontable.
La création d’un diplôme d’État, à l’étude, pourrait structurer la filière du diagnostic. Votre avis ?
C’est indispensable. Une mission sur la formation universitaire est en cours, menée par Henry Buzy-Cazaux. Le rapport est attendu rapidement.
Ce diplôme structurerait enfin la profession, renforcerait la confiance des citoyens, et permettrait une montée en compétences progressive. Mais pour avancer, il faut aussi définir un calendrier et des conditions de réussite. L’État doit d’abord créer la formation, encadrer les pratiques, lutter contre les fraudes, puis laisser la filière prendre le relais avec un ordre professionnel et une charte déontologique solide.
D’autant plus qu’il n’y a pas que l’aspect thermique à considérer…
Ce métier demande plusieurs années pour acquérir une réelle expertise, et la mise en place d’un ordre professionnel est une attente forte de nombreux acteurs de la filière.
Mais pour créer cet ordre, il faut d’abord définir les conditions de réussite et établir un calendrier réaliste.
Selon moi, la première étape, c’est que le gouvernement prenne ses responsabilités : cela passe par la création d’une formation initiale solide, la lutte contre la fraude, puis l’élaboration d’une charte déontologique. Il faut aussi intégrer la question du confort d’été dans le DPE.
Une fois ce cadre clarifié par l’État, la filière devra ensuite s’organiser elle-même pour prendre le relais et structurer la profession.
La profession est étouffée par des obligations de certification très coûteuses. Un mot au sujet de la nécessité de rétablir une parfaite indépendance entre organismes de formation et organismes de certifications ?
Il faut aussi associer les professions connexes – notaires, agents immobiliers – à la chaîne de responsabilité. Ce sont parfois eux qui commandent les diagnostics, ils devraient donc aussi vérifier leur validité, par exemple via le site de l’ADEME.
On doit également traiter les problèmes d’impayés signalés par certains diagnostiqueurs. Une piste pourrait être que les diagnostics soient payés directement par les notaires, comme pour d’autres actes immobiliers.
Au sujet du QR code à présenter au client, vous ne pensez pas que concrètement ça puisse être compliqué pour le diagnostiqueur ?
Je ne suis pas convaincu par l’obligation de montrer un QR code au propriétaire, notamment en cas d’absence ou de vente à distance.
En revanche, l’idée d’intégrer un QR code dans le DPE est pertinente : cela permettrait de vérifier les certifications du diagnostiqueur, de connaître les diagnostics qu’il a réalisés, et d’assurer un meilleur suivi. C’est un gage de transparence. Le nom du diagnostiqueur et le taux de fiabilité devraient apparaître sur chaque diagnostic.
Il faut aussi surveiller les cas où des personnes non certifiées réalisent malgré tout des DPE, ou les appels d’offres lancés par certains bailleurs avec des prix cassés (30 ou 50 euros le DPE !). Ce n’est pas sérieux. La profession doit se mobiliser, mais l’État doit aussi fixer des règles claires.
Et vous, personnellement, comment vivez-vous votre transition énergétique ?
J’ai rénové entièrement une vieille maison dans les Landes : toiture, isolation, poêle à bois… mais je n’ai pas demandé Ma Prime Rénov’, faute de temps et parce que mon architecte n’était pas certifié MAR. Je suis passé à côté des aides, comme beaucoup de particuliers qui réalisent des travaux sans accompagnement.
ca devient n’imprte quoi
Et tous les autres corps de métier du bâtiment eux ils sont pénards surtout les serruriers
Du grand n’importe quoi, un ordre, un QR code, un diplôme d’état jusqu’ou va aller votre incompétence pour comprendre que le problème du DPE ne vient pas de la exclusivement.
Le DPE est de plus en plus complexe a réaliser, on nous en rajoute encore et encore, je suis surpris de ne pas devoir noter la couleur des peintures ou de la tapisserie.
Il faut revenir a des choses simples et efficaces et arrêter les discours a la c.. qui donne une semblant de connaissance a ceux qui les pondent. Je sui un diagnostiqueur très en colère par tout se système de donneur de leçons qui ne sont pour la plupart jamais aller sur le terrain. Le métier devient insupportable nous sommes pris pour des moins que rien et tout le monde la ferme, ou sont nos cheres fédé ? certainement a compter l’argent qu’on leur verse et a faire le beau dans telles ou telle réunion.
Diagnostiqueurs rebellés vous !!!!!
bien dit
il faut que l on se mobilise tous…allez courage
Article très important, merci pour cette explication claire. L’amélioration du DPE demande vraiment la coopération de tous et une meilleure organisation de la profession.
Monsieur le Député,
La nouvelle réglementation soulève plusieurs préoccupations dans notre métier de diagnostiqueur immobilier. En effet, l’absence de visibilité immédiate sur les résultats du diagnostic complique notre capacité à fournir des recommandations précises et obligatoires à nos clients. Cela peut également rendre difficile la planification des audits en continuité avec le diagnostic, puisque nous ne savons pas si cela sera nécessaire sans les résultats.
Nous comprenons la volonté de lutter contre la fraude, mais ces nouvelles procédures risquent d’entraver le bon déroulement de notre travail, tout en augmentant la frustration des professionnels et des clients. Ne serait-il pas envisageable d’adopter une approche plus pragmatique, comme des sanctions sévères pour les fraudeurs avérés, tout en permettant aux diagnostiqueurs de travailler dans un cadre plus fluide et efficace ?
Nous souhaitons continuer à exercer notre métier avec rigueur et transparence, mais les outils et les processus mis en place doivent être adaptés à la réalité de terrain. Nous espérons que ces points pourront être pris en compte pour améliorer la réglementation actuelle.
Respectueusement,
Un professionnel diagnostiqueur immobilier