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Certification DPE 2024 : échec massif au QCM

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Les premières sessions d’examen pour la nouvelle certification DPE sans mention se sont déroulées cet été. Plusieurs organismes de formation (OF) ont alors vu les stagiaires échouer à l’épreuve théorique. Des promotions entières ont raté le QCM. En effet, certains OF et autant d’OC (organismes certificateurs) constatent un taux d’échec de 100 %. Comment expliquent-ils ces résultats ? Quelles en seront les conséquences ?

Épreuve théorique DPE : les changements

Depuis le 1er juillet 2024, l’épreuve théorique de la certification DPE a changé :

  • nouvelles connaissances théoriques à acquérir en formation initiale ;
  • examen en présentiel (QCM) d’une durée imposée de 90 minutes ;
  • seuil de réussite de 75 % de bonnes réponses, aux 75 questions issues d’un référentiel national (arrêté du 20 juillet 2023, annexe III, 2).

Certains OF attendent encore leur certification ou débuteront les sessions ce mois-ci. Les autres constatent, dans leur quasi-totalité, un taux de réussite extrêmement faible à cette épreuve théorique. Il y a en moyenne 95 à 100 % d’échec et, au mieux, 20 % de réussite. Nous avons recueilli l’avis des organismes de formation.

Jusqu’à 100 % d’échec au QCM DPE, pourquoi ?

À une exception près, ceux qui nous ont répondu ont voulu anonymiser leur témoignage. Sinon, le nom de leur organisme serait publiquement associé à taux d’échec important. Cela pourrait dissuader les futurs diagnostiqueurs de s’inscrire chez eux. Bref, deux hypothèses se dégagent de leurs propos :

  • les questions sont hors sujet, incompréhensibles ou erronées ;
  • et/ou la note à atteindre (15/20) est trop élevée.

Quid de la qualité des cours et des compétences des formateurs ? Eh bien, à partir du moment où les résultats catastrophiques sont généralisés quelle que soit la réputation de l’OF, il semble difficile de mettre en cause le centre de formation. Reprenons plutôt leurs arguments.

Décalage entre le référentiel et les questions ?

Normalement, l’OF n’a pas accès à la banque de questions. Il prépare donc ses supports de formation à partir du référentiel réglementaire. Pour certains, les questions posées ne sont pas en adéquation avec les thématiques annoncées dans l’arrêté.

L’un d’eux nous explique ainsi : « nous allons procéder à la refonte de nos cours, mais ça nous oblige à aller bien au-delà des sujets listés au 2. de l’annexe III. » D’après lui, il faudrait rallonger encore la durée de la formation théorique pour atteindre le niveau d’exhaustivité requis.

Un autre considère qu’il n’y a là que « querelle de chapelles ». D’abord, un QCM ne montre pas l’étendue des connaissances du candidat à la sortie du centre de formation. Ensuite et surtout, le vrai problème résiderait dans le seuil de réussite fixé.

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Nouveau QCM DPE ou ancienne mouture ?

En effet et c’est un point sur lequel tous s’accordent : les notes ne sont pas mauvaises. Simplement, elles sont insuffisantes. Il faut avoir 15/20. Les candidats à l’examen ont eu 12, 13, 14, voire 14,8/20. « Si on avait eu des échecs à 5/20 ou 7/20, je dirais que c’est à cause des questions. Mais notre plus mauvaise note, c’était 13 ».

En réalité, les OF et les OC auraient pris l’habitude d’avoir presque toujours 100 % de réussite. Pourtant, autrefois, ce n’était pas le cas. « Nous avons déjà connu ce système. En gaz, quand il fallait avoir 15,2, il y avait beaucoup d’échecs. Si la note avait été fixé à 12/20, comme pour les autres domaines, nous aurions 100 % de réussite. »

Faut-il revenir sur ce seuil de validation des compétences théoriques ? La question semble vaine. Le ministère en a décidé ainsi après moult discussions. Et puis, « si c’était totalement nouveau, je réagirais, mais nous l’avons déjà vécu avec l’ancienne mouture ». Quoi qu’il en soit, quelles sont les conséquences pour les stagiaires ?

