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Chèque énergie, vive la gabegie

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On peut expliquer que le chèque énergie est une aide sociale de plus dont certaines personnes défavorisées ont besoin afin de boucler leurs factures de chauffage hivernal. Mais comment peut-on justifier qu’on fournit ainsi une subvention pour consommer des énergies plus ou moins polluantes voire plus ou moins rares en cette période ? Alors que nous allons manquer de gaz, de pétrole et sûrement d’électricité, comment pouvoir envisager permettre ainsi au maximum de personnes d’en consommer plus facilement en leur fournissant des moyens financiers supplémentaires ?

Une gabegie environnementale

Oui, le chèque énergie doit pouvoir servir à améliorer la performance énergétique des logements de ses bénéficiaires. Mais non, en fait, très peu de chèques énergie sont employés à cela. La grande majorité, voire la quasi-totalité des chèques énergie est employée à régler ponctuellement une facture de gaz, de fioul ou d’électricité.

Au final, alors qu’on distribue d’une main des aides à la rénovation énergétique du parc immobilier en criant à l’urgence ; de l’autre main on donne des capacités à polluer à ceux qui n’ont pas le désir ou les moyens d’améliorer la performance énergétique de leur logement. Lutter contre la précarité énergétique est louable, mais sûrement pas en sponsorisant les foyers qui ne font pas les efforts pour en sortir.

Une pirouette énergétique

De 48 € à 277 €, le montant du chèque énergie varie en fonction du revenu fiscal du foyer et du nombre de personnes (par UC ou Unité de Consommation).

A 48 € le chèque, et à 0,20 € le kWh (abonnement inclus), le chèque énergie ne couvre qu’environ 240 kWh d’électricité soit environ la consommation d’une box internet et même pas la consommation annuelle d’un réfrigérateur-congélateur si tant est que l’appareil soit classé A+.

Au même tarif de l’électricité, mais à 277 € le chèque énergie, son montant représente 1 385 kWh environ soit 4 mois de consommation annuelle moyenne d’un logement tout électrique. Sauf que le logement tout électrique (ECS, chauffage, cuisson) en question serait un studio de 30m² alors que pour pouvoir obtenir 277 € de chèque énergie il faudrait que le studio de 30m² soit habité par 3 personnes au moins…

Un rétablissement difficile

Et oui, une pirouette n’est réussie qu’après un bon rétablissement. Or le rétablissement à venir risque d’être hasardeux.

Comment va-t-on bientôt devoir expliquer à de nombreux bénéficiaires du chèque énergie que le logement qu’ils louent est une passoire thermique donc interdite à la location et qu’il leur faut le quitter? Va-t-on alors créer un chèque déménagement ? Remonter les APL ? Redistribuer des chèques en-veux-tu-en-voilà ?

Mais tout cet argent public distribué à l’envi n’est-il pas plutôt attribué à d’autres achats ? N’est-il pas parfois employé pour payer des dépenses moins nécessaires ?

Il serait intéressant (mais très mal vu) de savoir combien de bénéficiaires du chèque énergie ont une box internet + un ou plusieurs smartphones de marque avec les forfaits adéquats voire les abonnements à une ou plusieurs VOD ou chaines par satellite…. Ce n’est pas réactionnaire, c’est juste que la box internet plus les recharges électriques des smartphones plus l’ordinateur et le décodeur satellite consomment autant voire plus sur une année que le montant d’un chèque énergie.

À savoir : La Cour des Comptes elle-même a critiqué le chèque énergie et a proposé d’autres solutions, toujours pas mises en œuvre. Voir Chèque énergie : un manque de cohérence avec les objectifs climatiques

Sources Selectra et service-public.fr

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Article rédigé par Claude, le râleur de Quotidiag
A passé 30 années dans la Marine nationale, au service de la sauvegarde de la vie humaine, la prévention des pollutions et la surveillance du trafic maritime. Récompensé par la médaille du mérite maritime. Aujourd'hui, nomade digital entre les Pyrénées et l'Andalousie.

Réédition des DPE : décret n°2022-971 du 1er juillet 2022

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