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D’après le dernier sondage sur les Français et la rénovation énergétique, un mauvais DPE ne motive pas à rénover le bien. En fait, pour les propriétaires de passoires thermiques, l’amélioration de l’étiquette DPE n’est pas la priorité. D’ailleurs, ils connaissent souvent mal la loi Climat et Résilience. Les occupants et les bailleurs, désirent surtout réduire les factures d’énergie et améliorer le confort intérieur sans se ruiner.
Sondage Ipsos pour Nexity de février 2023
L’enquête, réalisée du 30 janvier au 13 février 2023, a permis de sonder 2 000 personnes âgées de 18 à 64 ans. Ce sondage s’est déroulé dans un contexte marqué par l’inflation. Pour 49 % des gens interrogés, la part de budget consacré au logement a augmenté. Ils sont 22 % à estimer qu’elle a « beaucoup augmenté ». Les sondés citent en particulier les charges de chauffage, surtout pour ceux qui pensent vivre dans une passoire thermique.
Par conséquent, s’ils souhaitent rénover le bien, ce n’est pas pour avoir un meilleur DPE, continuer à louer une passoire thermique ou vendre au meilleur prix. Bien entendu, ces motivations existent, mais elles semblent secondaires. En dépit des apparences, le vrai sujet, pour eux, n’est pas tant le DPE que l’illisibilité et l’insuffisance des aides à la rénovation énergétique.
Les bailleurs et la rénovation des passoires thermiques
La rénovation énergétique des logements anciens concerne 4 Français sur 5. En revanche, ils sont 43 % à n’avoir jamais entendu parler de la loi Climat et Résilience, et 37 % à ne la connaître que vaguement. Plus de 60% des propriétaires bailleurs de passoires thermiques annoncent vouloir « éco-rénover » le ou les logements loués. Voici leurs trois motivations principales :
- réduire la facture d’énergie,
- améliorer le confort intérieur,
- valoriser le patrimoine immobilier.
Malheureusement, le sondage ne nous dit pas clairement qui, parmi eux, connaît réellement la note DPE (l’ancien ou le nouveau) du bien. La question « personnellement, avez-vous le sentiment d’habiter une passoire thermique ? » comporte des biais évidents.
Travaux trop coûteux et aides illisibles
Les Français savent qu’une rénovation globale est, à terme, plus rentable que de petits gestes. Ils sont aussi convaincus que les bâtiments anciens sont plus énergivores que les immeubles modernes. Les propriétaires qui n’envisagent pas de réaliser des travaux de rénovation citent surtout ces obstacles :
- coût des travaux, budget à mobiliser excessif,
- aides compliquées, nombreuses et obscures,
- difficulté à savoir par qui et comment être accompagné,
- Peur des arnaques.
Quel partenaire de confiance pour les travaux ?
Les propriétaires prêts à entrer dans une démarche de rénovation énergétique se tournent majoritairement vers le site France Rénov. La banque est le deuxième interlocuteur cité, avant un service de la mairie la plus proche, puis l’agence de gestion locative.
Assez loin derrière, on trouve le syndic de copropriété et, en bas de la liste, « un tiers de confiance » (sans autre forme de précision). D’ailleurs, les copropriétaires tendent à penser que les autres copropriétaires ne soutiennent pas la rénovation complète de leur copropriété. Dans le même temps, ils défendent l’approbation à la majorité absolue des travaux de rénovation.
Mise en vente du logement très énergivore
48 % des propriétaires bailleurs envisagent la mise en vente des passoires thermiques actuellement louées. Ici, le contraste est net avec les propriétaires occupants de passoires thermiques. Pour 67 % de ces derniers, la vente du logement n’est pas envisagée.
Quant aux locataires de logements énergivores, ils tendent à accepter la situation. Majoritairement, ils ne souhaitent ni partir pour trouver un bien plus économe en énergie, ni demander au propriétaire de faire des travaux.
Sondage Ipsos pour Nexity, la rénovation énergétique chez les Français
Il est évident que France Renov est l’interlocuteur privilégié étant donné que l’Accompagnateur Rénov’ est devenu obligatoire depuis janvier dans plusieurs cas de figures et dans d’autres à partir de septembre et que l’accompagnement peut être gratuit sous certaines conditions.
Par ailleurs, si les locataires se font une raison, ce n’est pas forcément faute de mieux, les propriétaires occupants souhaitant eux-aussi majoritairement conserver leur logement.
Tous les biens considérés comme des « passoires thermiques » au regard du nouveau DPE sont loin d’être aussi indécents qu’on nous le présente désormais, et les écarts entre les estimations et la réalité sont parfois gigantesques !