Rattrapage et financement des formations

« Soit on a l’examen, soit on ne l’a pas, mais il n’y a pas la possibilité de rattrapage immédiat qui existait auparavant. Pas de repassage quelques jours après l’examen raté. Il faut programmer une nouvelle session en présentiel ». Le repêchage existe toujours, mais…

D’une part, certains organismes de certification (OC) le facturent, alors que d’autres l’offrent gratuitement. Il en va de même dans les autres domaines (amiante, plomb, électricité, etc.). D’autre part, l’attente peut être longue avant de pouvoir s’inscrire à une nouvelle session, pour un examen obligatoirement en présentiel, parfois loin de chez soi.

Avoir 14,8/20 et devoir attendre deux à trois mois, avec des frais de déplacement, uniquement pour repasser un QCM parfois facturé cher, c’est rageant et décourageant. N’allez pas imaginer que ce délai est lié aux vacances d’été. D’après l’un de nos témoins, le phénomène s’explique surtout par le manque de stagiaires et de financement.

« Il n’y a plus de financement de formation initiale depuis janvier, pour la formation au sens large, aucun budget. Nous constatons un gros manque de stagiaires. Il y a donc moins de formations initiales et moins de sessions de rattrapage d’examen. » Et au fait, quid de la pratique ?

Et pour la formation à l’examen pratique ?

Les retours des stagiaires sont apparemment positifs quant à la nouvelle formation pratique. Globalement, le renforcement de la pratique, pour l’obtention de la certification DPE, semble satisfaire les futurs diagnostiqueurs et les OF.

L’un d’eux s’inquiète toutefois pour la suite. « Le gros changement se produira en 2026 avec l’examen pratique dans un bâtiment réel, en tête à tête. Plein de formations se sont développées sans locaux. » Qu’adviendra-t-il de ces centres ?

En attendant, certains organismes de formation craignent de ne pas réussir à préparer leurs élèves à cette épreuve spécifique. D’autres se montrent plus confiants. Mais tous réclament davantage de moyens pour former au mieux les futurs opérateurs de diagnostics.

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6 Commentaires

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  1. P
    Pascal 4 septembre 2024 - 13h39

    je confirme … questions décalées … et moins de 5% relatives a l’arrêté algo !

    hier 95% de réussite, faute aux OC qui faisaient des questions trop faciles, aujourd’hui 95% d’échec …faute à qui à votre avis ?

    Répondre
  2. O
    Olivier 6 septembre 2024 - 10h10

    Il serait intéressant d’avoir une vision globale du système de certification.
    Car précédemment, combien de personne sont formé, voir financé par un organisme ?
    combien de personne sont en activité après 1 an, notamment avec la surveillance ?
    Et ceci pour chaque OC !
    Alors parfois, il semble que l’échec est situé après avoir été certifié !

    Répondre
  3. C
    Claude 8 septembre 2024 - 18h23

    Pour les anciens à 100% de réussite, j’ai assisté à un QCM DPE Mention fait sans surveillance pour un groupe de collaborateurs, donc QCM en commun !
    Comment monter en compétence avec une moitié du groupe de stagiaire pas trop motivé et financé par Pôle Emploi.
    Si de plus, Pascal parle d’inadéquation à l’Arrêté, les échecs sont au rendez-vous.
    Mais à ce point de recalé, la copie est à revoir pour ne pas décourager les bonnes volontées car nous manquons de bras.

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  4. T
    Tonino 10 septembre 2024 - 11h38

    Ca rappelle les débuts du DPE mention… ce n’était pas autant mais c’était du même style. Il faut dire aussi que chez certains OC les questions sont faites pas des personnes qui n’ont jamais été diag. Cela donne des questions « froides » complètements déconnectées du contexte.

