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Entre Amiante et Radon, il y a Arsenic mais on s’en moque !

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Alphabétiquement c’est certain, arsenic se place entre amiante et radon, et sur le terrain également où l’arsenic tue lui aussi. Les diagnostiqueurs notamment sont bien au fait des risques présentés par l’amiante et par le radon. À ces sujets ils en sont d’autant au fait que le risque amiante et le risque radon imposent des diagnostics, des repérages et des états. Quant à l’arsenic, c’est le grand absent des états et des diagnostics et pourtant…

L’arsenic est connu pour sa forte toxicité générant des troubles digestifs graves pouvant entraîner la mort. La dose létale est comprise entre 70 et 180 mg. D’autres toxicités de l’arsenic ont été découvertes, notamment le risque vasculaire et le risque sur l’athérosclérose carotidienne découverte en 2002. L’arsenic est surtout un cancérogène entraînant des cancers de la peau et des cancers internes. Cela ne l’empêche pas d’être trop présent dans l’eau du robinet et dans certaines eaux minérales. Mais on s’en moque !

L’alerte ‘arsenic’ européenne

On sait que les individus peuvent être exposés à l’arsenic lorsqu’ils fument du tabacboivent de l’eau contaminée ou mangent des aliments préparés à partir de plantes irriguées avec de l’eau contaminée.

Mais on sait également que l’exposition à l’arsenic provenant d’eau potable contaminée est plus nocive pour la santé humaine que l’exposition à l’arsenic provenant d’aliments contaminés. Or il y a une corrélation entre la concentration d’arsenic et la mortalité par cancer de l’estomac, du pancréas, du poumon et du cerveau ; ainsi qu’une association observée avec les cancers de la cavité buccale et du pharynx, les cancers colorectaux, du rein et de la prostate chez l’homme.

Voilà pourquoi l’ OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a abaissé en 1993 la valeur guide de l’arsenic dans l’eau de boisson de 50 à 10 ug par litre d’eau. Cette valeur guide de l’OMS a été reprise en droit européen (directive 98/83/CE du conseil du 3 novembre 1998) et en droit français (décret 2001-1220 du 20 décembre 2001) sous forme d’une «concentration maximale admissible » et d’une « limite de qualité », fixée à 10 ug/l au lieu des 50 ug/l fixés en 1989.

Mais on s’en moque

Dans l’annexe  L’ARSENIC DANS LES EAUX DE BOISSON d’un rapport du Sénat, il est pourtant rappelé que « Selon une estimation de l’institut de veille sanitaire (bilan d’activités 2001), l’excès de risque de cancer cutané lié aux teneurs excessives d’arsenic dans l’eau de boisson (teneurs supérieures à 10 voire 50 ug/l) est de 33 et 93 cancers. La réduction des teneurs d’arsenic à 10ug/l pour cette population permettrait d’éviter respectivement de 15 à 44 cancers dans la population actuellement exposée ».

On s’en moque parce que s’il est bien prévu un suivi de l’arsenic dans les eaux, la fréquence de ce suivi varie de 12 fois par an à une fois tous les cinq ans.

Et puis, il est judicieusement rappelé « que la réglementation sur l’eau potable ne s’applique pas aux eaux minérales et que certaines d’entre elles sont elles aussi extrêmement chargées en arsenic. Ainsi sur 74 eaux minérales analysées en 1995 par le réseau national de santé publique, 24 présentaient des teneurs en arsenic supérieures à 10 ug/l, 4 dépassaient 50 ug/l, et 2 dépassaient 100 ug/l. »

Donc, on se moque bel et bien de la teneur en arsenic d’une eau en bouteille ; mais n’est-ce pas également le cas de sa teneur en amiante et en radon ?

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Article rédigé par Claude, le râleur de Quotidiag
A passé 30 années dans la Marine nationale, au service de la sauvegarde de la vie humaine, la prévention des pollutions et la surveillance du trafic maritime. Récompensé par la médaille du mérite maritime. Aujourd'hui, nomade digital entre les Pyrénées et l'Andalousie.

Un beau métier, pollué par des pseudos diagnostiqueurs

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