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Diagnostics immobiliers et santé environnementale

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On vous propose un petit jeu qui consiste à remplacer « infirmiers » par « diagnostiqueurs » et « patients » par « personnes » dans la phrase ci-après de la sénatrice Anne Souyris.

« La santé environnementale est malheureusement le parent pauvre de la santé publique. […] Les infirmiers diagnostiqueurs ont un rôle essentiel à jouer. Elles et eux se rendent souvent au domicile des patients personnes et peuvent donc participer à l’évaluation des déterminants négatifs de la santé présents dans les logements. Plomb, air vicié, amiante. »

 

Le résultat est cohérent, non ? Pourtant, on dirait que plus personne ne pense au diagnostiqueur dans ce contexte. L’exécutif le définit parfois comme un levier de la transition écologique, mais jamais comme un levier essentiel pour prévenir certaines pathologies.

Contexte : PPL relative aux infirmiers

L’extrait en vidéo ci-dessus date du 5 mai 2025. Les sénateurs adoptaient, en séance publique, la proposition de loi visant à réformer le métier d’infirmier. Cette dernière semble très éloignée des sujets abordés sur Quotidiag. C’est le mot « amiante » qui, dans le cadre de notre veille, a attiré notre attention sur l’examen de l’amendement 79.

Mme Souyris propose de redéfinir la mission de l’infirmier pour y intégrer les risques environnementaux. Pourquoi pas, surtout dans le cadre de la prévention des épidémies. Toutefois, quand elle parle d’amiante ou de plomb dans les logements, nous sursautons.

L’amendement a reçu un avis défavorable. En effet, selon la commission, « il ne semble pas souhaitable d’en faire une mission spécifique » des infirmiers. Il nous paraît alors opportun de rappeler qu’un autre professionnel a déjà cette mission spécifique.

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Diagnostiqueurs vs infirmiers

Nous ne nions absolument pas le rôle majeur de l’infirmier pour la santé publique, ni la nécessaire revalorisation de son métier indispensable. Cependant, il n’est pas qualifié pour repérer la présence d’amiante ou de plomb dans une habitation.

D’ailleurs, la sénatrice en est consciente puisqu’elle écrit : « ils·elles devraient être formé·e·s pour acquérir des compétences permettant d’identifier […] les risques environnementaux spécifiques auxquels les patient·e·s sont exposé·e·s selon leur lieu de vie, de travail ». Mais enfin, imagine-t-on l’infirmer faire sa consultation avec un analyseur par fluorescence X ?

En effet, il ne suffit pas d’entrer dans un bâtiment pour identifier un risque amiante ou plomb. Et surtout, telle est déjà la mission du diagnostiqueur certifié dans ces domaines. Non, il ne se contente pas de réaliser des DPE et des audits énergétiques.

Le rôle essentiel des diagnostiqueurs

Au lieu d’essayer d’étendre la formation et les missions de l’infirmier, ne pourrait-on pas sensibiliser à l’essentialité des diagnostics immobiliers et des repérages avant travaux pour la santé (et la sécurité) des personnes ?

Nous partageons l’avis de la sénatrice quant à l’importance de l’approche santé-environnement. D’où la nécessité de rappeler à tout futur acquéreur que l’étiquette énergie / climat n’est pas le seul critère d’achat. Le DPE ne dit rien du risque de saturnisme infantile ou d’exposition à l’amiante des occupants.

Par ailleurs, mieux vaudrait ne pas attendre une transaction immobilière pour découvrir l’existence de ces risques. Cependant, à défaut de diagnostics périodiques ou de campagne de sensibilisation aux diagnostics immobiliers, rappelons déjà cette évidence : le diagnostiqueur a un rôle essentiel à jouer en matière de santé environnementale.

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1 Commentaire

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  1. S
    STEPHANE odi depuis 2006 7 mai 2025 - 18h35

    Encore une preuve que tous ces gens qui décident de notre vie sont incompétents.
    Car votre article montre que le jugement de notre métier se fait à l’identique de ce que nos clients observent, un gars qui passe et jette un œil pour dire s’il y a de l’amiante ou du plomb, sans savoir réellement qu’elles sont nos procédures et certainement suite à un expérience personnelle vécue lors d’une vente immo où cette dame à appeler le moins cher et s’est fait une idée du métier sur ce gars qui a passé 1/4 d’heure pour son dossier.
    Quand comprendront-ils que tout notre problème est dans la délivrance et le contrôle de nos certifications !!!

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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