    C’est un peu le coup du « temps que met le canon à refroidir » de Fernand Reynaud.
    https://www.youtube.com/watch?v=IHZT71nHfok

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  5. J
    Jérôme 11 septembre 2024 - 15h44

    Bonjour à tous, 28h pour la formation théorique est une durée bien trop courte pour pouvoir dispenser et animer une formation DPE sans mention, au vu de l’arrêté de compétences DPE, et de la validation des supports de formation par un organisme de certification. Je suis devenu formateur il y a deux ans, et j’ai été confronté à ce système de certification pour l’adaptation de la formation suite au nouvel arrêté de compétences DPE. Notre nouveau support qui a augmenté de taille par rapport à l’ancienne version, était vraiment bien fait et surtout il était animable dans le temps imparti, et bien suite à l’audit de validation ce support est passé à 760 pages, et n’est plus animable dans le délai imparti, et nous ne pouvons pas prendre la décision d’augmenter la durée de la formation théorique au risque d’augmenter le prix de la formation qui est déja assez élevée (à mon sens). Les auditeurs, excusez moi du terme, mais sont justes bêtes et méchants dans l’approche de leur métier, ils suivent l’arrêté de compétences à la virgule prêt, et dès qu’ils pensent qu’il manque un élément à votre support vous avez droit à des écarts qu’il faut prendre en compte et corriger. A titre de comparaison notre support faisait un peu plus de 400 pages, et suite à cet audit comme vous avez lu plus haut, il est passé à 760 pages et a été validé, par contre l’auditeur se pose t’il la question de l’animation avec ce support, et bien non car ce n’est pas son problème mais celui de l’organisme de formation et de ses formateurs. Concernant l’examen théorique, la DHUP est à mon sens complètement hors sujet sur beaucoup de questions, qu’elle a pourtant crée afin d’avoir une uniformisation des QCM pour l’ensemble des organismes de certification, mais apparemment la DHUP peut se permettre de ne pas respecter son propre arrêté de compétences. Deux exemples, un de mes apprenants a eu une question sur l’énergie grise des matériaux de construction, je connais assez bien l’arrêté du 20 juillet 2023 et ne voit apparaitre nulle part de notions liés à l’énergie grise. Une autre question ou on lui a soumis un problème, il devait définir le besoin en énergie avec un défaut d’étanchéité à l’air de X m3/h avec un certain delta de température ext/int, j’ai encore une fois relu l’arrêté et ne vois aucune notion de calcul, mais de posséder des connaissances sur les défauts d’étanchéité à l’air et de mise en œuvre des isolants ainsi que les sources d’infiltrations d’air
    parasites, et pas de devenir un logiciel de thermique bâtiment le jour du passage de l’examen théorique DPE. Par contre je n’ai absolument rien contre le taux de réussite, j’ai déjà connu ça en 2013 pour la 1er mise à jour du DPE, si bien sûr les questions du QCM répondent bien à l’arrêté de compétences DPE.
    Merci à tous ceux qui m’auront lu jusqu’au bout, et courage aux nouveaux et anciens confrères, ne vous découragez pas, vos formateurs peuvent vous aider mais vous devrez fournir un travail personnel assez important pour la réussite de cette certification, dans l’attente ou l’un d’entre vous portera cette affaire au conseil d’état qui je l’espère se fera un plaisir de retoquer la DHUP et cet arrêté absurde.

    Répondre
  6. S
    STEPHANE 23 septembre 2024 - 11h04

    Simple révélateur du système pernicieux qui s’était installé pour ne pas dire imposé , les vérités éclatent enfin en plein jour.
    Oui, il faut avoir de vraies compétences pour venir dans ce métier et non servir au recyclage des chomeurs et autres parvenus qui n’ont rien à y faire.
    Les of ne sont pas forcément responsables de l’échec de leur programme directement contraint par une durée imposée qui est largement insuffisante, le vrai coupable est ce ministère qui fait n’importe quoi.
    Vivement que le ménage soit fait lors des premiers cso, on aura enfin un espoir de se payer au juste prix que nécessite un travail irréprochable. quand les gougnafiers auront enfin été exclus, et donc, d’être à nouveau motivé et positif…

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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