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DPE simplifié : coefficient d’énergie primaire révisé

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La simplification du DPE, évoquée par le Premier ministre la semaine dernière, consisterait à modifier le coefficient de conversion en énergie primaire de l’électricité. Le cabinet du ministère de la Transition écologique a confirmé cette information au média Contexte. Est-ce pour fiabiliser la méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique ? Ou pour avoir moins de logements en F et G (passoires thermiques) ?

coefficient d’énergie primaire et dpe

Le coefficient d’énergie primaire de l’électricité fait l’objet de débats depuis plusieurs années. C’est le facteur de conversion en énergie primaire. Le coefficient actuel est de 2,3. Cela signifie que pour consommer 1 KWh d’électricité en énergie finale, il a fallu 2,3 unités d’électricité en énergie primaire. Avant l’entrée en vigueur de la RE2020, il était de 2,58.

Quel est le problème avec ce CEP ? Il favoriserait le recours aux énergies fossiles. Dans le DPE, le coefficient affecté au gaz naturel est de 1. Or l’électricité est fortement décarbonée en France. Des logements chauffés à l’électricité seraient donc injustement classés en passoires thermiques (DPE F et G). Dans sa question n°280 de juin 2024, une députée résume bien les arguments de ceux et celles qui souhaitent faire évoluer ce coefficient.

Auparavant, en octobre 2023, des sénateurs LR déposaient une proposition de loi visant à atténuer la crise du logement par une modification rationalisant la méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique. Ils proposaient d’appliquer un coefficient de 1. Plus récemment, en février 2024, M. Bruno Lemaire avait aussi déclaré vouloir « faire évoluer le coefficient de conversion énergétique », car « aujourd’hui un logement au gaz qui passe à l’électricité peut basculer en passoire ».

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DPE fiabilisé ou sortie des passoires thermiques ?

D’après Contexte, l’entourage du ministère aurait déclaré : « L’objectif de la mesure n’est pas de sortir le plus de logements possible du statut de passoire thermique, mais de corriger un paramètre qui pénalise l’électricité décarbonée ». Cependant, la question se pose inévitablement. Veut-on améliorer la méthode de calcul du DPE ou garder des logements énergivores sur le marché ? Après tout, avoir moins de biens classés F et G arrange presque tout le monde, à l’exception notamment des personnes en situation de précarité énergétique et de la planète.

D’ailleurs, la proposition de loi précitée avait été approuvée par la FNAIM qui réagissait alors en ces termes : « cela permettra de maintenir, sur un marché locatif très déficitaire, de nombreux biens qui, ainsi, sortiront du statut de passoires thermiques… En effet, pour les propriétaires bailleurs concernés, le couperet se rapproche avec une interdiction de mise en location des classes énergie G dès 2025 et des classes F en 2028 ». En prime, le Premier ministre a annoncé la simplification du DPE en même temps que l’adaptation du calendrier.

Bref, le Gouvernement relance le chantier sur ce sujet. Il est hautement sensible, car certains acteurs de l’énergie s’opposent à une modification du CEP. Pour l’association négaWatt, par exemple, nous risquons de sous-estimer ce coefficient qui reflète une réalité. En mars 2024, elle appelait à « ne pas diminuer artificiellement le coefficient en énergie primaire de l’électricité ». Elle craignait notamment que cette modification pousse les propriétaires vers « l’achat de chauffages électriques peu performants et couteux à l’usage ».

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13 Commentaires

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  1. J
    JL 9 octobre 2024 - 13h53

    Comme d’habitude le lobbying fait son oeuvre et ça marche. En plus je ne veux lancer aucun débat mais dire que le nucléaire (car on parle bien d’énergie nucléaire et non pas d’électricité) est une énergie décarbonée est scandaleux. Des millions de tonnes de béton et de ferraille, des digues à n’en plus finir pour protéger les installations, (sur le Rhône, dans l’estuaire de la Gironde et plus récemment dénoncé le futur site en Normandie qui serait sous le niveau de la mer!!) importer l’uranium que nous n’avons pas sur le territoire (risques géopolitiques) sans parler des cours d’eau qui sont modifiés et encore moins des risques majeurs liés à un potentiel accident (humain, climatique, terroriste). Donc c’est encore une belle marche arrière avec un argumentaire qui se tiendrait presque sauf qu’il est orienté et non objectif. La quincaillerie chinoise a de beaux jours devant elle, et les grille-pain aussi….

