Création d’un Nutri-Score termites

Le Gouvernement va créer un Nutri-Score termites pour répondre aux enjeux sanitaires, économiques et climatiques actuels. Les termites, fléau des bâtiments et émettrices de méthane, sont amenés à se multiplier en raison du dérèglement climatique. Or les caractéristiques nutritionnelles de ces insectes xylophages ont des effets positifs sur la santé. Une révolution alimentaire et sociale s’annonce.

Termites et crise climatique s’alimentent mutuellement

Pour comprendre cette décision – un Nutri-Score termites – des éléments contextuels s’imposent. Les termites adorent la chaleur. Elle permet aux colonies de se développer plus rapidement. Selon l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte à l’université de Tours, un réchauffement supplémentaire d’un degré multiplierait par 4 000 la surface favorable à l’installation des termites.

De plus, d’après une étude scientifique internationale, ces insectes dégradent le bois 7 fois plus vite lorsque la température augmente de 10 degrés. Enfin, lorsque les termites font des pets, ils rejettent du méthane (outre les rejets de CO2 liés à la respiration). Ils aggravent ainsi la crise climatique. Que faire de ces parasites dangereux pour les bâtiments et pour le climat ? Les manger, pardi !

Mangez des termites, c’est bon pour la santé !

Contrairement aux champignons lignivores, par exemple, les termites sont comestibles. Comme d’autres insectes, les « fourmis blanches » se consomment déjà dans le monde. Il est possible de les manger grillées, séchées, en friture, en bouillie, en farine, etc. Polyvalents, ils se prêtent à de nombreuses recettes. En Afrique et en Asie du Sud-Est notamment, c’est un met courant. Les enfants aiment les attraper, comme d’autres partent à la cueillette des mûres sauvages dans nos contrées.

Ce sont aussi des aliments riches en protéine (61 % pour le termite soldat) avec une excellente proportion d’acides gras polyinsaturés. En prime, il n’y a aucun élément toxique pour l’homme. En revanche, leur teneur en matière grasse est variable. Ainsi, les termites ailés contiennent 39,8 % de matières grasses contre 4,95 % pour d’autres variétés. D’où, aussi, l’intérêt du Nutri-Score pour les consommateurs. Dans tous les cas, ils sont riches en fer, en calcium, en manganèse et en magnésium.

Vers un élevage de termites ?

Il existe plusieurs espèces de termites et certaines sont nécessaires d’un point de vue environnemental. En effet, ces mangeurs de bois ont un rôle indispensable pour les écosystèmes tropicaux. Ils permettent de recycler les arbres morts dans les forêts humides. Par ailleurs, la manière de les récolter varie selon l’espèce. Les termites soldats se cueillent souvent en cassant la termitière, quand les termites ailés s’attrapent plutôt lors du vol nuptial, durant la nuit.

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, l’élevage des termites se développe ces dernières années. Les précurseurs s’attendent à ce que ces parasites deviennent un élément clé pour lutter contre la malnutrition dans le monde et favoriser la planète. À titre d’exemple, un Kickstarter a été lancé pour permettre à chacun d’élever des termites dans son logement.

textes réglementaires et Éco-Score termites

Par conséquent, un encadrement législatif des pratiques s’impose pour éviter de potentielles dérives. Des arrêtés et des décrets seront donc publiés au JO avant le lancement du Nutri-Score termites. Dès 2024, l’éco-score s’affichera également sur tous les produits alimentaires à base de termites. Les consommateurs seront ainsi conscients du faible impact environnemental de ce produit alimentaire.

Il faudra toutefois convaincre la population occidentale, souvent réticente à consommer des insectes. Le ministère de la Santé a donc d’ores et déjà annoncé son intention d’organiser une grande campagne de communication. N’en déplaise à Sarah, les infestations de termites pourraient bientôt éveiller les appétits des particuliers.