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1 logement francilien sur 2 interdit à la location

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Près d’un logement francilien sur deux serait bientôt interdit de location. Voire plus car l’étude se base sur les anciens DPE. « Les ordres de grandeur sont les bons et s’ils doivent être ajustés, c’est à la hausse », précise le directeur du département Habitat de l’Institut Paris Région. Sans travaux de rénovation énergétique, au moins 750 000 logements de la région parisienne sortiraient du marché locatif d’ici 2034.

quantité de logements franciliens classés E, F et G

L’étude de l’Institut Paris Région d’octobre 2022, réalisée en partenariat avec l’Insee, s’intitule « Sans travaux de rénovation énergétique, près d’un logement francilien sur deux bientôt interdit de location ». On y apprend qu’en Île-de-France, la proportion de logements classés E, F et G au DPE, s’élève à :

  • 48% de logements en propriété
  • 55% de logements locatifs privés
  • 29% de logements sociaux

Plus précisément, 22% des logements de la région parisienne pourraient être interdits de location dès 2025 (biens G), 30% à compter de 2028 (classe F) et 48% en 2034 (classe E). Cette estimation découle de l’examen des anciennes étiquettes du DPE avant la réforme de juillet 2021. Mais, on le sait désormais, la nouvelle méthode de calcul tend à augmenter le nombre de passoires thermiques.

Trop de passoires thermiques dans le parc locatif privé

Le parc locatif privé d’Île-de-France est particulièrement touché pour des raisons claires :

  • Ancienneté : 73% des biens de Paris et la petite couronne datent d’avant 1974.
  • Mode de chauffage : les logements anciens sont plus souvent chauffés au fioul, le gaz de ville est l’énergie majoritaire pour les logements situés en Île-de-France…
  • Surface : moins de 40 m² pour 65% du parc locatif privé, contre 14% du parc locatif social.

En revanche, les logements énergivores sont moins nombreux quand le développement du territoire est récent et dense. Tel est le cas dans des secteurs comme Val Europe Agglomération ou Grand Paris Sud-Est avenir. Les territoires aisés s’avèrent aussi peu concernés.

Obstacles à la rénovation dans le parc privé francilien

Actuellement, en région Île-de-France, la valeur verte a une influence moindre sur les projets immobiliers. Selon une étude du Conseil supérieur du notariat datée de novembre 2021, l’effet de l’étiquette énergie du DPE correspond à -2 points pour les biens classés F et G. De nombreux ménages préfèrent habiter un logement très énergivore s’il est idéalement localisé.

Par ailleurs, les appartements, souvent en copropriété, constituent les deux tiers du parc privé. Or, la rénovation énergétique en copropriété, c’est compliqué puisque les décisions sont partagées. En outre, les politiques de l’habitat menées au cours de la dernière décennie amplifient le problème. La multitude d’acteurs impliqués freine les projets de travaux.

Enfin, pour les bailleurs, l’intérêt de rénover est discutable. Les passoires thermiques hébergent souvent des ménages âgés qui s’acquittent de loyers assez bas. De plus, la rénovation ne débouche pas toujours sur un meilleur DPE. Les contraintes patrimoniales peuvent être un gros obstacle dans une capitale réputée pour ses immeubles haussmanniens.

Niveau de vie des occupants de logements énergivores

L’étude confirme aussi la vulnérabilité financière accrue des occupants des passoires thermiques. En moyenne, les locataires des logements énergivores d’Île-de-France ont des revenus inférieurs de 6,1% à ceux des autres locataires.

De manière générale, les ménages qui occupent des passoires thermiques ont un niveau de vie systématiquement inférieur à celui des autres propriétaires. Cette constatation s’explique notamment par les profils des occupants de logements énergivores. En propriété et en région parisienne, il s’agit majoritairement de retraités, puis de femmes seules.

Atteindre les objectifs de rénovation énergétique

L’étude se termine par des propositions pour rénover les logements franciliens :

  • Lever les freins liés au financement des travaux de rénovation
  • Renforcer l’accompagnement et la formation des syndics de copropriété
  • Intégrer les collectivités dans les actions à destination des ménages modestes
  • Développer un savoir-faire sur la rénovation énergétique globale

Enfin, les auteurs soulignent un point déjà mis en évidence par l’étude de l’Apur sur les enjeux de la rénovation énergétique à Paris : « les habitants des logements à faible performance énergétique ne sont pas les plus gros consommateurs d’énergie. »

Enfin, les restrictions à la location pourraient avoir des effets négatifs importants sur les ménages les plus modestes. Si la rénovation énergétique entraîne des hausses des loyers, les plus pauvres seront exclus du parc locatif.

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2 Commentaires

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  1. F
    Franck 17 octobre 2022 - 14h12

    Les plus petites surfaces ont toujours un résultat dégradé par comparaison aux logements de tailles supérieures (ratio surfaces déperditives/surface au sol et incidence consommation de l’Ecs/surface au sol).
    Pour des studios de moins de 16 m2, malgré des matériaux et isolants datant de 2013 on peux constater une lettre de F voire G sans autres améliorations possibles que l’installation d’une pompe à chaleur pour le chauffage et l’Ecs. Ce qui n’est pas possible dans bon nombres de cas en milieu urbain !

    Répondre
    • L
      LE V 13 décembre 2022 - 16h35

      Tout a fait d’accord avec le commentaire précédent, c’est une aberration, et ne parlons même pas des petites surface situées en rdc ou dernier étage dans les immeubles d’habitation collectif, quasiment aucun moyen d’atteindre le E, comment le gouvernement et les éditeurs de logiciels peuvent ils faire la sourde oreille sur le problème.

      Répondre

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Article rédigé par Cécile, le moteur de Quotidiag
Diplômée de philosophie, ex-bibliothécaire, prête-plume et rédactrice web, salariée et indépendante. Écrit quotidiennement des textes sur les diagnostics immobiliers depuis 2016.

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