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    • M
      Maxime 9 octobre 2024 - 21h13

      Toutes productions d’énergie nécessitent des matériaux de construction, même les éoliennes et les panneaux photovoltaïque. L’avantage du nucléaire est qu’il consomme peut de ressource par rapport à l’énergie produite et que la fission ne produit pas de GES.
      Pour les digues à n’en plus finir, il y’a là une forte exagération. L’emprise de l’éolien ou du photovoltaïque reste bien plus grand que le nucléaire à production égal.
      L’importation de combustible nucléaire n’est pas un problème. Les stockes sont suffisant pour plusieurs années (contrairement aux gaz ou au pétrole qui ne représentent que quelque mois) et les sources pour d’approvisionnement diversifiés. Nous sommes dépendant d’un certains nombres de pays pour plusieurs matériaux nécessaire au fonctionnement de notre pays, y compris pour les enr. Donc critiquer ce point là pour le nucléaires revient à rejeter quasiment toutes les autres productions d’énergie.
      La modification des cours d’eau est aussi un faux problème. Elle n’est pas grande et soit l’eau est rejeter à peine plus chaude, à moins que la centrale soit équipé d’une tour aéroréfrigérante auquel cas l’eau n’est pas rejeté dans le cour d’eau.
      L’énergie nucléaire est une des énergies ayant causé le moins de mort dans le monde. Je rappel que le charbon tue tous les jours, autant avec la pollution de l’air qu’avec l’aggravation du réchauffement climatique. Sans compter que les déchets de ce dernier sont bien plus problématique que pour le nucléaire (et pour ceux qui n’aiment pas les radiations, les cendres issue du charbon sont radioactives et pas qu’un peu). Et anticipant l’argument Tchernobyl, la conception des centrales française est différente et cet incident est donc structurellement impossible chez nous. Il faut aussi y rajouter que le fonctionnement de l’URSS à contribué à cet incident (retard de décision et d’information par peur de l’échec, défaut propre au dictature).
      A l’heure actuelle toutes les énergie décarboné sont à favorisé, que ce soit le nucléaire, le solaire, l’éolien, etc. Le vrai combat est celui contre les énergies fossile. Ce qui inclue les chaudière gaz. Un grille-pain reste meilleur pour le climat qu’une chaudière gaz à condensation de dernière génération.
      https://www.lemonde.fr/blog/huet/2022/06/22/nucleaire-4-g-de-co2-par-kwh/
      https://ourworldindata.org/safest-sources-of-energy
      https://www.andra.fr/dechets-radioactifs-fini-les-idees-recues

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      • A
        Ajio 14 octobre 2024 - 22h28

        « le vrai combat est pour le climat ».
        mdr

        Y a 0 problème de climat.
        Le vrai problème c’est celui du portefeuille et de comment trouver des arguments bidons pour ponctionner les économies des ménages.

        Répondre
        • Cécile, le moteur de Quotidiag 15 octobre 2024 - 7h31

          LOL. Il faut être aveugle ou s’aveugler volontairement pour nier le problème avec le climat.
          De toute façon, tous vos commentaires étant à la fois haineux et anonymes, ils seront désormais supprimés.
          Commencez par assumer vos propos.

          Répondre
  2. F
    Fabien 9 octobre 2024 - 18h07

    ce n est pas aussi simpliste. Le coefficient de 2.3 est une erreur ds le calcul du DPE. si vous renovez et isolez fortement un logement, que vous achetez des radiateurs elec récents avec programmateur et ballon d eau chaude récent, votre note reste mauvaise. C’est du vécu. j entends vos arguments mais ds le spectre unique du DPE, c est incohérent par rapport au gaz ou au final qui n ont pas ce coefficient.

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  3. W
    William 9 octobre 2024 - 20h44

    Le revoir, je dirais que oui, c’est peut-être intéressant mais de là à la ramener à 1…
    Il y a forcément des pertes déjà, il faut le prendre en compte.

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    • S
      Sylvain 2 novembre 2024 - 0h45

      Des pertes il y en a de nombreuses pour le fioul et pourtant le coeff est de 1. D’autre part, si l’électricité est si mauvaises que cela pour l’environnement, pourquoi l’Etat pousse les consommateurs à acheter des voitures électrique, donc, « 2 poids , 2 mesures » ….

