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DPE surestimé, avantages de la rénovation sous-estimés

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L’Observatoire Cetelem de l’Habitat 2024 publie un Panorama de la rénovation énergétique dans 8 pays européens dont la France. Premier constat : les Français méconnaissent le niveau de performance énergétique de leur logement, qu’ils tendent à surestimer. Or, plus ils surestiment la classe DPE, plus ils sous-estiment le gaspillage énergétique, moins ils sont enclins à faire des travaux de rénovation.

rénovation de l’habitat : méthodologie

L’Observatoire Cetelem a réalisé une étude dans 8 pays européens : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pologne, Portugal, Royaume-Uni. Elle a été conduite par Harris Interactive auprès de 13 000 individus interrogés en ligne, dont 3 000 en France, en mars 2024. Elle répond à 4 questions concernant les Européens, avec un focus sur les Français :

  • Comment perçoivent-ils leur logement ?
  • Quels efforts feraient-ils pour réduire la consommation énergétique ?
  • Sont-ils motivés pour entreprendre des travaux de rénovation ?
  • Quels sont les leviers pour accélérer la transition énergétique ?
Confort et consommation d’énergie

Le confort apparaît comme le premier critère de satisfaction lié au logement pour 89 % des sondés. En revanche, 1 Français sur 2 considère que sa facture d’énergie est excessive. Majoritairement, les occupants de logements surveillent leur consommation d’énergie. Leurs premiers gestes pour la réduire consistent, par ordre décroissant d’importance, à :

  • éteindre la lumière en quittant la pièce ;
  • fermer les fenêtres ou les volets quand il fait froid ou très chaud ;
  • privilégier les ampoules basse consommation ;
  • baisser la température du chauffage d’un ou plusieurs degrés en hiver.

Cependant, pour 45 % des Français, ces actions de sobriété énergétique ne permettent pas de réaliser des économies d’énergie significatives.

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Travaux de rénovation et motivations

Ils sont une majorité à avoir fait des travaux au cours des 3 dernières années (45 %) ou à prévoir d’en réaliser au cours des 3 prochaines années (26 %). Pour quelle(s) raison(s) ? D’abord pour faire des économies et ensuite pour améliorer le confort thermique. Enfin, il y la « conviction écologique », mais elle arrive très loin derrière les deux autres motivations.

Sans surprise, car de nombreux sondages antérieurs aboutissaient déjà au même constat, les propriétaires réalisent peu de travaux importants. Les travaux d’isolation des portes ou des fenêtres prédominent, avant ceux relatifs au chauffage (installation d’une pompe à chaleur ou de panneaux photovoltaïques, remplacement de chaudière).

Par ailleurs, 56 % des propriétaires en France – 57 % des propriétaires européens – investissent moins de 10 000 € dans les travaux.

DPE méconnu et financement des travaux

Les propriétaires de logements n’ont pas l’impression de gaspiller de l’énergie. En outre 51 % des Européens et 67 % des Français déclarent connaître leur DPE. Toutefois, 31 % des Européens, 25 % des Français, croient avoir un logement classé A ou B.

L’Observatoire constate alors une corrélation entre le sentiment de gaspiller l’énergie et la volonté de réaliser des travaux. C’est assez logique : si le DPE est bon et que je ne gaspille pas d’énergie, à quoi bon investir 10 000 € ou plus dans des travaux ?

En prime, les sondés déclarent connaître les aides publiques… mais sans savoir précisément de quoi il s’agit. Par conséquent, pour financer les travaux, ils prévoient surtout :

  • d’utiliser leurs économies (46 % en France, 48 % en Europe) ;
  • de souscrire un prêt (31 % des Français, 26 % des Européens).

L’utilisation des aides publiques (MaPrimeRénov’, par exemple) arrive donc en dernière position. Or l’auto-financement ne facilite guère les rénovations d’ampleur ni l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050.

besoin d’informations et d’accompagnement

Une petite majorité de Français se sentent « bien informés » sur les éléments clés d’un projet de rénovation. Cependant, compte tenu des réponses précédentes, ils se sentent peut-être mieux renseignés qu’ils ne le sont réellement.

Pour s’informer, ils sont 75 % à faire confiance aux artisans et aux installateurs, ce qui est un peu inquiétant. Certes, ce sont des acteurs de terrain et de proximité. En revanche, ils ne sont pas nécessairement qualifiés RGE et leur impartialité peut laisser à désirer.

Mon Accompagnateur Rénov’ pourrait pallier le besoin d’informations des ménages, mais encore faut-il que les propriétaires le connaissent et le sollicitent. De plus, il intervient surtout avant des travaux importants.

Par ailleurs, 82 % des Français souhaitent être accompagnés par les banques, du début à la fin du projet. Rappelons toutefois que derrière l’Observatoire Cetelem, il y a BNP Paribas Personal Finance.

Sensibiliser, informer, accompagner

En définitive, la massification des travaux de rénovation passerait par :

  • la sensibilisation au gaspillage énergétique et aux bénéfices de la rénovation ;
  • l’information (DPE, sobriété énergétique, aides publiques…) ;
  • l’accompagnement de tous les acteurs à impliquer, dont les banques.

Retrouvez l’intégralité de ce panorama de la rénovation énergétique et ses infographies sur l’Observatoire Cetelem 2024 de l’habitat.

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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