revenir à l'Accueil
Toute l'actualité

Amiante : report du RAT sur les chantiers navals, une aberration ?

Partager cet article sur

L’État a plié face à la colère des métiers de la navale et annoncé le report du repérage amiante avant travaux (RAT) à bord des navires.

Enjeu économique vs risque sanitaire

La pression a commencé à monter sérieusement en décembre 2021 à Brest, où la grille de la sous-préfecture a été enflammée. Les employés de la réparation navale s’opposent à l’obligation de réaliser un repérage amiante avant travaux dans les bateaux.

Comment peut-on vouloir prendre le risque d’exposer les travailleurs à l’amiante sur les chantiers navals ? Le motif est principalement économique :
• Allongement des délais et des coûts, donc risque de perdre des bateaux et des marchés
• Crainte de sortir du dispositif ACAATA (allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante)

Le 1er février 2022, le gouvernement a annoncé le report de la mise en application du RAT.

Amiante sur les chantiers navals et condamnation de l’État

La décision de reporter le RAT obligatoire semble aberrante compte tenu de l’histoire des chantiers navals. D’une part, de nombreux travailleurs ont été au contact de l’amiante dans l’industrie navale et les espaces portuaires. Ils ramenaient aussi l’amiante chez eux, mettant en danger leur famille.

D’autre part, l’exécutif a déjà été reconnu coupable pour manquement à son obligation de contrôle, en matière d’amiante, sur l’ancien chantier naval de La Ciotat. En 2019, pour la première fois, l’État était jugé responsable du préjudice d’anxiété subi par un salarié.

Feuille de route et nouveau calendrier d’application du RAT

L’obligation de réaliser un RAT n’est pas pour autant enterrée, encore heureux ! Le gouvernement lance une mission de 5 mois. L’objectif sera de déterminer comment appliquer la réglementation amiante, sans fragiliser économiquement les chantiers navals français.

Un nouveau calendrier devrait donc être proposé au secteur à l’automne 2022. Espérons que l’objectif économique ne prendra pas le dessus sur les risques sanitaires et environnementaux.

Partager cet article sur

Commentaires

Commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

.
Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

Est-ce que le diagnostiqueur cherche la petite bête ?

Previous article

L’armement des diagnostiqueurs

Next article