      Répondre
  4. M
    Maxime 9 octobre 2024 - 21h42

    Le problème de certains acteurs comme négawatt ou réseau action climat qui sont contre. C’est qu’elles le sont principalement par rejet du nucléaire plus que par considération pour les locataires ou le climat.
    Je suis personnellement plus pour le baisser, bien que la valeur exacte reste sujet à débat. Pour éviter de de faire sortir des logements des catégories G et F, il y a peut-être d’autre paramètre sur lesquels travailler sans avoir à pénalisé l’électrique. La vrai lutte devrai être de sortir des chauffage utilisant des énergies fossiles comme le gaz. Ce qui ne doit bien sur pas occulter la rénovation thermique dans sont ensemble.
    Par contre un autre problème est le discours du gouvernement qui reste contradictoire comme à son habitude, vu qu’ils ont prévue d’augmenter les taxes sur l’électricité. De quoi ne pas encourager un passage à la PAC.

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    • S
      Stéphane 10 octobre 2024 - 18h32

      Les PAC à tout va c’est une autre aberration, isoler les maisons est la première chose à faire, vous pourrez mettre n’importe quel système de chauffage l’isolation c’est la base, c’est tout. Deuxièmement, baisser les consommations, et on peut faire beaucoup plus.
      « L’avantage du nucléaire c’est qu’il consomme peu de ressource », comment on peut dire des inepties pareilles??? On ne prend pas en compte tous les paramètres. C’est hyper instable de s’approvisionner, on le voit avec la Russie entre autres, c’est la boîte de Pandore. Sous couverts de besoins énergétiques, on ne peut même pas appliquer les textes élémentaires de droit international. C’est juste une aubaine et politiquement correcte de faire croire que des milliers d’emplois sont créés grâce au nucléaire. Croire que c’est la solution d’avenir, l’approvisionnement n’est pas si simple et les déchets que l’on enfoui, une belle m…..laissée aux générations futures. Il vaut mieux tenter de recycler des éoliennes et des panneaux, c’est quand même moins dangereux que des fûts entreposés en sous-sols, aussi bas soient-ils. NON le nucléaire n’est pas une énergie propre telle qu’on veut nous la vendre, les risques sont énormes, c’est pourtant pas compliqué de voir le merdier dans lequel sont les japonais 13 ans après sans parler effectivement de Tchernobyl. Le risque 0 n’existant pas et les dégâts considérables, il semble que ce soit une grave erreur de tout miser sur le nucléaire.
      Et concernant les coûts de l’énergie, on nous a bien baratiné avec l’ouverture à la concurrence, des boîtes privées se gavent en revendant leurs « surplus », sur le dos des consommateurs.
      « La modification des cours d’eau est aussi un faux problème », sur quoi vous vous appuyez pour dire que modifier un cours d’eau c’est sans risques pour la faune, la flore et les écosystèmes? De quel droit pouvez-vous penser que votre confort personnel en chauffage et en éclairage prévaut sur l’équilibre d’un écosystème qui a mis des millions d’années à s’installer ? C’est assez surréaliste comme vision globale.

      Répondre
      • M
        Maxime 10 octobre 2024 - 21h11

        Je ne répondrait pas à tous sur le nucléaire, ce serait une simple répétition de ce que j’ai déjà écrit.

        « vous pourrez mettre n’importe quel système de chauffage l’isolation c’est la base, c’est tout. Deuxièmement, baisser les consommations, et on peut faire beaucoup plus. »
        La vous me faite clairement un faux procès, j’ai bien dit qu’il ne fallait pas occulter la rénovation thermique.

        « il semble que ce soit une grave erreur de tout miser sur le nucléaire. »
        Deuxième faux procès, j’ai aussi dit qu’il fallait miser sur toutes les énergie bas carbone.
        « Et concernant les coûts de l’énergie, on nous a bien baratiné avec l’ouverture à la concurrence, des boîtes privées se gavent en revendant leurs « surplus », sur le dos des consommateurs. »
        Rien à voir avec le nucléaire.

        « Il vaut mieux tenter de recycler des éoliennes et des panneaux, »
        « De quel droit pouvez-vous penser que votre confort personnel en chauffage et en éclairage prévaut sur l’équilibre d’un écosystème qui a mis des millions d’années à s’installer ? »
        https://www.revolution-energetique.com/cette-centrale-solaire-chinoise-est-aussi-puissante-que-deux-reacteurs-nucleaires/
        https://www.rts.ch/info/economie/2024/article/embleme-de-la-politique-industrielle-chinoise-le-secteur-du-solaire-est-en-crise-28463740.html
        https://www.usinenouvelle.com/article/l-image-du-jour-cette-centrale-solaire-chinoise-est-utile-pour-la-culture-et-l-elevage-de-poissons.N947091
        Ne me dite pas que ces centrales solaire non aucun impact sur l’environnement. Quand vous le reproché au nucléaire vous devez le reprocher à toutes les autres énergie.

        « et les déchets que l’on enfoui, une belle m…..laissée aux générations futures. »
        « c’est quand même moins dangereux que des fûts entreposés en sous-sols, aussi bas soient-ils.  »
        Je préfère me fié à l’Andra (j’ai même laissé un lien). Surtout que le but de Cigeo est de ne justement pas les laisser aux générations future. Contrairement à ceux qui veulent les garder en surface.

        Ce qui me tue avec les antinucléaires, c’est cette propension à occulter des problèmes réels et actuels pour des risques hypothétiques peu probables pour certains et fantasmé pour d’autres (Tchernobyl ne peut pas arriver en France, les centrales sont différentes et ne permettent pas ce type d’événement. Fukushima c’est surtout 18000 morts causé par le tsunami. Pour la centrale, c’est surtout la peur du nucléaire qui à causé des dégâts, la population aurait déjà pus réaménager dans la zone.).
        A une dizaines de kilomètres de chez moi se trouve un pays qui utilise le charbon. Avec les émissions de particules que ce derniers provoques c’est des dizaines de milliers de morts par ans et je ne compte pas les particules radioactives qui s’y trouve. Pour ce point là Tchernobyl est déjà dépassé depuis longtemps.
        https://www.lemonde.fr/pollution/article/2016/07/05/le-charbon-entraine-23-000-morts-prematurees-en-europe-chaque-annee_4964092_1652666.html
        Le charbon modifie aussi les cours d’eau, au minimum de la même façon que le nucléaire (pareil pour le gaz et en fait toutes les centrale thermique.).
        L’exploitation du charbon est aussi dévastateur pour l’environnement.
        https://www.la-croix.com/Economie/Allemagne-Hambach-mine-toutes-demesures-2023-01-17-1201251053
        https://www.rts.ch/info/monde/13718192-quand-lallemagne-rase-des-villages-pour-des-mines-de-charbon.html
        Et on peut bien sur rajouter l’aggravation du réchauffement climatique.
        Je parle bien sur de l’Allemagne, tout ce que je présente se passe donc à coté de chez nous (y compris la mine). Et ce n’est bien sur pas le seul pays du monde à l’utiliser. C’est une véritable catastrophe humanitaire et environnementale, qui chaque année cause plus de dégâts que tous les pires accident nucléaire réunie.
        La priorité des écologistes devraient être de lutter contre les énergies fossiles dont les dégâts sont visibles dès aujourd’hui et non pas le nucléaire qui reste une des énergie ayant causé le moins de morts (au kwh produit, en fait même moins que l’éolien) et qui à le moins d’emprise sur l’environnement (à nouveau au kwh produit).
        https://ourworldindata.org/safest-sources-of-energy (je le remet là au cas ou)

        Ce sera mon dernier commentaire sur le sujet. Je ne souhaite pas entrée dans un énième débat stérile (déjà eu ma dose sur twitter).

        Répondre
  5. P
    Pascal MORIN EXPERTISES 21 octobre 2024 - 19h00

    Bonjour,
    Le but de l’étiquette en énergie primaire est d’évoquer la consommation des ressources « primaires ». Je trouve que cela fait un peu double emploi avec l’étiquette carbone.

    Le problème politique posé par le choix du coefficient électrique serait résolu en affichant un DPE basé sur l’énergie finale. Ce serait aussi bien plus lisible par les consommateurs.

    Resterait sans doute à modifier l’étiquette carbone pour y intégrer les pertes « primaires ».

    Répondre
  6. S
    Sébastien 28 octobre 2024 - 9h42

    Il y a une grande différence entre « simplifier » et « modifier »! Si tel est le cas, il faudrait déja que nos responsables politiques et leurs chargés de communication utilisent les bons termes. Cela impacterai grandement les résultats de milliers de biens (dont le DPE effectué ne serait donc plus valide). En outre tous les propriétaires contraints de faire réaliser un audit alors que leur bien auraient peut-être pu ne pas être classé en passoire énergétique s’en retrouvent une fois de plus lésés. De là à passer d’un coefficient de 2,3 à 1, c’est du tout au rien; il ne faut pas abuser non plus. Comment peut-on rendre le DPE crédible au grand public quand, en plus de ceux réalisés par des « gens non professionnels », on le remet sans cesse en cause et on le modifie sans arrêt.

    Répondre
    • S
      Sylvain 2 novembre 2024 - 0h51

      On le remet en cause parce qu’il est peut-être normal qu’n le remette en cause …, aujourd’hui pour avoir un bon DPE, il faut se chauffer au CO2 (gaz notamment)

      Répondre

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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